Mercredi 8 août 2018 est le jour prévu par la Commission électorale nationale indépendante -CENI- pour boucler les opérations d’enregistrement des candidats ainsi que celui choisi par Samy Badibanga, ancien Premier ministre issu de l’Accord de l’Union africaine, pour déposer sa candidature à la présidentielle de décembre 2018.
Badibanga va certainement se présenter sous le label du mouvement Les Progressistes qui a vocation à rassembler tous les citoyens RD-congolais convaincus qu’un progrès économique et social accéléré est réalisable.
Attiré par l’idée qu’il faut à la RD-Congo «un changement citoyen radical, un big bang politique pour mettre en œuvre des solutions professionnelles de changement pour tous», Sam’Bady, après un bref mais fructueux passage à la Primature, abat ses cartes avec pour ambition de servir son pays au plus haut niveau et d’impulser «le changement pour tous, la lutte contre les inégalités». Un tel défi, selon Badibanga, exige avant tout le redressement des finances publiques. «Pour une croissance inclusive, il faut des institutions inclusives. Pour avancer, créons un index pour mesurer la participation des citoyens aux affaires publiques et accès à la justice, eau, santé, électricité, éducation, emploi», a-t-il suggéré via son compte Twitter, non sans marteler: «La lutte contre les inégalités exige un débat public apaisé pour la mobilisation de l’intelligence collective vers le progrès commun».
Elu de Mont-Amba à Kinshasa sous les couleurs de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, Samuel Badibanga Ntita a été le président du groupe parlementaire UDPS et alliés jusqu’à sa nomination en tant que Chef du gouvernement le 17 novembre 2016 par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, conformément à l’Accord politique de la Cité de l’union africaine conclu le 18 octobre de la même année sous la médiation de l’ancien Premier ministre togolais, Kodjo.
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Nommé Premier ministre du gouvernement d’union nationale, à l’âge de 54 ans, Samy Badibanga rencontre les politiciens Étienne Tshisekedi et Fréderic Kibasa Maliba dans sa jeunesse à Kinshasa, ce qui façonne son orientation politique démocrate et socialiste ainsi que sa volonté de rejet de la lutte armée et de la primauté de l’Etat de droit. De 2009 à 2011, il est le conseiller spécial d’Étienne Tshisekedi. À ce titre, il est chargé de la stratégie diplomatique de ce dernier, ce qui comprend communication, image, organisation et direction de sa campagne pour la présidentielle de 2011.
Des élections présidentielles très critiquées et dont les résultats ont été largement remis en cause par l’UDPS, accusant la Majorité de fraudes, d’arrestations arbitraires, de manipulations et même de violences répressives. Après la proclamation des résultats, Etienne Tshisekedi, retranché dans sa résidence, s’est depuis lors auto-proclamé président élu de la RD-Congo.
Alors que de nombreux candidats de l’UDPS avaient été élus députés nationaux aux élections législatives concomitantes, le président Tshisekedi avait annoncé l’annulation de ces dernières. Malgré les instructions du leader de l’UDPS, 42 élus du parti, dont Samy Badibanga, sont allés siéger au Parlement, considérant leur élection comme crédible, souhaitant respecter le peuple RD-congolais qui les avait élus pour les représenter et se battre au sein des institutions. Conscients de la polémique suscitée au sein même de leur parti, les 42 élus continuent aujourd’hui encore de former et d’animer l’Opposition parlementaire au régime de Joseph Kabila.
Laurent OMBA