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RDC: les avocats de Samih Jammal alertent sur l’état de santé de leur client

Condamné à vingt ans de travaux forcés, Samih Jammal purge sa peine au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa -CPRK- où il se trouve dans un état très critique. Sa santé s’est considérablement dégradée ces derniers jours. L’octogénaire a déjà perdu 15 kilos et est rongé par la maladie qui l’a affaibli au point d’avoir raison de sa mobilité. Il a des douleurs insupportables et se déplace difficilement à l’aide d’une canne. Son état, jugé critique, nécessite des soins appropriés en dehors de l’ex-Makala. Ses avocats, venus de France et ceux de Kinshasa, n’ont pas pu défendre leur client avec arguments de défense. Pour cause, le procès en appel a été une fois de plus renvoyé, pour la cinquième reprise, aux calendes grecques cette fois-ci.

Avec pièces prouvant l’innocence de leur client, ce collège de juristes français et RD-congolais étaient dimanche face à la presse pour dénoncer la dimension politique de cette affaire. Ils sollicitent sa libération immédiate pour être suivi par un médecin qualifié.

Les avocats conseil de Samih Jammal étaient, dimanche 04 octobre 2020, face aux chevaliers de la plume et du micro pour dénoncer la dimension politique de l’affaire de leur client, reconnu coupable au premier degré et incarcéré depuis au CPRK. Ils ont également alerté sur l’Etat critique dans lequel se trouve le patron de Samibo dont l’état de santé s’est considérablement détérioré et nécessite des soins appropriés.

«Nous étions venus ici pour défendre cet homme devant la Cour d’appel de Kinshasa Gombe et présenter devant celle-ci tous les éléments de preuve de son innocence -de Jammal, ndlr. C’est aussi pour démontrer que le jugement rendu est infondé et ne repose sur aucune démonstration sérieuse», a expliqué Maître Jacqueline Laffont.

Cette avocate au Barreau de Paris a fait savoir qu’au moment où le procès en appel est renvoyé sans date, il est difficile de savoir quand est-ce que Jammal pourra enfin être jugé par la Cour, défendu en présentant ses arguments.

Me Laffont a jugé la situation urgente puisqu’en tant qu’avocats, il est de leur devoir de dénoncer une détention indigne dontleur client Jamal fait l’objet. Elle a par ailleurs relevé le non-respect des droits fondamentaux inhérents à tout être humain d’être soigné lorsqu’il est malade.

En effet, les avocats de Jammal ont informé les différentes hautes personnalités du pays sur la situation sanitaire alarmante de leur client sans obtenir une réaction favorable. Pourtant, les médecins personnels de Jammal et ceux de la prison ont fait le constat et ont conclu à l’inévitabilité de sa son hospitalisation hors de la prison.

Les avocats de Jammal ont accusé quelques autorités politiques d’être à la base du blocage. Ils sont arrivés à cette conclusion après avoir échangé avec le directeur les médecins de la prison. «Il n’est pas normal de laisser un homme malade de plus de 80 ans dans cet état et dans une prison», a-fustigé Me Laffont.

Pour sa part, Maitre Benjamin Grundler a recadré cette dénonciation des avocats conseils de Jammal qui repose sur le fait que l’analyse juridique ait été manifestement infondée. Le souhait des avocats-conseils de Samih Jammal est de voir leur client bénéficier d’un traitement digne d’un pays qui se veut un Etat de droit.

J.B

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