Une enquête à décharge du ministre des Finances, Nicolas Kazadi, mis en cause par le tribunal des réseaux sociaux pour une affaire de chics propriétés dénichées dans le quartier Pigeon, sur les hauteurs de Binza. Des malins ont jonglé d’un dossier à un autre à la recherche d’un éventuel délit alors que le monde des finances publiques est secoué ces dernières semaines par la divulgation de plusieurs dossiers sensibles.
Au nombre de ceux-ci: le retard dans les salaires des fonctionnaires, les primes de rétrocession des régies financières, le non-paiement depuis trois ans de l’aide financière revenant au TP Mazembe, le sit-in du haut représentant honoraire du Chef de l’État aux Jeux de la Francophonie, qui réclame les droits des membres de son comité dont lui-même, la dette des sociétés qui ont construit les ouvrages, les dossiers des lampadaires et de la surfacturation des forages et stations mobiles de traitement d’eau. Le gouverneur de la ville de Kinshasa a brisé le silence, confirmé le paiement par le même ministre des Finances d’une somme de 13 millions de dollars et chargé sans ménagement la société Solektra du sujet malien Samba Batsily, accusé de n’avoir livré que 185 lampadaires sur plus de 3000 attendus.
Le Procureur général près la Cour de Cassation a ouvert une instruction judiciaire dans la cause relative à l’installation des forages et à la construction des stations mobiles de traitement d’eau pour 1000 localités à travers le pays, après avoir requis l’expertise du Bureau technique de contrôle -BTC-, mandaté pour rechercher les adresses où ont été installés ou construits ces ouvrages controversés, en évaluer le coût au cas par cas, disant attendre en urgence un rapport ponctuel par site, ville ou province.
Résidence Ebonda, un projet de Somipro de Michael Kazadi
Sur son compte «X», le concerné a promis pour sa part de livrer très prochainement sa «totale vérité». En attendant, Nicolas Kazadi peut souffler et bien dormir tranquille au sujet du projet immobilier lui attribuée à Pigeon tant une enquête menée par AfricaNews démonte les accusations mises à sa charge. En fait de ces propriétés, il s’agit d’un projet de construction d’une cité résidentielle sécurisée de 20 villas modernes baptisée «Résidence Ebonda».
Le projet a pris corps en deux actes. Le premier: Soprimo, Société de promotion immobilière inscrite sous le RCCM CD/KNG/RCCM/22-B-00001 et enregistrée sous le numéro d’Identification nationale 01-N7700-N94606R, représentée par son président Michael David Kazadi, ci-devant fils de Nicolas Kazadi mais majeur, sujet de droit distinct de son père, habilité à contracter et ester en justice, a racheté en 2020 un terrain vide à un sujet italien, grâce à un crédit négocié avec Equity Bank. À l’époque, son géniteur, preste à la Présidence de la République en qualité d’Ambassadeur itinérant de Félix Tshisekedi.
L’immobilier, la spécialité du fils
Deuxième acte: Soprimo obtient un autre crédit auprès de Sofibanque en février 2022 pour la construction proprement dite de ces 20 villas modernes. AfricaNews a pu consulter une copie de ce contrat de prêt échelonné de huit pages, consacré à la promotion immobilière.
Le mode de remboursement accepté par les deux parties est la vente sur plans simultanés des maisons érigées. Les informations obtenues de Sofibanque attestent qu’au premier trimestre 2024, Somipro a vendu 10 maisons pour complètement payé sa dette auprès de Sofibanque. Dans toutes les étapes du projet immobilier, aucune trace du ministre des Finances Nicolas Kazadi, à exonérer dans cette affaire, question d’honnêteté et d’objectivité.
Des sources rapportent que Michael Kazadi est rentré au pays après avoir fait ses études supérieures à la prestigieuse école de commerce Terry College of Business aux États-Unis, où il a obtenu un bachelor en administration des affaires avec une spécialisation dans la promotion immobilière, deuxième meilleur programme en la matière aux USA, selon les connaisseurs. Ses activités dans les secteur remontent à l’année 2020, quand il se lance dans de nombreux projets dans la périphérie de Kinshasa, sans même imaginer que son père deviendrait membre du gouvernement, avec succès à la clé.
