Une information vérifiée et vérifiable. Le Directeur général ai de l’Office de gestion du fret multimodal -OGEFREM- a signé un ordre de mission pour sa femme envoyée en Chine pour commander des ordinateurs et autres équipements de bureau destinés à l’immeuble en construction à Kasumbalesa, indiquent des sources proches de l’entreprise. La commande n’a pas respectée la procédure tant elle a été octroyée à l’épouse de Kikwa. L’affaire fait jaser à l’OGEFREM, où cadres et agents se tirent les cheveux. Un scandale qui renforce les thèses de mégestion rapportées à la Rédaction et évoquées dans notre parution de lundi 8 décembre. Remake.
Un grand gâchis: voilà comment des agents de l’Office de gestion du fret multimodal -OGEFREM- jugent la gouvernance du Directeur général ai, Anatole Kikwa. «Au nom d’une Révolution de la modernité mal assimilée, le Directeur général ai Anatole Kikwa a privilégié la construction des immeubles à Kinshasa et à Kasumbalesa au détriment de la mise en place d’une gestion visant à accroitre les recettes de l’Office. Conséquence: l’entreprise bat de l’aile», se plaint un cadre croisé au siège administratif de l’OGEFREM, à Gombe, avant d’ajouter: «Nous sommes à peine bien installés que l’Office traverse les pires moments de son existence et ses agents contraints de broyer la misère et d’aligner des arriérés des salaires». Comme lui, la plupart de ses collègues croisés dans les couloirs du bâtiment construit par les Chinois font savoir que si c’était à refaire, ils ne soutiendraient pas la vision Kikwa. Sans nul doute: le DG ai a opté pour un système de gestion sujet à polémique.
Anatole Kikwa entend faire «cadeau» à l’OGEFREM d’un «rêve personnel»: des bâtiments administratifs. Un imposant immeuble, long de 7 étages, a été construit et livré à Kinshasa alors qu’un autre est en train d’être érigé à Kasumbalesa au Katanga. Mais les caisses de l’Office sont vides! Pilule amère pour l’OGEFREM en passe de perdre ses principales sources des recettes: la fiche électronique des renseignements à l’importation -FERI- et l’attestation de destination -AD- dont Kikwa n’a pas su, à en croire des sources, démontrer le caractère indispensable lors d’importantes réunions à la Primature et devant la Commission ECOFIN de l’Assemblée nationale. Et ses propres collaborateurs ne sont pas tendres: «parce qu’il est soumis à une situation de surprotection politique qui fait passer les intérêts égoïstes devant ceux de l’entreprise et des agents que le DG ai est condamné à livrer des prestations médiocres».
Plus les jours passent, plus la situation s’empire. Des agents contactés rapportent qu’aucune initiative n’est envisagée pour trouver des nouvelles niches susceptibles de donner des nouvelles bouffées d’oxygène à l’entreprise. Kikwa parait très actif sur le terrain de la construction mais médiocre dans l’exécution de la mission assignée à l’OGEFREM, le multimodal, où l’entreprise est en train de perdre en efficacité. Il n’empêche, il y a là un mystère sur lequel les agents s’appesantissent: «les enjeux séducteurs de la Révolution de la modernité auxquels il faut faire attention au risque de sacrifier l’entreprise, à savoir les marchés juteux, la corruption, le délit d’initié… et la corruption».
Soudain, des questions fusent: Comment Kikwa a-t-il négocié les offres de construction des immeubles de Kinshasa et Kasumbalesa? A-t-il suivi la procédure légale et transparente ou s’est-il laissé tenter au jeu de gré à gré? Qui a fourni les meubles à l’OGEFREM? La multiplication des initiatives pour le seul plaisir de montrer que l’on est en phase avec la Révolution de la modernité s’est-elle avérée fatale pour l’OGEFREM? Kikwa a-t-il pris en compte les paramètres visant à concilier ses chantiers au social du personnel et aux besoins fondamentaux de l’entreprise? Le gouvernement s’est-il penché sur la problématique de la mise en œuvre de la Révolution de la modernité à l’OGEFREM? Le DG ai prendrait-il en charge les frais de déplacement des membres du cabinet du ministre des Transports et voies de communication? Qui a ordonné le circuit des pièces comptables de l’Office? «Vivement un audit pour tenter de trouver des réponses à toutes ces questions et tirer la situation au clair», suggèrent les agents craignant de voir l’Office mettre la clé sous le paillasson et leurs emplois hypothéqués.
Autres dossiers suggérés: la situation des agents recrutés en violation des instructions du Premier ministre MatataPonyo sur le mouvement du personnel dans les entreprises du portefeuille de l’Etat. Et le suivi d’une créance de l’OGEFREM auprès de la GECAMINES, à la base entre autres du récent déplacement de Kikwa et certains de ses proches collaborateurs à Lubumbashi. En attendant ce probable audit, les agents ont mauvaise opinion de leur DG ai. «Un grand gâchis»: voilà comment ils jugent la gouvernance d’Anatole Kikwa.
YA KAKESA
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