Un homme d’affaires corse, qui a fait fortune dans l’exploitation minière en Afrique, est visé par une enquête du parquet financier notamment pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de corruption, a appris l’AFP jeudi 16 février de source judiciaire, confirmant une information de France 3 Corse. Une enquête préliminaire avait été ouverte fin 2021 pour fraude fiscale aggravée, blanchiment de corruption, blanchiment de fraude fiscale aggravée et présomption de blanchiment, a détaillé à l’AFP la source judiciaire.
Flux financiers étrangers
L’enquête a été ouverte après un signalement de Tracfin (la cellule de renseignements financiers de Bercy) portant sur des flux financiers importants en provenance de République démocratique du Congo et des Émirats arabes unis au bénéfice de cet homme d’affaires et de son entourage par l’intermédiaire de sociétés écrans et de prête-noms.
Les investigations ont été confiées à la direction territoriale de la police judiciaire à Ajaccio et à l’Office anti-corruption (Oclciff). L’un des volets de cette enquête concerne les flux financiers qui auraient notamment été utilisés pour l’achat d’un terrain route des Sanguinaires, à Ajaccio, pour y construire un important ensemble immobilier. Des perquisitions ont été menées en 2022 et fin janvier à Paris et en Corse, notamment dans une entreprise de BTP et à la mairie d’Ajaccio, a précisé la source judiciaire.
Dans le cadre de cette promotion immobilière, la mairie d’Ajaccio avait accepté de vendre en 2018 une parcelle communale classée zone naturelle pour l’aménagement d’un parking. Des saisies ont été réalisées par le parquet financier pour plusieurs millions d’euros, portant notamment sur des comptes bancaires et le terrain route des Sanguinaires, a précisé la source judiciaire. En raison de cette saisie, le projet immobilier a été bloqué. L’homme d’affaires, qui n’est plus résident français depuis 2016, avait été entendu par les enquêteurs en janvier 2022 lors d’un séjour en Corse.
Pas besoin d’un dessin pour comprendre qu’il s’agit de Pascal Beveraggi, finalement rattrapé par le fisc français.
Avec AFP/Le Figaro