Les albinos, catégorie de personnes généralement discriminées dans la société, méritent un câlin au même titre que toutes les autres personnes. C’est tout le sens du Festival Fièrement Ndundu. Organisé par l’ASBL Plus de couleurs, ce rendez-vous sera organisé dans l’enceinte de l’Université protestante au Congo -UPC-, dans la commune de Lingwala, du 27 au 29 août 2015. L’initiateur de ce festival et coordonateur de l’ASBL Plus de couleurs, Yan Mambo, a estimé que cette activité vise plusieurs objectifs. Fièrement Ndundu exhortera la population à rectifier le regard qu’elle porte sur les albinos et à bannir certaines superstitions.
«A cause des idées reçues, certains Africains ont tendance à croire que les albinos sont des porte-bonheur. Ils se servent de certains de leurs membres ou organes pour des pratiques telles que la magie et le vaudou. Par exemple, en Tanzanie, la moitié d’albinos sont amputés de membres supérieurs et inférieurs. Au Nigeria, on arrive jusqu’à leur arracher leurs organes sexuels», a déploré Yan Mambo non sans préciser que c’est pour combattre ces cruautés que les organisations œuvrant pour la protection des albinos, dont Plus de couleurs, ont vu le jour.
Les albinos sont de gens normaux. Ils ont des compétences et qualités à mettre au service de la nation. Les spectateurs qui auront l’occasion de faire le déplacement de l’UPC seront sans nul doute émus. Pendant les trois jours du Festival Fièrement Ndundu, les festivaliers auront la possibilité d’assister à une manifestation socio-culturelle, humanitaire et scientifique. A cette cérémonie, les avocats, médecins, pasteurs, sportifs, cinéastes, mannequins… et autres, tous des albinos, se succéderont à la tribune. Ces diverses couches professionnelles aborderont des sujets relatifs à la problématique de la protection ayant trait aux droits humains, à la lutte pour l’égalité des couleurs de peau au regard des instruments juridiques nationaux et internationaux ainsi qu’à la place et aux opportunités offertes aux albinos dans divers domaines de la vie professionnelle.
«Pour cette raison, Plus de couleurs se propose d’être un cadre destiné à combattre la discrimination des peuples et des races avec un accent particulier sur les albinos. Et c’est, à travers des activités annuelles, conformément à ses objectifs», a précisé Yan Mambo. Justement, le premier jour de ce festival, le jeudi 27 août 2015, se focalisera sur les exposés faits par un échantillon de l’élite albinos. Thème choisi: «De la stigmatisation à l’excellence». Le vendredi 28 août 2015 sera consacré à la formation à l’intention des jeunes filles albinos sur l’entreprenariat. «En clair, il sera question d’apprendre à cette catégorie sociale comment se lancer dans le business et utiliser leur albinisme comme un atout marketing», a-t-on indiqué.
Pour plus de complicité et de familiarité, les albinos, les blancs, les noirs… et autres mains dans la main se livreront à une marche le samedi 27 août prochain. Cette marche partira de l’Académie de Beaux-arts de Kinshasa à l’UPC. Un seul message: «non à toute discrimination basée sur les couleurs de la peau». Ce n’est qu’après que les artistes tels que Lexxus Légal, Buro Mpela, Paul Leperc de Jaffroz, Christian Muyoli la guest star de Best of the best, Djino Kaporedji, le collectif Ndundu, Nadeige Assyh, Junior N’Kashama, Julio Levotre, le Collectif Kinshasound dont Marciano, Sarah Kalume, Mapipo, Miss Becky et tant d’autres.
«L’albinisme est encore mal compris tant au niveau social que médical. L’apparence physique des personnes atteintes d’albinisme nourrit souvent des croyances erronées et des mythes influencés par la superstition conduisant à leur marginalisation et à leur exclusion sociale. Cela se traduit par diverses formes de discrimination et de stigmatisation», a expliqué Yan Mambo avant de constater: «dans certaines communautés, ces croyances mettent en danger constant la vie et la sécurité des personnes atteintes d’albinisme. Et ces mythes millénaires sont présents dans les pratiques et attitudes culturelles de plusieurs populations à travers le monde».
Barick BUEMA
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