Dans son périple africain, le Président RD-congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est rendu au Burundi où il a été accueilli chaleureusement par son homologue Pierre Nkurunziza. Une visite qui a été sanctionnée par un communiqué conjoint dans lequel les deux Chefs d’Etat ont souligné la nécessité de la relance des organisations d’intégration régionale et sous-régionale dans la promotion et la consolidation de la paix, la sécurité, la stabilité et le développement durable. Il est clair que les deux Présidents dont les Etats sont également membres de la Conférence internationale pour la Région des Grands lacs -CIRGL- et de la Communauté des pays des Grands lacs -CEPGL- entendent relancer les activités de ces deux structures sous régionales. Il est établi que grâce à l’implication de la CIRGL, la RD-Congo a pu surmonter l’instabilité provoquée par la rébellion du Mouvement de 23 mars -M23. Opération enclenchée à partir des Sommets de Chefs d’État organisés ça et là et à l’issue desquels des résolutions pertinentes avaient été prises et ont permis la mise en déroute des M23 dans leur application. Ce n’est pas tout. La CIRGL a également abouti à la certification régionale des substances minérales précieuses particulièrement le Coltan, la Cassitérite et le Wolframite, communément appelées les 3T. Ces matières qui alimentent la guerre dans la sous-région et plus particulièrement dans la partie Est de la RD-Congo. Le pillage des ressources naturelles et le financement illicite des groupes armés sont favorisés par l’exploitation illégale des minerais de la RD-Congo. La CPGL, quant à elle, est quasiment en veilleuse à cause des frictions et méfiance entre les Etats membres particulièrement la Rwanda et le Burundi, d’une part, et d’autre part, la RD-Congo et les deux autres pays après la «guerre d’agression de la RD-Congo» de 1996 avec l’Alliance des forces démocratiques pour la libération -AFDL- et, en 1998, avec le mouvement rebelle du Rassemblement des Congolais pour la démocratie -RCD/GOMA.
Faciliter des échanges commerciaux
Aujourd’hui, avec l’alternance politique pacifique intervenue en RD-Congo, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo tendrait de récupérer le leadership sous-régional dont jouissait son pays par le passé. Ce qui est loyal au vu de la position géostratégique qu’occupe la RD-Congo au cœur de l’Afrique. Dans le cadre de l’intégration régionale, la RD-Congo pourra être intégrée au sein de l’East African Community où les Etats membres bénéficieront de la fluidité de circulation des personnes et de leurs biens pour faciliter des échanges commerciaux et les échanges des idéaux au plan culturel. Il est observé que la population RD-congolaise est très active dans le commerce transfrontalier et paie le lourd tribut des frais douaniers au bénéfice des autres Etats membres. C’est ici le lieu de souligner l’épineuse question des visas régionaux pour alléger le fardeau des RD-Congolais qui importent plus qu’ils n’exportent.
Kinshasa et Bujumbura déterminés à éradiquer les forces négatives
Les questions sécuritaires ont également figuré au menu des entretiens entre les deux Chefs d’État burundais et RD-congolais. Kinshasa et Bujumbura se sont montrés déterminés à éradiquer les forces négatives qui écument la zone frontalière de la Ruzizi. Cette visite officielle de Félix Antoine Tshisekedi a été aussi marquée par un dîner d’amitié offert par le Burundi à la délégation RD-congolaise. Au terme d’une demi-journée passée à Bujumbura en provenance de Dar-ès-Salam, en Tanzanie vendredi 14 juin, le Président de la RD-Congo a regagné Kinshasa. Après l’étape de la Guinée équatoriale, de la Tanzanie et du Burundi, Félix Tshisekedi est attendu au courant de cette semaine au Madagascar et en Ethiopie. Octave MUKENDI