Exporter la culture africaine à travers sa guitare et sa voix, telle est la démarche du guitariste, chanteur, auteur-compositeur RD-congolais, Olivier Tshimanga dit Tshimangologie, nom qui est en même temps celui du style qu’il a imposé. Ce substantif est pour lui un moyen pour le public de reconnaitre sa richesse et sa touche artistiques. Après ses différentes prestations dans plusieurs pays en Afrique et Europe, cap sur l’Amérique du Nord. Olivier Tshimanga est donc à la conquête de cette partie du vieux continent.
Tout a commencé le 12 mai 2019, au grand club Ballatou de Montréal au Canada, avec un show case guitare-voix. Olivier y a littéralement mis le feu. Le 10 août, il récidive au festival Habari Africa à Harbour front center à Toronto toujours au Canada. Une belle communion entre Olivier Tshimanga et le public de Toronto présents. Par sa musique festive, «Tshimangologie» passe des messages interpellateurs. Dans cette tournée américaine, l’artiste interpelle particulièrement les Africains vivant dans le nouveau monde sur la situation désastreuse du peuple africain. A l’en croire, «il n’y a que les Africains qui pourront sauver le continent et personne d’autre». Olivier Tshimanga appelle donc les africains à agir plutôt qu’à revendiquer «sans actions concrètes». L’artiste ne s’arrête pas seulement sur cette question de responsabilité des africains vis-à-vis de l’avenir de leur continent. Il traite également de l’épineuse question de l’immigration. «La jeunesse africaine, abandonnée à son triste sort, préfère quitter leurs pays respectifs croyant trouver l’El dorado de l’autre côté de la méditerranée, laissant pourtant un paradis en feu derrière elle», regrette le guitariste et compositeur congolais qui pointe d’un doigt accusateur les dirigeants africains. Cet engagement d’Olivier s’explique par l’intérêt qu’il porte à Cheikh AntaDiop et à sa vision sur le rôle de l’artiste. «L’artiste qui sera capable d’exécuter des œuvres nobles afin d’inspirer un idéal de grandeur à son peuple est l’homme qui répond, dans la mesure de ses dons, aux besoins de son temps et aux problèmes qui se posent parmi son peuple», disait-il.
Quand le style Tshimangologie soulève le public
«Olivier Tshimangaa ouvert de nouvelles possibilités pour la guitare de la rumba congolaise moderne et a eu une profonde influence sur la génération actuelle de guitaristes», laisse entendre l’équipe de Harbour front center qui a permis à plusieurs artistes d’être sous les projecteurs de leur scène dont la star et légende mondiale Angélique Kidjo qui s’y est produit le 31 août dernier.
Ceux qui n’ont pas pu se rendre à Harbour front center pour vivre comment la guitare de Tshimanga soulève le public peuvent se rattraper tout au long de sa tournée. Accompagné d’une équipecomposée essentiellement d’un batteur ivoirien, d’un bassiste congolais et d’un claviériste américain, Olivier Tshimanga doit jouer encore dansdix autres festivals en Amérique du Nord. Sa tournée s’étend jusqu’en 2021.
Avec Charly Maiwan et Alex Boicel, deux tourneurs s’occupant de la tournée de l’artiste en Amérique du Nord et Gédéon Group Entertainment pour l’Europe, d’aucuns estiment que Olivier Tshimanga est bien entouré. Cependant, il ne devrait pas dormir sur ses lauriers. Conscient, il travaille davantage et demeure un éternel apprenti dans le souci de toujours faire mieux.
Patrick NZAZI