Il est devenu le porte-étendard de la musique traditionnelle Pende. Mieux l’ambassadeur de ce folklore au niveau de la ville de Kinshasa et ailleurs. André Kanda Mbangala, très connu sous le nom de scène «Kanda Charme», est un artiste pétri de talents. Sa spécialité est le fait de chanter en langue maternelle «Pende». C’est de ce dialecte qu’il s’inspire pour composer ses chansons. «Je chante en Pende, ma langue maternelle, parce qu’elle représente l’histoire de milliers de personnes. Certains disent aussi qu’on ne se développe pas dans la langue d’autrui. Il faut donc que la science et la technologie soient apprises dans les langues vernaculaires, bien assimilées et bien mises en pratique», indique-t-il.
André Kanda Mbangala alias «Kanda Charme» est un artiste folklorique pende très connu dans les milieux des ressortissants du Kasaï et du Kwilu où la langue Pende se parle couramment. C’est à l’âge de 11 ans qu’il a commencé ses activités dans la chorale de l’Eglise catholique à Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï, sa ville natale. Né en 1976, ce kasaien a créé un groupe musical avec ses amis de l’école en 1994, dénommé «OBG Musica», lequel groupe ne fera pas long feu. A l’âge de 18 ans, Kanda Charme va se lancer dans la musique professionnelle dans le groupe Shika Monda.
A l’époque, il adopte un style de la musique purement traditionnelle avec des sonorités ancestrales. Les chansons comme Gajinga, Giphuta et Nganga ont fait de lui une star incontestable dans le milieu folklorique Pende. Cerise sur le gâteau, il a accumulé l’expérience dans le groupe Shika Monda où il a tenté sans succès sa chance auprès de King Kester Emeneya et Ngiama Makanda Werrason.
Talentueux, l’artiste de 74 Kg a poursuivi son style de la musique en solo tout en gardant espoir de devenir le porteur de la musique folklorique Pende. Quelques années plus tard, il crée son orchestre Diatakana. Il a, tambour battant, annoncé son premier album qui porta le nom de son groupe. Père de cinq enfants dont deux filles, Kanda Charme a sorti son deuxième album «Khongolo» qui le propulse dans le monde musical avec de chansons telles que «Mama Ngombe», «Kambulu Mbulu» et «Khongolo».
En 2012, il fait le remix de ses hits qu’il a intitulés «Les meilleurs de Kanda Charme» qui le feront entrer dans le top 10 des albums les plus vendus en RD-Congo et en Angola. L’artiste a, dans sa chanson «Mama Ngombe», relaté l’histoire du peuple Ndongo -Pende- dans son ensemble de l’Angola jusqu’en RD-Congo, demandant le renforcement des relations bilatérales entre ces deux pays voisins. Ce qui fait que cette chanson demeure un chef d’œuvre de génération en génération. Malgré les difficultés qu’il a rencontrées tout au long de sa carrière musicale, le musicien n’a pas baissé ses bras et s’est battu jour et nuit pour donner du sourire à ses fans.
Porteur d’une culture, Kanda continue de préserver cette musique culturelle moderne dans un mélange du reggae avec l’influence de la Rumba RD-congolaise. Grâce à son talent, cet artiste de 1,70 m a presté dans plusieurs villes du pays comme Kikwit, Lubumbashi, Tshikapa, Idiofa, Gungu, etc. En Angola, ce musicien, l’idole de Reddy Amisi, Emeneya et Werrason, a, durant sa carrière musicale, chanté ce qui se passe dans la société afin de devenir l’avocat des opprimés.
Dan KASANZA