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Retrait accéléré des Casques bleus: le Conseil de sécurité reste prudent

Alors que la crise sécuritaire ne faiblit pas dans l’Est de la RD-Congo, plusieurs Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont émis des doutes sur l’opportunité de transférer de façon accélérée les tâches de la MONUSCO aux forces armées RD-congolaises

Les Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont pris note, jeudi 28 septembre, de la demande de la RD-Congo d’un retrait accéléré des Casques bleus, même si certains se sont inquiétés de l’impact d’un départ «précipité» pour la population civile. La semaine dernière à la tribune de l’ONU, le Président RD-congolais Félix-Antoine Tshisekedi a insisté pour un retrait «accéléré» de la mission de maintien de la paix de l’ONU -MONUSCO- de son pays à partir de fin 2023, et non fin 2024. «Nous souhaitons que le Conseil de sécurité prenne pleinement en compte les demandes concrètes et réalistes des autorités RD-congolaises», a déclaré jeudi l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière, insistant pour un retrait «ordonné», en «collaboration étroite» entre Kinshasa et l’ONU.

Selon «AFP», des Casques bleus sont présents en RD-Congo depuis près de 25 ans et le Conseil doit renouveler en décembre le mandat de la MONUSCO, dont Kinshasa et une partie de la population contestent l’efficacité à protéger les civils. Alors que la crise sécuritaire ne faiblit pas dans l’Est du pays, a fait savoir «AFP», plusieurs Etats membres ont émis des doutes sur l’opportunité de transférer de façon accélérée les tâches de la MONUSCO aux forces RD-congolaises.

«Les Etats-Unis sont franchement préoccupés par le fait que les forces de la RD-Congo et de la région ne soient pas prêtes à remplir les conditions pour assurer la sécurité de la population RD-congolaise», a déclaré l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield. Le Royaume-Uni de son côté est prêt à envisager «une réduction» du nombre de Casques bleus «en accord avec la demande du gouvernement», a noté l’ambassadeur adjoint James Kariuki. «Mais les conséquences d’un départ précipité seraient graves», a-t-il mis en garde. Le ministre RD-congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, déplorant l’attitude «figée» du Conseil de sécurité, a lui prévenu contre toute tentation de simplement reconfigurer la MONUSCO. «Une MONUSCO bis… ne serait pas une erreur, mais une faute», a-t-il insisté, réclamant un «chronogramme» pour le plan de retrait.

«Nous devons discuter avec nos partenaires pour voir ce qu’ils ont exactement en tête», a commenté la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, notant qu’il ne serait pas «sage» à ce stade d’évoquer une date pour le retrait complet des Casques bleus. Depuis 2020, le Conseil de sécurité a entamé un désengagement prudent, approuvant un plan de retrait progressif fixant de grands paramètres pour transférer les responsabilités des Casques bleus aux forces RD-congolaises. Dans un rapport publié en août, a rappelé «AFP», le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sans préciser de calendrier, a évoqué la réduction dans un premier temps du nombre de Casques bleus de 12.500 à 10.500, tout en consolidant leur présence dans les territoires à risque de l’Est.

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