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États généraux des Sports : Florent Ibenge sort ses recettes, il appelle à un changement radical de vision

C’est fait. Quoiqu’absent du pays, Jean Florent Ibenge donne de la voix et fait part de ses recettes aux États généraux des Sports qui débutent, sauf imprévu, ce 29 juillet à Kisantu

Un des ceux dont la voix porte sur la scène sportive nationale et africaine, en général, et l’univers foot, en particulier, préconise un changement de vision sur les sports en République Démocratique du Congo, l’abolition de la perception négative du sportif et l’impulsion d’une politique technique nationale en phase avec l’encadrement des jeunes dès les écoles. Et le tout, accompagné par la mise en place des infrastructures adéquates

‘’Les États généraux des sports vont avoir lieu et franchement j’en suis très content. C’est l’occasion de parler du sport, de parler du développement de cette pratique au Congo. Je sais qu’on va tirer des bilans de ce qui a été fait, ce qui n’a pas été fait et comment faire pour améliorer les choses ‘’, dit-il d’entame.

Et de préciser: “Moi, je tiens à contribuer aussi en parlant d’expérience. Et, au-delà de cela j’espère qu’on aura à parler de la vision qu’on a du sport dans notre pays et partant de cela ça pourra nous édifier et même à contribuer au développement complet du pays”.

Exorciser la perception négative du sportif

Fort de son expérience dans le monde sportif ici et ailleurs en tant qu’ancien sélectionnaire des Léopards et de l’AS VCLUB, Ibenge part d’un constat selon lequel ” la vision que l’on a au pays du sportif c’est quelqu’un qui n’a pas étudié, qui n’est pas intelligent d’où dans nos politiques on s’en occupe pas sérieusement… On s’occupe des cérébraux mais pas des supposés musculaires depuis les années 70 où régnait l’objectif 80 sous le Zaïre‘’.

Preuve de la persistance de cette vision péjorative du sport et du sportif, le technicien rappelle que lors de son passage à Vita Club de Kinshasa comme entraîneur, il se souvient que des gens tout aussi responsables lui disaient de “ne pas parler français aux footballeurs parce qu’ils n’ont pas étudié et ne sont pas intelligents”.
Une image très négative que les gens ont du sportif congolais, insinuant ainsi que le sport est un domaine des analphabètes, des voyous.

‘’Donc, jusqu’à présent, les gens qui font du sport sont considérés comme des moins intellectuels voire des voyous, des démunis. Aujourd’hui on parle des états généraux, du sport, mais on ne peut pas être un pays des champions si on n’a pas l’habitude de pratiquer le sport à l’école. La vision est de changer les choses en valorisant le sport comme un merveilleux moyen de socialisation et non un domaine réservé à des moins intelligents, aux démunis… ‘’, tape-t-il.

Le sport à l’école, bonne politique technique

‘’La politique technique nationale devra partir de la masse à l’élite en passant par la formation des cadres. C’est comme une pyramide. Il faudrait une très grande base qui pratique le sport. Et cette base elle vient d’où? C’est la population jeune qui pratique du sport déjà au bas âge. Ramener le sport et la culture à l’école et du coup il y a un très grand nombre d’enfants qui pratiquent du sport avec des horaires aménagés de la discipline pratiquée que ce soit du foot, du basket, de la musique… en plus des matières générales et ensuite on oriente ces derniers…‘’, suggère Ibenge.

Si en plus de cela, avance-t-il encore, on met ces enfants dans des contrats d’objectifs, en les amenant à savoir qu’ils doivent faire des bonnes notes dans les autres matières afin de garder leurs heures de sport, la conséquence c’est que l’enfant va se concentrer pour travailler dans toutes ces matières en ayant en tête la quête du rêve et de l’amour de faire du sport.

‘’ Tous les enfants qui vont entrer dans ces filières ne vont pas tous devenir des sportifs professionnels, c’est 1 sur 1000. Mais, les 999 auront étudié et pourront devenir des citoyens exerçants dans d’autres domaines -médecine, droit, …- et être utiles pour la nation surtout que nous sommes dans le régime de la gratuité de l’enseignement. Ce changement de vision de dire que le sport est un bon moyen de socialisation on pourra former l’homme congolais et pourra même changer notre société. Quand on parle du sport, il faut toujours associer l’enseignement ‘’, estime encore le tout récent vainqueur de la Coupe de la CAF avec Renaissance Berkane du Maroc.

Le sport, secteur transversal

Avec le prétexte on peut donc former la population particulièrement les jeunes, fait-il observer, en allant plus loin en soutenant qu’avec le développement des infrastructures sportives adéquates, l’on impulse le développement de l’économie de tous les pôles où ces infrastructures seront érigées. Car avec ces dernières se développent directement les routes et avec les masses qui fréquenteront ces infrastructures, particulièrement en cas d’organisation des championnats, il y a toute une activité économique florissante.

Alors que infrastructures riment avec budget, le “coach androïde” plaide pour la révision à la hausse du budget dédié au sport, censé passer d’un simple loisir à un facteur d’encadrement de la jeunesse, de formation de la jeunesse et, au finish, de mobilisation des recettes.

Pour faire complet, Ibenge demande d’accorder une place importante au volet santé et environnement.
‘’J’allais oublier le volet santé et environnement. Si vous allez à l’hôpital, l’on vous dira toutes les maladies que l’on évite en faisant du sport et ainsi de suite. La pratique du sport aide à épargner beaucoup dans le budget santé de l’Etat! On ne peut pas parler du sport sans parler des ministères de la Santé, la Culture, l’Enseignement, des Infrastructures et de l’Environnement… Le sport ne peut donc pas être réduit à un budget infinitésimal, réduit … ‘’, chute Florent Ibenge, appelant de tous ses vœux à un changement radical de vision sur et par rapport au sport en République Démocratique du Congo.

Daniel Ngoie

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