Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a haussé le ton devant les députés nationaux de l’Union sacrée de la nation -USN- qu’il avait reçus vendredi 17 mai pour éteindre le feu qui s’allumait au sein de sa famille politique au sujet notamment du ticket du bureau définitif de l’Assemblée nationale. A cette occasion, le Chef de l’État a menacé de dissoudre l’Assemblée nationale, si jamais les pratiques décriées de l’ancienne législature persistaient, à savoir: le monnayage des voix, le trafic d’influence… La question que nombreux acteurs politiques ne cessent de se poser est celle de savoir si les menaces sur la dissolution de la Chambre basse avait sa place lors de cette rencontre avec les élus nationaux de l’USN.
«Les mécontentements des députés nationaux concernant le comportement égoïste des membres du présidium de l’USN dans la mise en place du bureau définitif de l’Assemblée nationale n’a rien à voir avec la dissolution de la Chambre basse. C’est un problème qui concerne une famille politique, majoritaire soit-elle», a souligné un acteur politique de renommée nationale qui a requis l’anonymat.
Pour lui, la question de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République est bien prévue dans la Constitution. Dans son article 148, alinéa 1er, explique-t-il, la Constitution est claire à ce sujet: «En cas des crises persistantes entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Aucune dissolution ne peut intervenir dans l’année qui suit les élections, ni pendant les périodes de l’État d’urgence ou de siège ou de guerre, ni pendant que la République est dirigée par un Président intérimaire».
Et ce sexagénaire de se demander: «est-ce que la mésentente des députés frustrés à cause de l’égoïsme des membres du présidium de l’USN et de la non représentation de leurs provinces dans le ticket de l’Assemblée nationale peut-elle conduire à la dissolution d’une Chambre législative? Je pense que non». La corruption ou le népotisme déplorés par les députés nationaux dans le chef du présidium de l’USN ne peut aucunement conduire le Chef de l’État à dissoudre l’Assemblée nationale. «Il revenait simplement au Président de la République de sanctionner les auteurs de cette forfaiture dénoncée par les élus nationaux», a-t-il souligné. En claire, la dissolution de l’Assemblée nationale ne peut intervenir qu’en cas d’une crise persistante entre l’Assemblée nationale et le gouvernement, et non quand il y a des mécontentements au sein d’une plateforme politique.