Culture

Rochereau Tabu Ley: 8 ans déjà dans l’au-delà

C’est le 30 novembre 2013 que Rochereau Tabu Ley a rendu l’âme à l’Hôpital Saint-Luc de Bruxelles, des suites d’un AVC.
Décédé à l’âge de 73 ans, Tabu Ley a écrit plus de 3000 chansons qui font de lui un monument vivant de la musique RD-congolaise.

À Kinshasa, comme il est de coutume dans le cadre du festival Ley -Festiley-, quelques activités sont prévues pour commémorer le 8ème anniversaire de la disparition de Seigneur Ley. Déjà mardi 30 novembre 2021, amis, connaissances et membres de la famille biologique et artistique sont allés s’incliner devant la tombe de cette icône de la musique RD-congolaise à Nécropole entre Terre et Ciel dans la commune de N’sele. Ce mercredi, d’autres activités sont au programme notamment la messe de requiem à la cathédrale Notre-Dame du Congo ainsi qu’une soirée de gala qui va réunir des invités de marque parmi lesquels des artistes musiciens de renom du pays.

Par ailleurs, de leur côté, les Kinois ont dit garder une pensée pieuse et beaucoup de souvenirs de Rochereau. C’est le cas de Benjamin Babunga Watuna qui s’est exprimé via son tweet sur le parcours élogieux de cet artiste musicien disparu.

“Tabu Ley était resté, après le décès de Wendo Kolosoy en 2008, l’un de derniers survivants de la génération qui a inventé la rumba congolaise.
Tabu Ley comptait plus de 3.000 chansons à son actif et on retiendra de lui qu’il avait introduit la batterie dans la rumba congolaise. Il était aussi le premier africain à avoir obtenu un disque d’or et à avoir joué dans la salle mythique de l’Olympia”, a déclaré Benjamin Babunga.

Fervent mélomane et ancien producteur de Seigneur Ley, le gouverneur Gentiny Ngobila, initiateur du festival Ley, n’a pas pu garder sa langue dans la poche pour témoigner de la vie artistique de Rochereau.

“Tabu Ley supplante tous les musiciens congolais. Il est le chanteur romantique par excellence de la RD-Congo. Véritable monstre sacré de la musique RD-congolaise, l’artiste est l’un des architectes de son innovation et se range parmi ceux qui ont contribué significativement sur le plan mondial”, a fait savoir Gentiny Ngobila.

Et de poursuivre : “son apport qualitatif est à la fois incommensurable et indéniable. Il a, en effet, conduit le chant en solo ou en Sophonie, c’est-à-dire, l’art de bien chanter, l’art de la composition, grâce à de différentes trouvailles et ses multiples approches de transformations en transformations. Il est parmi ceux qui ont permis à modeler et à raffiner cette musique. Qu’il s’agisse de l’art du spectacle, son apport est un fait nouveau qui témoigne de son esprit de créativité”.

Pour ceux qui ne savent pas, né Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu en novembre 1940, Tabu Ley fréquente l’Athénée de Kalina à Kinshasa où il termine major de sa promotion. C’est en marge de ses études qu’il avait pris goût de la musique qu’il pratiquait en amateur.

Son phrasé coulant et limpide et sa voix mélodieuse et timbrée lui donnent l’occasion d’accompagner le “Rock-A-Mambo” dans quelques enregistrements aux éditions “Esengo” entre 1957-1958. En 1959, il intègre l’orchestre “Jazz Africain” du clarinettiste Edo Clary Lutula.

En 1963 -dix ans après avoir conquis tous les titres de noblesse du plus grand orchestre du Congo et parvenu à imposer sa suprématie en Afrique- il quitte African Jazz et Joseph Kabasele et va créer, avec Nico Kasanda, l’African Fiesta” qui deviendra, en 1970, “Afrisa”.

En 1989, Tabu Ley entreprend une tournée en Amérique et en Europe, puis s’exile en France en 1993, avant le retour au pays en 1998, après le changement de régime.

La suite, c’est une carrière politique: député de la transition, vice-gouverneur de Kinshasa, il occupera enfin les fonctions de ministre provincial de Kinshasa.

Tabu Ley Rochereau détenait aussi un record de titres honorifiques, des prix, des trophées, des disques d’or et des places de premier plan aux nombreux hit-parades aussi bien en RD-Congo qu’en Afrique. Paix éternelle au Seigneur Ley.

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