L’épidémie d’Ebola est devenue une menace permanente en RD-Congo. Dix jours après l’annonce de sa fin dans la province de l’Equateur, elle refait surface mais cette fois-ci dans la province du Nord-Kivu précisément dans l’agglomération de Mangina à Beni. Le gouverneur de cette province, Julien Paluku, l’a confirmé sur son compte twitter en ces termes: «urgent! urgent! virus à Ebola confirmé en province du Nord-Kivu, territoire de Beni, agglomération de Mangina. Le ministère de la Santé vient de l’annoncer après confirmation des analyses à l’INRB. J’en appelle au calme et à la prudence. Les médias doivent faire large diffusion». Dans un communiqué du ministre de la Santé publique, Oly Ilunga, publié le 1er août 2018, sur les six échantillons analysés à l’Institut national de recherche biomédicale -INRB-, quatre se sont révélés positifs à la maladie à virus Ebola. Le ministre Oly Ilunga a expliqué que rien n’indique qu’à ce stade, ces deux épidémies, séparées de plus 2,500 Km, soient liées.
La maladie à virus Ebola frappe encore la RD-Congo. Cette dixième épidémie est déclarée dans l’aire de santé de Mangina située dans la zone de santé de Mabalako, à 30 kilomètres de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Dans son communiqué officiel publié mercredi 1er août 2018, le ministre de la Santé publique, Oly Ilunga, a précisé que quatre des six échantillons ont été testés positifs au virus Ebola à l’Institut national de recherche biomédicale -INRB- à Kinshasa. «Ces échantillons prélevés chez des patients hospitalisés sont arrivés à Kinshasa le mardi 31 juillet 2018», a-t-il rappelé, poursuivant que le séquençage est en cours à l’INRB afin d’identifier la souche du virus. Le ministre Oly Ilunga a rassuré qu’une équipe de douze experts du ministère de la Santé publique, basée à Kinshasa, se trouve déjà à Beni depuis jeudi 2 août 2018 pour mettre en place les différentes composantes de la riposte. Cette équipe composée de laborantins, d’épidémiologistes, de cliniciens psychologues et de médecins pour la prise en charge médicale acheminera un laboratoire mobile de l’INRB et des équipements de protection individuelle. «Des molécules thérapeutiques sont déjà disponibles dans le pays. Les comités éthique et scientifique détermineront les traitements curatifs et préventifs les plus appropriés pour cette dixième épidémie», a encore rassuré le ministre Oly Ilunga, soulignant dans son communiqué qu’à ce stade, rien n’indique que ces deux épidémies, séparées de plus de 2,500 km, soient liées.
Une menace permanente
«Ebola est une menace permanente en RD-Congo. Ce qui ajoute à notre confiance dans la capacité du pays à répondre, c’est la transparence dont le gouvernement a fait preuve une fois de plus», a déclaré mercredi 1er août dans un communiqué le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé -OMS. Et d’ajouter: «en travaillant en étroite collaboration avec le ministère de la Santé et ses partenaires, nous combattrons cette crise comme nous l’avons fait la dernière fois». Puisque la RD-Congo sort de la neuvième épidémie d’Ebola, a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, le gouvernement RD-congolais, l’OMS et d’autres partenaires ont décidé de maintenir le personnel et l’équipement en place. «Ceci nous permet d’engager une riposte immédiate», a-t-elle assuré.
Une zone de conflit actif
Selon «ONU info», ce nouveau groupe de cas se produit dans un environnement très différent de celui où ils ont opéré dans le nord-ouest. «C’est une zone de conflit actif. Le principal obstacle sera d’accéder en toute sécurité à la population touchée», a déclaré le Dr Peter Salama, directeur général adjoint de l’OMS pour la préparation aux situations d’urgence et les interventions. L’OMS a promis qu’elle continuera de travailler avec les pays voisins de la RD-Congo pour s’assurer que les autorités sanitaires soient alertées et prêtes à intervenir. Avec des frontières communes avec le Rwanda et l’Ouganda, la province du Nord-Kivu connait de nombreux mouvements transfrontaliers du fait des activités commerciales. La région du Kivu, densément peuplée, abrite également plus d’un million de personnes déplacées.
Mardi 24 juillet 2018, le ministre de la Santé Oly Ilunga avait déclaré la fin d’une flambée épidémique dans la province de l’Équateur, située à l’extrême ouest du pays, à environ 2.500 km de la province du Nord-Kivu. Cette neuvième épidémie d’Ebola a sévi dans la province de l’Equateur depuis le mois de mai 2018.
Amélioration de la santé et du bien-être de la population RD-congolaise
Dans un communiqué rendu public à cette occasion, Oly Ilunga a affirmé que depuis le 6 juin 2018, aucun nouveau cas confirmé de maladie à virus Ebola n’a été enregistré dans cette province. Le dernier malade confirmé d’Ebola est sorti guéri du centre de traitement de Bikoro le 12 juin 2018, a rappelé le ministre de la Santé. «Au-delà de la réponse à l’épidémie, cet alignement inédit de toutes les parties prenantes est la seule voie qui nous permettra d’atteindre notre unique objectif, à savoir l’amélioration de la santé et du bien-être de la population RD-congolaise», a déclaré le ministre Oly Ilunga dans son communiqué confirmant la fin de la neuvième épidémie d’Ebola. Et de renchérir: «c’est donc dans cette dynamique d’alignement des tous les acteurs derrière le gouvernement, que nous entamons dès aujourd’hui les phases post-épidémie qui comprennent la stabilisation de la situation, la résilience du système dans les zones de santé touchées et impactées par cette neuvième épidémie, et le renforcement au niveau national de notre système de surveillance, détection et riposte». Ilunga a toujours remercié les partenaires qui travaillent en étroite collaboration avec les experts nationaux et qui s’alignent spontanément sur les priorités du gouvernement.
Christian BUTSILA
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