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RDC : La CENI lance un forum sur l’observation électorale citoyenne

A 49 jours des élections générales prévues le 20 décembre prochain en RD-Congo, la Commission électorale nationale indépendante -CENI- a ouvert, le jeudi 2 novembre à Kinshasa, un forum sur l’observation électorale citoyenne. Selon son président, Denis Kadima, cette rencontre est une opportunité pour son institution et les différents observateurs nationaux, de réaliser qu’ils ne sont pas dans deux camps opposés.

«La CENI poursuit le même objectif primordial que les observateurs, celui de la tenue d’élections qui soient crédibles, inclusives, transparentes et dans un contexte apaisé», a-t-il indiqué, reconnaissant que «l’actuelle CENI est bien consciente que les trois cycles passés ont laissé, aux parties prenantes, un goût d’inachevé. Cette institution n’a pas toujours répondu présente aux attentes des uns et des autres et ne s’en cache pas. Mais elle a manifesté sa volonté, dès le début du cycle en cours, en jetant un regard critique sur son action».

Pour le président de la CENI, tirant des leçons des cycles électoraux précédents, son institution a identifié un certain nombre de défis dans l’établissement d’une relation de collaboration et de coopération franche et constructive avec ces parties prenantes. Il a évoqué, entre autres la méfiance vis-à-vis de la CENI; une perception négative de la CENI; le retard dans le financement qui affecte le chronogramme électoral à cause de la lenteur dans la prise des décisions; les multiples interférences de certaines parties prenantes; l’insuffisance des effectifs dans les zones insécurisées et une désinformation qui affecte la qualité de notre communication interne et externe.

«Cette analyse de la CENI a abouti à ce concept qu’est le ‘rebranding’ c’est-à-dire redorer l’image de la CENI. Dans l’entendement de la CENI, l’objectif d’une mission d’observation est de réaliser une évaluation objective, indépendante et impartiale des élections conformément aux instruments légaux de la RD-Congo et aux normes internationales régissant les élections démocratiques dans le monde. Cette évaluation sans complaisance des observateurs devrait aboutir à des recommandations», a rappelé Denis Kadima.

Et d’ajouter: «toutefois, la CENI constate que certains observateurs oublient leurs devoirs de réserve, mais aussi les bonnes pratiques en matière électorales. Malheureusement, la méthodologie dominante en matière d’observation électorale consiste à identifier systématiquement les faiblesses du processus électoral. D’où, les observations, les conclusions et les recommandations ont tendance à avoir une connotation négative».

Préférence des électeurs

À titre d’exemple, le patron de la Centrale électorale a noté que personne ne fait de corrélation entre le retard accumulé par la CENI et l’augmentation exponentielle du nombre des candidats aux scrutins passant de 35 000 -en 2018- à 110 000 -en 2023-, le volume du travail ayant triplé alors que les ressources humaines et financières ainsi que le temps alloué sont restés les mêmes. «D’autre part, il arrive que des missions d’observations fassent des déclarations incendiaires en ignorant leurs lourdes responsabilités par rapport à la stabilité du pays. Dans l’histoire de l’humanité, des nations se sont embrasées à cause d’un mot inapproprié ou d’une omission dans des assertions. Pourtant, dans le cas d’un processus, les observateurs sont avant tout des électeurs. Et ceci signifie qu’ils jouissent du même droit que les autres électeurs celui d’avoir une préférence entre divers candidats», a-t-il souligné.

Et de renchérir: «nous pouvons nous tromper sur la perception des actions des observateurs, mais il est important de rappeler que la CENI n’a jamais caché sa volonté de voir une forte présence des observateurs nationaux et internationaux. Elle a inscrit, dans sa feuille de route publiée en mars 2022, l’observation à long terme. Puis, elle a cristallisé cette volonté dans ses recommandations aux commissions PAJ du Parlement pour que l’observation soit encadrée et reconnue par la loi».

Le n°1 de la CENI fait savoir qu’un peu plus tard, son institution n’a pas hésité à offrir ses bons offices pour faciliter les démarches administratives des missions d’observation électorales internationales et que toutes ces initiatives ne sont dictées que par le souci de transparence et de crédibilisation du processus électoral en cours. Selon lui, il est important pour nos organisations RD-congolaises de connaître et apprendre les principes internationaux sur les élections et précisément les codes de conduite y afférant.

«Il est conseillé de savoir que lorsqu’on observe les élections, il ne faut pas le faire dans l’absolu, car vous ne serez pas en mesure d’apprécier le progrès réalisé. Il est vivement conseillé de recourir à une approche comparative. Il est peut-être venu le temps pour les observateurs citoyens de se remettre en question en ayant une démarche similaire à celle de la CENI expliquée plus haut. En effet, les rapports des différentes missions sont très souvent négatifs et les aspects positifs sont très souvent négligés pour ne pas dire jamais soulignés. La démarche de l’observation électorale est basée sur des check-lists des problèmes et faiblesses», a-t-il signifié.

Et de conclure: «la CENI veut, par ce forum, mettre en place un nouveau code de conduite en partenariat avec vos différentes organisations, qui sera le résultat de discussions et contributions de tous. Lors des échanges, vos avis seront recueillis en vue de contextualiser la Déclaration des principes internationaux pour l’observation et la surveillance non-partisanes des élections par des organisations citoyennes, mais aussi adapter le code existant qui sera enrichi de vos inputs. Ce travail collectif que nous voulons accomplir avec vous et nos partenaires extérieurs peut contribuer de façon mature à notre processus électoral. Je déclare ouvert le forum sur l’observation électorale citoyenne en RD-Congo».

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