Le député national Daniel Mbau Sukisa a donné le go de la 3ème édition du Festival africain du mariage -FAM- vendredi 15 septembre 2023 au Salon Congo du Pullman Hôtel à Kinshasa Gombe. Ce festival est une initiative de la RD-congolaise Celly Ndiang dont l’objectif est de conscientiser les Africains, particulièrement les RD-Congolais. «La troisième édition se tient en deux jours avec une touche particulière d’innovation et de nouvelles activités.
A titre de rappel, la notion du mariage ne relève pas seulement d’un besoin inhérent à la nature humaine consistant à la procréation et l’accomplissement de soi mais également la notion du mariage est réglementée par législation de l’Etat», a-t-elle fait savoir dans son lit de circonstance. Celly Ndiang a mis en place une plate-forme de réflexion et d’échange à l’occasion de la 3ème édition du Festival africain du mariage tenue du 15 au 16 septembre 2023 autour de la thématique principale: «Mariage entre tradition et modernité».
A la première journée, il y a eu trois panels dans lesquels les intervenants ont abordé plusieurs sujets notamment les us et coutumes africains sous le thème: «Préservation de l’identité culturelle du mariage en Afrique: influence de la modernité et rôle des médias», avec comme intervenants Daniel Mbau, député national; Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication; et Caroline Pindi, présidente de l’Association des femmes architectes de la RD-Congo.
Dans son intervention, le député national et professeur d’universités a martelé sur sa proposition de loi portant modification du code de la famille, notamment la fixation de la dot à 500 dollars sur toute l’étendue de la RD-Congo. Il a aussi expliqué les raisons qui motivent cette proposition de loi. Il a commencé par définir la dot en Afrique comme une question qui réunit deux familles et non deux personnes comme c’est le cas en Occident. Et d’ajouter que l’article 340 du code de la famille montre une petite dose de l’hypocrisie en considérant la dot comme une affaire de deux individus.
«La dot a une valeur symbolique depuis le premier texte du code civile ancien. Ce code civile s’appliquait aux Belges et RD-Congolais. Il y avait un problème de croyance et des normes où il fallait impliquer nos traditions. La tentation était d’établir une nouvelle législation après l’indépendance, qui devait prendre en compte nos aspirations profondes en tenant compte de la société. Après l’indépendance, le législateur de 1987 était confronté à deux choses notamment le dualisme juridique et la source d’inspiration du nouveau code de la famille», a-t-il indiqué.
Puis: «Dans le dualisme, il y avait des lois écrites en conformité avec les droits coutumiers en matière du mariage et de famille et dans la source d’inspiration parce que les législateurs étaient en difficulté». Puis encore: «Le code de la famille est une transaction intelligente entre les éléments communs de nos coutumes mais aussi des éléments nouveaux de la modernité. Il m’a été demandé d’apprêter une proposition concernant la dot. La question de la dot a fait un intense débat. Il suffit de lire les articles 361 suite, vous vous rendrez compte que le législateur rédigeant le code de la famille, n’a pas voulu laisser la question de la dot à la portée essentiellement de la coutume. Il a fait une symbiose intelligente. C’est pourquoi vous allez voir l’article 340, le législateur pousse vers le modernisme. Ici, il définit la dot comme un acte civil et solennel entre deux personnes de sexe opposé qui se sont engagées l’une de l’autre dans un lien de mariage enregistré. Cette définition nous renvoie au mode de vie de l’Occident où on ne reconnaît pas la dot».
Ce dernier a renchéri que la dot n’est pas une opération d’achat de la femme mais un symbole qui doit être donné soit en nature ou en espèce. Après ce premier panel, il s’en est suivi d’un autre avec le thème: «Épanouissement du couple et participation financière au budget du foyer». Cet échange a réuni les hommes de Dieu de la RD-Congo qui ont partagé leurs expériences de couple et ont énuméré certaines difficultés qui arrivent dans le mariage. Rigaut Gomba, expert en Communication institutionnelle et Politique, Taris Omarhi, consultant en Business Administration et Madame Live, la co-débatteuse. Des questions posées en ce moment tournaient autour de la contribution financière de la femme dans le foyer.
A cette préoccupation, Taris Omarhi a expliqué que la vie de couple n’exclut pas la contribution financière de la femme. Pour lui, cette compréhension de la femme qui dit que l’argent de l’homme est celui qui est destiné à résoudre les problèmes familiaux, n’est pas raisonnable. Il a par la suite soulevé un point important concernant des femmes qui soutiennent financièrement leurs foyers actuellement.
Le troisième et dernier panel de la journée, dénommé «Mariage et Stéréotype», a porté sur la promotion de l’inclusivité des différences dans le mariage. Un point qui a été exposé par trois intervenants de différentes catégories notamment Karel Mukenge, sensibilisateur à l’albinisme, Nathan Zakundombe, responsable de l’Association franco-congolais de Vitiligo et Michel Mulamba, trésorier général au comité national paralympique en RD-Congo. Il était question pour chaque intervenant de sensibiliser la population présente sur la discrimination que subissent les trois catégories des personnes, entre autres les albinos, les vitiligieux et les personnes handicapées. Le tout a été couronné par une soirée des célibataires. C’est depuis 2021 que le FAM a été créé.
Plamedie MBENZA