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RDC : Kwandja suggère de combler le poste de ministre délégué en charge de la Nouvelle économie du climat

«Ce poste exige idéalement des connaissances scientifiques sur les changements climatiques et des qualités de négociateur assidu qui doit non seulement être un habile diplomate mais aussi un fin stratège», indique-il

Figure très connue pour avoir dirigé le Comité national des IXèmes Jeux de la Francophonie qui se sont déroulés en 2023 à Kinshasa, Isidore Kwandja Mangembo lance le débat sur la possibilité pour la RD-Congo de mobiliser des ressources financières internationales liées aux changements climatiques. Dans sa tribune dont copie est parvenue, dimanche 4 août dernier à «AfricaNews», cet ancien conseiller à la direction Afrique centrale et occidentale du ministère des Affaires étrangères et de commerce international du Canada, chargé de l’Afrique centrale, souligne que la RD-Congo devrait se servir de ses ressources naturelles qui contribuent dans la lutte contre le changement climatique mondial, pour se faire beaucoup d’argent sur les dos des pays pollueurs moyennant une souscription au crédit carbone. Isidore Kwandja Mangembo recommande la mise en place d’un plan stratégique en vue de se faire entendre d’abord et une mobilisation tous azimuts de ressources financières et technologiques nécessaires, non seulement destinées à l’adaptation et à l’atténuation des effets climatiques en RD-Congo, mais également pour répondre aux besoins sociaux et économiques de populations.

De son avis, la mise en place d’un tel plan stratégique de mobilisation des ressources financières et technologiques nécessaires doit passer par la création des structures appropriées et la sélection des ressources humaines outillées et capables de porter la voix de la RD-Congo sur la scène internationale et de se faire entendre. Car, selon lui, en plus du ministère de l’Environnement qui joue un rôle traditionnel et administratif, plusieurs Etats possèdent des ambassadeurs pour les changements climatiques, chargés uniquement de suivre les débats scientifiques, politiques, socio-économiques et diplomatiques sur les questions liées au réchauffement climatique mondial.

Dans cette optique, Isidore Kwandja Mangembo recommande au gouvernement RD-congolais à combler rapidement le poste de ministre délégué en charge de la Nouvelle économie du climat, resté vacant jusqu’à ce jour, afin de permettre au pays d’être actif sur ce terrain qui est porteur de ressources financières importantes. «Bien que ce poste ministériel soit éminemment politique, le travail à faire est essentiellement technique et scientifique. Ce poste exige idéalement des connaissances scientifiques sur les changements climatiques et des qualités de négociateur assidu qui doit non seulement être un habile diplomate mais aussi un fin stratège. D’où la nécessité de porter le choix sur une personnalité, soit-elle politique, mais qui a une bonne connaissance scientifique sur les questions climatiques», indique-t-il.

Générer l’argent pour faire face aux défis des populations

Pour Isidore Kwandja Mangembo, le bassin du Congo, poumon mondial et deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l’Amazonie, revêt une importance stratégique cruciale pour la préservation de l’environnement à l’échelle mondiale. Ces forêts tropicales qui couvrent une superficie de près de 530 millions d’hectares, absorbent chaque année près de 4 milliards de tonnes de CO2. Et pourtant, révèle-t-il, la sous-région d’Afrique centrale fait face à de multiples défis environnementaux majeurs, notamment une déforestation galopante, une dégradation inquiétante des terres cultivables, mais surtout une pauvreté extrême galopante alors qu’elle est dotée d’un potentiel important des ressources naturelles qu’elle offre au monde comme solutions aux problèmes climatiques.

«Il y a une nécessité mondiale d’agir maintenant pour préserver ce poumon mondial. Il y a donc un besoin urgent d’injecter des ressources financières accrues pour mettre en œuvre des stratégies d’atténuation et d’adaptation, afin de faire face aux effets de changement climatique en Afrique centrale et particulièrement en RD-Congo qui couvre une grande partie des forêts du bassin du Congo, notamment en développant d’autres sources d’énergies renouvelables telles que l’énergie solaire préconisée par les scientifiques», conseille Isidore Kwandja.

Le réchauffement climatique étant bien d’origine humaine, parce que dû aux activités humaines qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone, cet expert en questions climatiques invite tous les pollueurs à trouver des solutions idoines pour atténuer ses effets néfastes sur l’environnement et sur les populations pauvres d’Afrique. Par ailleurs, il dénonce certaines activités humaines responsables du réchauffement climatique, comme les activités agricoles, d’exploitation de la terre et d’élevage; la production industrielle, en particulier dans le secteur de l’énergie; l’utilisation des moyens de transport routier, maritime et aérien; le phénomène de déforestation et la gestion des territoires; la surconsommation et la production de déchets qui en découle.

Pour ceux qui ne savent pas, Isidore Kwandja Mangembo est un chevronné dans le secteur de l’environnement. Il a fait ses preuves à l’international, pour avoir travaillé aussi comme analyste des politiques publiques à la direction des affaires internationales sur le changement climatique au ministère de l’Environnement et changement climatique du Canada. Là, il était chargé d’analyser les politiques environnementales de dix pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale -COMIFAC-, à savoir: l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la RD-Congo, la République Centrafricaine, le Rwanda, le Sao Tomé-et-Principe et le Tchad, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, conserver et gérer de façon durable les écosystèmes forestiers du bassin du Congo, pendant la facilitation canadienne pour la mise en œuvre de la feuille de route du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo -PFBC.

Et en septembre 2015, il a été finaliste du concours international de journalisme sur les enjeux du développement durable «OBJECTIF 2030», organisé par l’Organisation internationale de la Francophonie -OIF- à New York, en marge du sommet spécial des Nations unies sur les objectifs de développement durable -ODD. Il est également écrivain, auteur du livre «Régime international des droits de l’homme à l’épreuve du climat: cas de l’État insulaire des Maldives»; mais aussi auteur de plusieurs articles scientifiques sur le changement climatique mondial.

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