
Auteur de l’ouvrage intitulé «La République démocratique du Congo dans les communautés économiques régionales: entre rationalité et rentabilité», paru aux éditions L’Harmattan, il y a quelques jours, le député national Claude Nyamugabo a exposé, le mercredi 25 octobre 2023, au ministre d’État en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, ses postulats développés dans cette oeuvre littéraire. Vivement une étude de faisabilité avant d’intégrer une organisation régionale ou sous régionale, a soutenu Claude Nyamugabo.
«Concernant l’intégration régionale, au regard de notre position géographique, c’est vrai que nous devons appartenir à beaucoup d’organisations. Mais ne versons dans ‘’l’adhesite’’, la maladie d’adhésion, car, comme il arrive souvent deux ans après l’adhésion à une organisation, la RD-Congo n’est point à mesure de payer ses cotisations», a déploré cet ancien ministre. Toutefois, contrairement à une certaine complainte distillée dans l’opinion, Nyamugabo se félicite de déplacements du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi pour porter haut la voix de la RD-Congo.
«Dans un passé récent, il fallait presque s’agenouiller pour faire déplacer le Chef de l’État», s’est-il rappelé, disant avoir «passé en revue, dans son livre qui fait suite à sa thèse brillamment défendue en 2018, toutes les organisations régionales et sous régionales». Il en conclut que la RD-Congo a «d’énormes bénéfices d’appartenir à l’EAC, surtout sur le plan d’échanges économiques».
Selon ses propres analyses, Claude Nyamugabo est d’avis qu’appartenir à l’EAC est un choix rationnel et rentable par rapport aux autres organisations régionales comme la CEEAC, ou encore le COMESA qui, selon lui, devrait être phagocyté par la SADC. «Nous avons beaucoup de choses à tirer de l’EAC, soutient l’ancien ministre de l’Environnement. La tempête actuelle finira par passer. Nous devons dépasser le clivage linguistique», a-t-il dit.
Pour sa part, le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale a rappelé, au cours des échanges, les retombées de la 8ème Grande Commission mixte RD-Congo/Ouganda. «Le poste frontalier de Tshanika rapportait au bas mot, 200.000 dollars de frais laisser-passer à l’Ouganda. Et cela avait un impact sur les activités mercantiles transfrontalières au détriment des RD-Congolais… sans compter les 50 dollars pour les visas d’entrée», a souligné le patron de l’Intégration régionale. Lors de cet entretien, Claude Nyamugabo a plaidé pour la mise en place des projets intégrateurs à l’image de la centrale mitoyenne de Ruzizi 2 qui n’a jamais été attaquée ni sabotée en dépit des relations sulfureuses entre les États de la sous-région.
Selon lui, malgré les mêlées subversives du M23, chaque matin, la petite barrière est toujours bondée des RD-Congolais en partance pour le pays de mille collines. Nyamugabo a insisté sur la question multi-appartenance de la RD-Congo que Kinshasa doit cesser de se disperser: intégrer la question de l’appartenance de la RD-Congo des organisations régionales doit être inscrite dans le Budget de l’État pour éviter des désagréments sur le décaissement des fonds pour les voyages et les participations de la RD-Congo. «La puissance a un prix qu’il faut savoir payer!», a renchéri le min’État Mbusa Nyamwisi qui, très flatté par la qualité de l’ouvrage de Nyamugabo, en a fait une bonne commande pour son cabinet.