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RDC : Bahati, un an déjà aux commandes du Sénat

Voilà un an, ce 2 mars 2022, que Modeste Bahati a accédé à la présidence du Sénat. La première année de son mandat a été rythmée par le lancement des réformes dans le fonctionnement de la Chambre haute, la collaboration entre les principales institutions du pays et le renforcement de la diplomatie parlementaire. Bahati a surtout bougé les lignes avec le lancement du projet «Le Sénat se réforme», présenté le 14 septembre 2021 à Kinshasa.

Le speaker a expliqué que cette initiative devrait permettre à son institution de s’impliquer activement dans le développement des provinces et concourir à la paix, la sécurité et au développement à la base. Pour Bahati, avec ces réformes, le Sénat devra jouer pleinement ses prérogatives constitutionnelles. Parmi les innovations, le président du Sénat a proposé notamment l’instauration du Congrès Sénat-provinces, ainsi que l’intégration de la Chambre haute à la conférence des gouverneurs. Il a souhaité aussi: Tenir la «Quinzaine» des provinces au Sénat.

Optimiser la visibilité du travail des sénateurs et mieux faire connaître l’institution par une nouvelle stratégie de communication; relever le défi du numérique au Sénat pour moderniser le travail des sénateurs; intégrer la conférence des gouverneurs pour que le Sénat accomplisse au niveau de cette haute instance sa mission constitutionnelle; redynamiser la diplomatie parlementaire du Sénat en renforçant le particularisme de l’activité sénatoriale internationale et en revivifiant les réseaux inter parlementaires, etc.

1er Congrès Sénat-Assemblées provinciales

Ces réformes motivées par les multiples problèmes que connaissent les provinces ont connu un début d’exécution avec la tenue effective du tout premier 1er Congrès Sénat-Assemblées provinciales. Organisées avec l’appui du PNUD, ces assises ont permis d’instituer un cadre de dialogue et de concertation avec les Assemblées provinciales. Elles ont permis de former les députés provinciaux sur les mécanismes du contrôle parlementaire, de la rédaction des édits, du rôle de représentation d’un élu, de la fiscalité provinciale et des ODD. Cette première année de Bahati a également été marquée par la première série de missions de contrôle parlementaire à travers les provinces et les entreprises publiques. Objectif: renforcer la lutte contre le coulage des recettes publiques en vue de favoriser une meilleure redistribution des richesses entre les institutions centrales et les provinces.

Missions visant l’accroissement des recettes publiques

Le Sénat d’aujourd’hui veut aussi contribuer sensiblement à l’amélioration de la mobilisation des recettes du pays. Soucieux de l’amélioration des conditions de vie de la population, le Sénat, en sa qualité d’autorité budgétaire, tient à ce que le Budget présenté par le gouvernement central réponde aux attentes de la population suivant la vision chère au président de la République, Félix Tshisekedi. Pour y parvenir, les sénateurs, à l’initiative du Bureau de la Chambre haute, se rendent désormais en missions dans toutes les provinces du pays. Ces missions de contrôle parlementaire consistent, entre autres, à évaluer le potentiel réel des recettes que les grandes régies et les secteurs productifs peuvent apporter au budget de l’Etat. Avant ces missions, la commission ECOFIN du Sénat a eu à auditionner quelques membres du gouvernement central et des mandataires publics toujours dans le cadre du contrôle parlementaire, dans le souci d’aider l’Exécutif national à bien mener sa mission.

Diplomatie parlementaire réactivée!

Bahati et son bureau ont réussi à redynamiser la diplomatie parlementaire du Sénat. Aussi, depuis la prise de fonction de la nouvelle équipe dirigeante de la Chambre haute, cette institution s’est-elle ouverte au monde. Le réseau de la coopération interparlementaire du Sénat est renforcé. De Vienne à Rome en passant par Madrid, Varsovie et Pretoria, la RD-Congo, à travers son Sénat est désormais visible à toutes les rencontres internationales. Bahati a été invité à la Conférence des présidents des parlements du G20 où il a eu des entretiens fructueux avec la présidente du Sénat américain Madame Nancy Pelosi, la présidente du Sénat italien, les présidents des parlements de Turquie, Corée du Sud, Brésil, Afrique du Sud, Indonésie, etc.

L’organisation d’une grande mission parlementaire belge au début du mois de novembre dernier est l’une des preuves éloquentes de la diplomatie parlementaire agissante de l’ère Bahati au Sénat. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette noble mission que le Palais du peuple, siège du Parlement, a servi de cadre à l’organisation de la 1ère édition de la grande Foire internationale des entrepreneurs qui a été un franc succès en termes d’exposition et de participation. Chantre du rapprochement entre le Sénat et les provinces dont il est l’émanation, Bahati, un ancien de la Société civile, a manifesté la volonté de se démarquer de ses prédécesseurs via des démarches renforçant la proximité avec la base. Président du parti AFDC, le speaker du Sénat est aussi à la tête du regroupement politique AFDC-A qui compte 41 députés nationaux, 70 députés provinciaux et 13 sénateurs. C’est à ce titre qu’il a été nommé informateur en décembre 2020 par le Président Félix Tshisekedi. Il a joué un rôle déterminant dans la constitution de la nouvelle Majorité au Parlement.

Tino MABADA

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