Kinshasa, la capitale de la RD-Congo, continue à égayer ses habitants. Et pour cause, un mois seulement après les 9èmes Jeux de la Francophonie, place à la 7eme édition du Festival de la musique dénommée «Festival Kinshasa Jazz». L’annonce de cette grand’messe musicale internationale a été faite par l’artiste-musicien RD-congolais Paul Le Perc, initiateur de festival, mercredi 6 septembre au cours d’une conférence de presse à l’espace Connexion Jazz, dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa. Inspiré du discours du jazzman français Wynton Marsalis expliquant le jazz comme une parfaite métaphore de la démocratie, l’artiste musicien RD-congolais Paul Le Perc reconduit à la 7ème édition du Festival Kinshasa Jazz la thématique «Le jazz et la démocratie» tel qu’il a annoncé.
Cette rencontre musicale s’est déroulée du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023 sur la rue du Jazz située près de Centre Wallonie-Bruxelles, dans la commune de la Gombe. Le festival a donné une fois de plus l’opportunité aux jazzmen venant des pays étrangers de prester sur le sol RD-congolais. Le programme a aligné sept artistes étrangers et nationaux. Il s’agit notamment de RD-Congolais Jean Goubald Kalala le guest star, Lam’Kin et Joe Phrase, la Belge Constanza Guzman, Kinshasa Jazz Band de la RD-Congo, Anna Andersonne de la Suède et Mays Bantsimba du Congo-Brazzaville.
Cette thématique, selon l’initiateur, évoque l’idée de vivre ensemble. «Si le jazz a rassemblé les gens dans une période difficile aux États-Unis, pourquoi pas en RD-Congo», s’est interrogé l’initiateur de ce festival. Il a interpellé la presse d’un ton ferme s’appuyant sur le fait que la RD-Congo tend vers une période cruciale consacrée aux élections. «Nous avons besoin de cette démocratie en RD-Congo, surtout que nous sommes à l’approche des élections. Notre souhait est que les résultats soient aussi proches de la réalité après ces élections et si par le jazz nous pouvons apporter quelque chose, nous n’hésiterons pas», a-t-il déclaré.
Apparu à la fin du 19ème et début 20ème siècle, le jazz est un courant musical, issu de la culture africaine, qui a commencé aux États-Unis principalement la Nouvelle Orléans où les Africains ont été déportés pour y travailler comme esclaves dans des plantations champêtres. «Le combat de la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines c’est de rendre scientifique la culture. Je venais d’écouter tout à l’heure Francis Cabrel qui parle de ces esclaves à partir de chez nous, la RD-Congo, venant du Nsiamfumu, de Moanda, etc. qui sont partis aux États-Unis et qui ont créé le blues qui est maintenant le Jazz qui donne, à son tour, naissance à la Rumba», a évoqué Magloire Paluku, chargé de communication de la ministre de la Culture.
Et d’ajouter: «les RD-Congolais doivent savoir que c’est notre musique qui était partie et qui revient d’une autre manière avec notre histoire chantée et racontée parce que nos esclaves sont partis en pleurant. Le blues est créé à partir de ces pleurs. Ces gens qui reviennent maintenant dans la sonorité particulière sont aujourd’hui à Pastebel à Panama -France- où la ministre est allée les voir pour leur dire de rentrer dans leur pays. En novembre de cette année, il se tiendra une rencontre de ces Afro-descendants en Colombie, le Chef de l’Etat a d’ailleurs acheté une maison des Afro-descendants ici à Kinshasa donc le Jazz qu’accompagne le Perc a notre histoire. Les RD-Congolais ne peuvent pas s’étonner quand ils écoutent le Jazz parce que c’est la même guitare que Carlos Santana en Amérique Latine a apprise à partir de la guitare de Wendo Kolosoy».
Sur la tribune, il y avait l’initiateur Paul Ngoie, le représentant de l’ambassadeur de la Suède, le représentant de la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines de la RD-Congo et les musiciens étrangers invités à cette occasion. Étant donné que ce thème relève un bon nombre de questions, il se tiendra, après cette édition, une conférence de presse, des ateliers et un Master class pour toucher à la quintessence de ces deux concepts réunis pour célébrer le Jazz. Paul Ngoie alias Le Perc est un artiste musicien évoluant principalement dans le Jazz. Ressortissant de l’Institut national des arts -INA-, ce dernier s’est donné l’objectif de promouvoir le Jazz en RD-Congo à travers son festival initié depuis 2017 à Kinshasa. Selon sa logique, chaque artiste musicien qu’il soit RD-Congolais ou étrangers, prestant à ce rendez-vous participera en même temps à la pérennisation de ce projet en RD-Congo, pays où le Jazz tire son origine.
Plamedie MBENZA