A voir ce qui se passe au sein de l’Administration publique, ceux qui se disent proches du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo sont ceux-là qui s’abotteraient ses actions pour le discréditer auprès des partenaires techniques et financiers internationaux. C’est notamment le cas de 4 secrétaires généraux -des Hydrocarbures, des Mines, de l’Intégration régionale et des Affaires étrangères- qui s’opposent à l’application de l’Arrêté ministériel du vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, affectant de nouveaux directeurs au sein de leurs administrations dans le cadre de la réforme et rajeunissement de l’Administration publique.
«Ayant constaté un refus catégorique de notification des agents affectés par son Arrêté de la part de certains Secrétaires généraux, particulièrement celui des Mines, le vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Modernisation de l’Administration et Innovation des Services publiques, a fait une mise au point, expliquant l’ensemble du processus, malheureusement celle-ci a été foulée aux pieds et simplement ignorée. Le Secrétaire général des Hydrocarbures, par exemple, dit attendre le quitus du ministre de tutelle», confie-t-on à «AfricaNews».
A son accession au pouvoir, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est engagé personnellement auprès des partenaires techniques et financiers internationaux, notamment la Banque mondiale -BM- et le Fonds monétaire international -FMI-, à poursuivre les réformes amorcées par le régime passé, en vue de booster le développement social et économique à travers une administration publique innovante, rajeunie, compétente et dotée des valeurs éthiques et morales. De 2008 jusqu’en 2011, à la demande du gouvernement, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont effectué une étude-diagnostic sur l’apport de l’Administration publique dans le développement de la RD-Congo par le fait de son rôle dans le processus décisionnel.
Cette étude a révélé des faiblesses dans la formation du capital humain, dans son utilisation, dans le mode de recrutement, la montée en grade, la mise en retraite, etc. L’Etat RD-congolais a accepté de procéder aux réformes nécessaires visant à transformer l’Administration publique en un levier important du développement social, économique et humain d’une part; la Banque mondiale et le Fonds monétaire international se sont disposés à financer toutes les opérations relatives aux réformes notamment l’Ecole nationale d’Administration -ENA-, la mise en retraite, l’actualisation des cadres organiques -organigrammes-, l’innovation des services publics, la réforme institutionnelle, le rajeunissement des agents de l’Administration publique, d’autre part. C’est ainsi que la Banque mondiale, à travers le CADICEC, a organisé une série de concours pour tous les postes vacants et tous les nouveaux postes -structures standards-, ouverts à tous, conformément à l’article 76 du Statut du personnel de carrière des services publics de l’Etat.
«Concernant particulièrement le deuxième concours organisé, les secrétaires généraux y ayant réussi travaillent déjà, ainsi que les agents affectés dans neuf secrétariats généraux sur les douze», confie-t-on à «AfricaNews».
Mais qu’en est-il de 4 secrétariats généraux des Hydrocarbures, des Mines, de l’Intégration régionale et des Affaires étrangères? La réponse est négative car, rien n’est fait jusqu’à présent. «Ayant constaté un refus catégorique de notification des agents affectés par son Arrêté de la part de secrétaires généraux précités, particulièrement de celui des Mines, le vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Modernisation de l’Administration et Innovation des services publiques, a élaboré une mise au point, expliquant l’ensemble du processus, malheureusement celle-ci a été foulée aux pieds et simplement ignorée», fustige-t-on.
Puis: «Le secrétaire général des Hydrocarbures, par exemple, dit attendre le quitus du ministre de tutelle. Pourtant, aucun texte, ne prévoit un certain quitus, lorsque le VPM de la Fonction publique affecte les agents, après un concours, et ce, suivant les besoins exprimés par chaque administration». Un directeur victime de ce refus, sous couvert d’anonymat, dénonce cette attitude.
«A notre connaissance, cette attitude est blasphématoire, irrespectueuse, vexatoire car, elle donne l’impression que le VPM est en dessous du ministre, qu’il n’y a pas solidarité au sein du gouvernement et que le pays est géré par le bon vouloir du ministre qui fait attendre les agents publics de l’Etat pendant plus d’une année sans raison et sans justification», regrette ce directeur. Selon lui, ces ministres qui entravent la bonne marche du gouvernement ne sont pas à leur premier coup.
«On se souviendra que l’un d’eux a été entendu sur procès-verbal à l’ANR, sa gestion est décriée pour n’avoir pas, jusqu’à ce jour, rétrocédé au territoire de Moanda son dû de plusieurs millions de dollars; l’autre est abondamment cité par l’IGF, en particulier pour avoir autorisé la vente des actions que l’Etat RD-congolais détenait dans la SICOMINES et a autorisé l’utilisation du fruit de cette vente sans que le Trésor public bénéficie de quoi que ce soit, et ce, dans l’irrespect total des règles de la procédure de passation des marchés publics et celles de finances publiques», accuse-t-on.
Comme le fruit est toujours rongé de l’intérieur, les ministres qui se disent proches du Chef de l’Etat sont en train de le combattre au sein même du gouvernement. Sur le terrain, les institutions internationales accompagnent déjà le pays en finançant la mise en retraite et les réformes sous-jacentes, pendant que certains membres du gouvernement empêchent le Président de la République de remplir ses engagements en bloquant l’application de certaines décisions.
«L’affectation des membres des structures standards permet au pays de basculer vers le budget-programme. Sachant que, par deux fois, le gouvernement a sollicité et obtenu un report, nous craignons qu’un troisième report soit obtenu sur base d’aucune raison valable, si ce n’est la volonté de torpiller l’action du chef de l’Etat. Pourquoi certains secrétaires généraux voudraient voir le programme du Chef de l’Etat échouer? Que visent ces quatre secrétaires généraux à voir le Chef de l’Etat perdre la face et perdre la confiance de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international», se demandent les intéressés.
Les agents des structures standards réclament trois choses. Ils demandent au Président de la République de se débarrasser de collaborateurs qui le combattent au sein des institutions en ternissant son image auprès des partenaires techniques et financiers ainsi qu’auprès de la population. Ils invitent le Premier ministre, chef du gouvernement, à sanctionner les ministres qui s’estiment «tout-puissants» et, par ce fait, boycottent les décisions du Conseil des ministres. Et, enfin, ils appellent le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique à sanctionner les secrétaires généraux en appliquant les dispositions disciplinaires.