A l’occasion de Dak’art 2014, des artistes des deux Congo ont parlé d’une voix, à l’initiative du centre d’art «Les Ateliers Sahm» que dirige la plasticienne Bill Kouélany. Au total quinze artistes brazzavillois et Kinois ont conjugué leurs efforts pour offrir aux biennalistes une exposition de haute portée avec pour titre: «Congo(s), esthétiques en partage ; au-delà des géographies». Le vernissage a eu lieu samedi 10 mai 2014 à la place de la Biscuiterie de la Medina à Dakar en présence des professionnels et amoureux des arts visuels contemporain.
Sur place, Frangeska Mbouma, Boris Diaboua, Van Andréa, Doctrovée Bansimba, Paul-Alden M’vout, Gad Louckombo, Shaggy Luamba, Jordy Kissy Moussa, Pierre Man’s, Ori Huchi Kozia, Eddy Kamwanga, Ange Swana, Jusie Nsana, Jérémie Kum’s, Francis Tenda et autres plongent le public dans une universalité des techniques et médiums. Peinture, sculpture, vidéo, installation…sont au rendez-vous.
Sur le site, plusieurs créations sont à découvrir. C’est le cas de l’œuvre de Paul Alden intitulée «Chiffre 3». Ce travail artistique décrit clairement la situation sociale de certains jeunes africains. Leurs préoccupations se résument à trois choses: la bière, la femme et le vêtement. Au détriment de certaines vertus pouvant développer le continent. Ce n’est pas tout! Il y a encore de plus captivant. Comme la création proposée par le jeune RD-congolais Eddy Kamwanga, qui revient sur le métissage culturel.
Pour les initiateurs de cette exposition Off, l’enjeu avec ce projet, est d’inviter les participants à réinvestir la pluralité de sens du mot atelier. Il renvoie à un lieu de travail, à une communauté plus ou moins restreinte, regroupée pour œuvrer à une même entreprise. La plupart de ces artistes ont déjà participé activement à des rencontres internationales d’art contemporain initiées par «Les ateliers SAHM». D’où leur sélection. «C’est un cheminement. Ces sont des artistes que j’ai eu à découvrir il y a plus d’une année, et je connais l’évolution de leur travail. Certains d’entre eux ont été en résidence au centre», souligne Bill Kouélany, directrice artistique des ateliers SAHM.
Elle ajoute: «Dak’art 2014 n’est qu’un premier acte que fixe notre centre d’art. Il s’agit de soutenir et d’accompagner les jeunes talents à représenter le grand Congo aux plus hautes instances de la création artistique contemporaine». Par ailleurs, cette exposition se tient au moment où les relations diplomatiques entre la République du Congo et la RD-Congo sont presque brouillées. Malgré cette petite crise que l’on estime passagère, les artistes des deux rives parlent d’un même langage. Ce, avant que l’option du dialogue entre les acteurs politiques soit prise.
Vu que les deux peuples sont dans l’obligation de faire de ces pays un véritable moteur du développement économique de l’Afrique centrale.
Patrick NZAZI
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