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Le sculpteur Maurice Lissimo rêve de léguer une référence aux générations futures

Emballé par la sculpture depuis plus de 20 ans, Maurice Lissimo Mwatu se bat pour donner le meilleur de lui-même et faire face au coût de la vie. L’art est pour lui une passion devenue pratiquement son gagne-pain. Il a choisi d’installer son atelier en pleine commune de la Gombe pour servir les grosses légumes qui n’ont pas le temps de se rendre dans les marchés municipaux. Son rêve est de laisser une œuvre d’art qui restera une référence aux générations futures.

Natif de Bumba dans la province de la Mongala, Maurice Lissimo aime son art depuis des lustres. «Je suis né le 10 novembre 1964 à Pembe où j’ai aussi fait mes études primaires à l’école de la Mission de Ligimba située à 60 Km de la cité de Bumba. C’est à l’âge de 16 ans soit en 1982 que je suis arrivé à Kinshasa avec ma grand-mère Elysée», s’est souvenu ce sculpteur bien connu au croisement des avenues Colonel Ebeya et des Huileries dans la commune de la Gombe. A 57 ans, il se souvient bien de ses premiers pas à Kinshasa. Sans gêne, il se rappelle qu’il avait des frissons pour se promener dans les rues de la capitale.

«A mon arrivée à l’Ex-Léopoldville, j’avais peur je ne sais pourquoi. Mais finalement, je me suis adapté», a-t-il raconté avant de s’éclater dans un rire comme pour se rappeler de vieux souvenirs. «J’ai continué mes études à l’Institut Maman Mwilu où je m’étais arrêté en 5ème Bio-chimie par manque des moyens financiers après la mort de mes parents», a souligné ce natif de la forêt équatoriale maigre mais solide comme du bois.

Elancé et bien coiffé, l’homme au teint bronzé, élancé, barbu et au regard vif, valorise son métier de sculpteur. Véritable Mbuza, une des tribus de la province de la Mongala, Maurice Lissimo aime bien manger le riz accompagné des feuilles de manioc communément appelé «Pondu». Avec ses 78 Kg, le sculpteur chausse le n°46 et reste fan du football. Le 5ème né de la famille de 10 enfants dont quatre sont décédés est marié à Mme Fanny Etuka et père de 7 enfants dont quatre sont en vie.

Très loquace comme le sont la plupart de Mbunza, il vit de la maigre vente de ses œuvres. «La culture RD-congolaise n’est pas bien valorisée comme dans d’autres cieux. Les œuvres que fabriquent nos collègues d’ailleurs sont très bien vendues et leur permettent de vivre en tant qu’artistes. A Kinshasa, les œuvres d’art n’intéressent pas trop souvent les populations», a-t-il regretté.

Sephora KIBAMBALE

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