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Calendrier électoral: Muyaya tance les chefs religieux

«L’Église n’aurait jamais porté la responsabilité d’un glissement», a grondé, sur le plateau de France 24, le porte-parole du gouvernement, mettant en garde contre toute démarche tendant à raviver le tribalisme…

La fureur de l’Église catholique et de l’Église du Christ au Congo, remontées toutes deux contre l’investiture fin octobre de l’équipe Denis Kadima Kazadi à la Commission électorale nationale indépendante -CENI- n’est pas du goût du gouvernement de la République. Et c’est un ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, de saison, très offensif, qui l’a fait savoir sur le plateau de France 24. Alors que catholiques et protestants jugent le «muluba» Kadima trop proche du Président de la République, Félix Tshisekedi, Muyaya estime que c’est extrêmement dangereux pour les églises, partenaires du gouvernement, de raviver les questions tribales dans un pays sensible comme la République démocratique du Congo, allant jusqu’à évoquer sa mémoire de journaliste pour dire qu’il n’a jamais vu une photo de Félix Tshisekedi et Denis Kadima. «Le pasteur Ngoy Mulunda, qui a dirigé la CENI à un certain moment, est du village du Président Kabila. Jamais on ne l’a critiqué. Jamais on n’a sorti un tel argument», assène le porte-parole du gouvernement, rappelant que les catholiques et les protestants étaient acteurs dans le processus de désignation du président de la Centrale électorale sans jamais se mettre d’accord avec les autres Confessions religieuses, relevant que ce désaccord ne concerne pas le gouvernement qui a ses obligations. «L’Église n’aurait jamais porté la responsabilité d’un glissement. Elle a une mission prophétique de prier, d’encadrer et de donner des conseils. Nous, -NDLR: gouvernement-, avons une mission politique et nous devons respecter le calendrier électoral. Pour le processus, nous avons déjà une provision de 100 millions USD», tape Muyaya, de manière ferme, à l’adresse des chefs religieux.

Pas d’alternative à l’état de siège!

Dans un autre registre, sur RFI, Muyaya s’est exprimé sur les opérations militaires menées depuis 6 mois dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans le cadre de l’état de siège. Pour réagir aux allégations selon lesquelles l’état de siège n’aurait pas été préparé avant sa proclamation. Pour le ministre, cette mesure n’est pas le résultat d’une improvisation bien au contraire. «La planification avait été faite avant par le Président de la République. Qu’on ne vous trompe pas, nous quand on arrive, l’état de siège c’est la première décision que nous prenons avec mon collègue de la Défense et tout le reste mais il y avait une planification qui avait été faite avant par le Président de la République, ce n’est pas une décision qui arrive comme ça, il n’y a pas d’improvisation». Et de renchérir: «il ne faut pas considérer les difficultés opérationnelles que nous avons avec notre Armée et d’ailleurs parlons du G5 Sahel avec tous les moyens que la France met, il y a déjà des résultats escomptés? Est-ce-que les terroristes ont cessé de décimer les populations là-bas? Donc, il faut qu’on regarde la nature de la crise et la nature de ce que le pays offre». Patrick Muyaya relève certains problèmes de maffia au sein des forces armées congolaises. Il est d’avis que la République démocratique du Congo doit avoir une armée qui va en opération mais aussi nettoyer les effectifs ainsi que la chaîne d’approvisionnement. Évoquant la complexité de la situation sécuritaire de la partie Est du pays, le patron de la Communication et des médias congolais a le sentiment qu’il est impossible, même par coup de bâton magique, de régler en 6 mois un problème qui dure depuis plus de 20 ans. Mais il reste convaincu que «cette opération militaire spéciale -état de siège- subsistera tant que les menaces subsisteront» parce que, selon le gouvernement, «il n’y a pas d’alternative à l’état de siège».

Natine K.

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