La session ordinaire de mars 2019 a fermé ses portes à l’Assemblée nationale. En moins de deux mois, le bureau de l’Assemblée nationale a imprimé sa bonne marque. Axée sur la proximité et l’écoute, l’approche de Jeanine Mabunda rassure. Rencontrer, en moins de deux mois, plus de 150 élus nationaux ou des personnalités politiques pour écouter les problèmes qui se posent avec acuité dans différents coins du pays, il faut le faire. En dépit des menaces dont l’Assemblée nationale a été victime lors de l’invasion de ses installations par les militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- le 10 juin dernier, Mabunda reste sereine surtout qu’elle avait rencontré le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, 24 heures après ces événements. «Le principe d’inviolabilité et de liberté de parole des députés ont été réaffirmés lors de notre entretien du 11 juin avec le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi», a rassuré l’élue de Bumba.
La clôture de la session ordinaire de mars, le samedi 15 juin 2019, à l’Assemblée nationale, a été l’occasion pour la speakerine de cette Chambre basse du Parlement, Jeanine Mabunda, de brosser laconiquement le travail réalisé depuis sa prise de pouvoir vers la fin du mois d’avril 2019. «Le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi, a reçu votre bureau le 10 mai et a fait quelques recommandations sur la bonne marche des institutions notamment l’Assemblée nationale», a souligné Jeanine Mabunda. La présidente de la Chambre basse a rencontré, pour la deuxième fois, le Chef de l’Etat le 11 juin dernier à l’occasion de graves atteintes à l’inviolabilité du Palais du peuple, siège du Parlement RD-congolais, par les militants de l’UDPS. «Ces principes d’inviolabilité et de liberté de parole des députés -question écrite, question orale, motions- ont été réaffirmés lors de mon entretien du 11 juin avec le Président de la République», a déclaré Jeanine Mabunda. Sur cette question, la première femme élue à la tête de la Chambre législative RD-congolaise est restée très sereine. Après son installation, le bureau Mabunda avait comme mission première de compléter les autres organes de la Chambre. Ainsi, elle a réussi à mettre en place les groupes parlementaires, les commissions permanentes et la conférence des présidents. Le comité de sages et les membres du bureau des commissions permanentes, a-t-elle souligné, feront partie des matières de la session extraordinaire à convoquer dès la mise en place du gouvernement. Déterminée à faire de l’Assemblée nationale, une institution véritablement proche et à l’écoute de la population, la première femme élue à la tête de cette Chambre a eu à échanger avec une centaine de députés, les présidents des groupes parlementaires, les réseaux des femmes et des jeunes parlementaires. Cette nouvelle approche a permis à Jeanine Mabunda d’écouter les uns et les autres sur les problèmes qui se posent dans leurs circonscriptions électorales. C’est le cas de l’insécurité à Beni au Nord-Kivu ou en Ituri, de la maladie à virus Ebola et de diverses catastrophes naturelles.
Dans le cadre de l’intégration du genre à l’Assemblée nationale, la présidente de la Chambre basse a reçu une forte délégation conduite par l’ancienne présidente de la République Centrafricaine, Catherine Samba Panza, le réseau des femmes parlementaires, l’ONU-femme ainsi que les délégations des femmes du Sud-Kivu et du Kasaï central. «Toutes ces délégations ont exprimé des préoccupations relatives à la représentation de la femme dans les institutions. Elles ont également émis le vœu de la prise en compte de la dimension genre dans la loi électorale», a informé Jeanine Mabunda. Et d’ajouter: «pour ce qui est des questions bilatérales, votre bureau a aussi reçu des ambassadeurs de France, de la Grande-Bretagne, de l’Inde en poste à Kinshasa et l’Envoyé spécial de la Belgique pour la Région des Grands Lacs». Le numéro un de l’Assemblée nationale a également reçu la délégation des experts du FMI en mission à Kinshasa pour des consultations au titre de l’article 4 de ses statuts. «Comme vous le savez, cette mission a passé en revue la situation macroéconomique de la RD-Congo avant d’envisager un quelconque appui financier du FMI au budget de l’Etat», a-t-elle informé. Puis: «tout en soulignant l’importance du contrôle parlementaire, tant dans l’amélioration de la gouvernance économique publique que dans la mobilisation des ressources internes, votre bureau a profité de ces échanges pour attirer, en votre nom, l’attention des bailleurs de fonds sur la nécessité pour leurs appuis financiers d’avoir un impact significatif sur le changement du quotidien des RD-Congolais, notamment dans la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes, l’amélioration des secteurs sociaux par la santé, l’éducation, l’accès à l’électricité, etc.». Toujours dans la droite ligne de sa politique de proximité et d’écoute, la speakerine de la Chambre basse du Parlement continue de dialoguer avec les cadres et agents de l’Administration de l’Assemblée nationale.
Vivement une session extraordinaire
La session ordinaire de mars clôturée samedi 15 juin dernier devrait, en principe, examiner l’approbation par les députés du programme du gouvernement suivi de son investiture. Mission qui n’a pas été réalisée. «C’est pourquoi une concertation, avec les autres institutions compétentes, s’impose en vue de la convocation d’une session extraordinaire dès la nomination des membres du gouvernement. A l’occasion de la fête de l’indépendance de notre pays, le 30 juin, le RD-Congolais espère que la classe politique mettra tout en œuvre pour accélérer la mise en place du gouvernement afin de garantir le fonctionnement régulier des institutions de la République», a annoncé la présidente de l’Assemblée nationale. Une fois convoquée, a-t-elle martelé, cette session sera mise à profit pour examiner et adopter le projet de Règlement intérieur du Congrès et ce, en application des dispositions de l’article 114 alinéa 3 de la Constitution. «Il en est de même de la vérification des pouvoirs des suppléants des députés ayant opté pour les fonctions incompatibles avec le mandat de député national et de la validation des pouvoirs de ceux proclamés élus à l’issue de la publication des résultats définitifs des élections législatives dès que le bureau aura reçu les notifications des arrêts y relatifs», a fait savoir la speakerine de la Chambre basse. En moins de deux mois, la présidente de l’Assemblée nationale a une moisson abondante. La poursuite de la mise en place des organes de la Chambre basse, les consultations avec les députés et diverses personnalités en vue d’avoir le tableau synoptique des problèmes qui se posent dans différents territoires du pays.
Dorian KISIMBA