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A la faveur de la publication des résultats provisoires des élections législatives et provinciales dans les circonscriptions électorales de Masi-Manimba et Yakoma, le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Denis Kadima, s’est appesanti son intervention seulement sur l’évaluation du processus électoral en cours mais également a projeté l’avenir. Selon lui, le fichier électoral de plus de 40 millions d’électeurs ayant servi à l’organisation des élections générales de décembre 2023, sera «obsolète» dès l’année prochaine et cela nécessite une anticipation de la part du gouvernement pour permettre à la CENI d’envisager une nouvelle opération en prélude des élections générales prévues en 2028.
«Nous souhaitons souligner quelques points clés pour l’amélioration des cycles électoraux à venir. Alors que nous approchons en 2025, une année décisive pour la planification de la révision du fichier électoral, il est crucial de souligner que le fichier électoral actuel deviendra graduellement obsolète à partir de l’année prochaine. Nous devons donc anticiper cette opération dès maintenant», a déclaré Denis Kadima dans son mot de circonstance.
En dehors du fichier électoral, le patron de la Centrale a épinglé la nécessité d’entamer des réformes électorales en vue de rendre le processus électoral fluide et rationnel. C’est ici l’occasion de rappeler que l’atelier d’évaluation à mi-parcours 2021-2024 du processus électoral organisé à Kinshasa du 12 au 16 novembre 2024 a constitué une étape clé pour la CENI. «Cet atelier a permis de tirer des leçons significatives pour l’avenir des processus électoraux en RD-Congo», a signalé Denis Kadima.
Et d’ajouter: «dans cette perspective, la CENI a formulé une série de recommandations stratégiques visant à encourager le gouvernement et le Parlement à adopter des réformes nécessaires pour rationaliser et optimiser le processus électoral. Ces propositions incluent notamment l’instauration d’un système proportionnel à liste fermée et zébrée avec application de la règle de la plus forte moyenne et un seuil de représentativité de 3% au niveau national pour les élections législatives en vue d’encourager l’émergence des grands ensembles sans affecter la proportionnalité; la suppression du seuil de recevabilité de 60%, l’élargissement des conditions d’identification d’enrôlement et de vote des RD-Congolais résidant à l’étranger afin d’inclure tous les RD-Congolais qualifiés; la révision des délais d’affichage des listes des électeurs pour une meilleure organisation, l’adaptation des Centres locaux de compilation des résultats -CLCR- par une structure moderne de réception, d’archivage et de transmission des plis», a expliqué le président de la CENI.
Pour le président de cette institution d’appui à la démocratie, des réformes électorales sont nécessaires pour minimiser le coût et moderniser le processus électoral. «Ces réformes visent principalement à réduire les coûts des élections et à moderniser davantage nos processus tout en garantissant l’intégrité électorale, l’inclusion et la transparence. La CENI reste engagée à poursuivre ses objectifs avec rigueur et détermination car, nous croyons fermement que l’avenir démocratique de notre pays repose sur la crédibilité et la transparence de nos processus électoraux. Nous restons ouverts aux recommandations des parties prenantes à condition qu’elles soient pratiques et réalistes», a-t-il souligné.
Denis Kadima lance cet appel à la réforme électorale au moment où le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a pris l’initiative de mettre en place, l’année prochaine, une commission multidisciplinaire pour tabler sur la révision ou le changement de la Constitution du 19 février 2006.