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Le CSAC convainc les comédiens

«Nous comptons faire une large diffusion auprès des artistes comédiens, de toutes les agences qui nous appellent pour participer ou concevoir leurs pubs. Désormais, ils doivent passer par le CSAC», a rassuré le comédien Ngalufar

On les suit sur tous les médias audiovisuels à longueur des journées. Esobe, Yandi Mosi, Ngalufar, Tito, Saï-Saï, Elombe,… et autres artistes comédiens ont investi le secteur de la publicité, donnant aux spots une nature rigolote et accrocheuse. Cependant, dans un secteur de la pub organisé et réglementé, difficile d’identifier clairement le statut de ces stars du rire devenues ambassadrices des annonceurs. Prestent-ils comme agences-conseil ou simples agents publicitaires?
La question a poussé le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication -CSAC- à y mettre de l’ordre. Il a eu, le mercredi 3 mai 2017, un échange avec des artistes comédiens œuvrant dans le secteur de la publicité, en son siège dans la commune de la Gombe. Au cours des discussions, le CSAC a informé ses hôtes sur la campagne d’enregistrement gratuit des agences publicitaires exerçant en RD-Congo. Des renseignements leur ont été fournis sur la nécessité d’obtenir un avis de conformité avant la diffusion de toute publicité à travers la télévision ou la radio.
«Nous voulions leur donner cette information qu’ils n’avaient pas au départ et les conseiller de se constituer en agence agréée pour leur prochaine production afin de prétendre produire de la publicité parce que la loi existe et n’habilite que les agences agréées à faire cela. Et pour ceux-là qui ne sont qu’acteurs, nous leur avons seulement demandé de respecter les normes de la publicité -une pub ne peut pas être mensongère, déloyale, immorale-», a expliqué Maguy Kinkela, présidente de la commission de contrôle des Médias au CSAC, au sortir de la réunion.
Travail en synergie avec les agences agréées
Et Maguy Kinkela de lancer un appel: «aux artistes musiciens, aux comédiens, à toutes les personnes sollicitées dans la production de la publicité, nous les conseillons de travailler avec des agences agréées et nous prions à ces agences de faire avaliser leur publicité au CSAC seulement pour obtenir un avis favorable préalable de toute publicité à travers les médias. Ceux qui ne se conformeront pas à cette disposition sont passibles de sanction». Le message est passé. L’artiste Ngalufar a confirmé la qualité de ces échanges plus que fructueux, reconnaissant en passant que nul n’est censé ignorer la loi. «Nous avons été informés de ce que la loi RD-congolaise a prévu pour le travail que nous faisons, entre autres, les spots publicitaires que nous concevons, auxquels nous participons. Mieux vaut tard que jamais. Aujourd’hui nous sommes comblés de joie parce que nous avons vu que cette loi n’est pas là pour nous déranger, mais surtout elle est là pour assurer notre protection et celle de notre profession. Nous comptons en faire une large diffusion auprès des artistes comédiens, de toutes les agences qui nous appellent pour participer ou concevoir leurs pubs. Désormais, ils doivent passer par le CSAC. Et nous sommes des agences à 1% -parce que les 99% sont constitués d’agences «agréées»-, nous sommes obligés de venir nous faire enregistrer afin de bénéficier de la protection de la loi», a-t-il fait savoir.
Précisions sur les missions du CSAC
Cette séance de travail a permis également au CSAC de faire le distinguo entre ses prérogatives légales en tant qu’institution d’appui à la démocratie et celles de la commission nationale de censure, organe du ministère de la Culture et Arts. Pour Maguy Kinkela, les artistes ont compris qu’il y avait amalgame. «La commission nationale de censure n’est pas la structure habilitée à gérer la publicité. On a fait comprendre aux artistes qu’ils devaient sortir de cette confusion et que le CSAC est l’institution légalement établie pour procéder au contrôle à priori et à posteriori», a-t-elle souligné. Les deux parties ont convenu d’établir un contact permanent afin de permettre aux artistes de travailler de manière professionnelle.
Voilà un cap de franchi! Cependant dans l’opinion, beaucoup estiment qu’il serait opportun d’utiliser, à travers une campagne médiatisée, ces artistes dans le but de sensibiliser un plus grand nombre de personnes physiques ou morales œuvrant dans le secteur à se conformer aux lois qui régissent la pub en RD-Congo.
Hugo Robert MABIALA

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