Culture

La Fondation Lucien Paye s’organise pour présenter l’œuvre de Magloire Mpaka

La Fondation Lucien Paye organise du mercredi 10 au mercredi 17 avril 2024 des activités pour la présentation de la série «patrimonial trinité» de Magloire Mpaka, artiste visuel RD-congolais. Cette annonce a été faite par le responsable de cette structure. Selon les organisateurs, la restitution pour cette résidence du programme Trame interviendra le 22 mai 2024 au cours de laquelle Mpaka va présenter ses propositions visuelles sous une restitution multi support tels que la vidéo d’art, photomontage, photocollage, photo archive et fragment des images face au public parisien en contrechamp des idéaux et de cultures, en interaction avec l’artiste. Par un travail photographique de fond, l’auteur fouine, furète les champs du possible de l’esthétique de manière à déceler les discours équivoques derrière chaque œuvre visée.

Talentueux, Mpaka met en exergue les aspects muséologique et d’archive par une touche esthétique qui imbrique le temps et l’espace en une sorte de continuum. Il s’attelle surtout sur la question de la restitution des artefacts africains qui peuplent différentes les institutions muséales. Mpaka a averti qu’il ne prétend pas d’emprunter la voie des leçons d’histoire architectural française. Son penchant reste artistique et esthétique. Il invite ainsi à une relecture en vue de mieux percevoir les œuvres à juste valeur identitaire. La question soulevée des discours identitaires stéréotypés dans les musées parisiens lève-t-elle le voile sur les frasques d’un angle négligé au sujet des restitutions des artefacts africains par un autre paradigme, celui de «humaniser» le discours de médiation muséale, cette fois-ci, il s’agit de restituer la dignité de l’autre. En mars 2024, l’artiste Magloire a été accueilli en résidence artistique à la cité internationale des arts à Paris en France, dans le cadre du «programme trame».

Trois mois durant, Magloire Mpaka va s’immerger de la réalité physique et esthétique du colossal espace muséal parisien et certains hauts lieux spécifiques de l’art colonial. Il en résultera l’enrichissement de son thème de prédilection cadrant avec l’héritage historique et esthétique coloniale, les traces euro-centriques sur les civilisations millénaires africaines.

A mi-parcours, mais d’ores et déjà l’artiste affine une vision singulière des œuvres coloniales comme appareillages discursifs qui méritent d’être questionnés par le prisme de l’évolution sociétale du présent. Loin des imprécations des discours colonialistes sur le regard porté sur l’étranger, l’autre. Magloire Mpaka passe au crible les décors peints ou sculptés de trois imposants bâtiments du patrimoine architectural et artistique parisien tel qu’à ma bourse du commerce «panorama du commerce -1889-» Collection Pinault, «L’apport de la France à l’Outremer -1931-», au Palais de la Porte Dorée puis le «Bas-relief de la Maison de la France d’Outremer -1950-» Cliché Jean-Pierre de la Fondation Lucien Paye, et autres. La résidence artistique de recherche offerte par le programme trame, ouvre les portes des champs du possible. L’accès à l’information ragaillardit la posture d’exploration de Mpaka axé sur l’identité.

L’élaboration de ses projets artistiques, sa technique de création jusqu’à la présentation de ses œuvres se trouvent déjà ennoblit par l’expérience «Trame», témoigne-t-il. Mpaka reconnait avoir beaucoup appris. «Mon vœu repose sur le changement de regard sur la civilisation africaine, par ricochet la société évolue et notre regard sur l’histoire coloniale et notre discours doit évoluer avec. Ensemble luttons contre les stéréotypes», explicite cet académicien de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa.

Elrick ELESSE

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