Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, est intervenu la semaine dernière devant les élus nationaux, dans le cadre de la reddition des comptes. A l’occasion, il a éclairé la lanterne des députés provinciaux sur la relance de la société minière de Bakwanga -MIBA. Devant la plénière, le ministre des Finances a d’abord précisé que son ministère n’a jamais reçu une quelconque requête formelle de financement d’un plan de relance de la MIBA, qu’il vienne du ministère du Portefeuille qui a la tutelle administrative ou du ministère des Mines qui a la tutelle du secteur.
«Nous n’en avons jamais reçu ou encore même du ministère du Budget qui engage les dépenses. Par contre, nous avons eu à discuter de plusieurs idées, de plusieurs plans de relances qui ont été à l’étude dont le plus important est celui fait par le COPIREP, qui aboutissait à un montant d’USD 450 millions. USD 450 millions, vous êtes d’accord que ça n’a jamais été prévu avec quelconque budget de notre pays pour la MIBA», a-t-il expliqué.
Et de poursuivre: «la proposition la plus aboutie, la plus ambitieuse c’est celle du COPIREP. En dehors de celle-là, il y a eu des propositions informelles ou plus ou moins informelles d’USD 40 millions, USD 45 millions, etc., que nous avons discuté avec la direction de la Miba mais qui n’avaient pas fait l’objet d’une demande formelle justement parce que les discussions révélaient qu’il y avait beaucoup d’éléments qui manquaient pour aller de l’avant. Notamment la proposition qui a été faite d’USD 45 millions à financer d’ailleurs grâce à l’implication d’une banque, en attendant que l’État mobilise la trésorerie. Mais cette banque ne cherchait qu’une seule chose, la garantie des remboursements du Trésor. Elle n’avait aucune préoccupation sur la solidité du projet lui-même. Et lorsque nous avons discuté avec la direction de la MIBA de l’époque, quelques questions simples étaient posées: à combien produisez-vous le carat? En moyenne, on me dit 20 dollars. A combien rendez-vous le carat? 15 dollars. Alors comment allons-nous produire un carat à 20 dollars et le vendre à 15 dollars. Donc, le vendre à perte et aller prendre un financement que ce soit d’une banque ou de l’État? Je pense en âme et conscience que si je le faisais, j’aurais failli et vous auriez pu me sanctionner gravement».
Par ailleurs, Nicolas Kazadi a relevé un autre élément qui a retardé ou ralenti la relance de la MIBA. Il s’agit de sa direction. «Il y avait une direction intérimaire. Vous êtes d’accord avec moi que n’importe quel financier préfère savoir avec qui il va travailler dans la durée. Le fait d’avoir une direction intérimaire ne facilitait pas les choses. Aujourd’hui, nous avons une direction qui est nommée et je me réjouis de ce que j’ai appris aujourd’hui qu’ils vont enfin faire leur remise et reprise demain mais avant qu’il ne fasse leur remise et reprise, depuis plusieurs semaines, nous discutons régulièrement avec la nouvelle direction de la MIBA et nous avons pris comme acte, en attendant d’aller plus loin dans la grande relance minière, nous allons partir sur les actifs énergétiques de la MIBA parce qu’elle est propriétaire de trois barrages qui sont en difficulté et nous avons évalué la possibilité de relancer ces trois barrages», a-t-il démontré aux députés provinciaux.
Et de renchérir: «au moment où nous parlons, avec la direction intérimaire, nous avons pris un engagement de financer en concurrence USD 3 millions. Nous avons déjà payé USD 1 million et demi pour relancer une de trois barrages et le contrat est en cours. La nouvelle direction a eu des réunions avec cette entreprise, elle va poursuivre, elle va modifier un peu le contrat et nous allons aller plus loin». Puis: «L’objectif c’est de relancer ces trois barrages dont le total de production avec quelques aménagements pourrait aller au-delà de 30 mégawatts. Et si on arrive à 30 mégawatts pour la MIBA, aujourd’hui, on règle non seulement un problème pour la future production minière mais aussi pour la population et l’économie de la province».
Au regard de toutes les difficultés qui ont précédé, le ministre des Finances a dit avoir mis en place un transfert minimum d’environ USD 1 million chaque mois. Et cela, depuis plus d’une année pour permettre à la MIBA de maintenir la paie de ses agents actifs comme retraités. Pour Nicolas Kazadi, c’était le minimum que l’on pouvait faire en attendant d’accélérer un véritable plan de réforme de cette société minière de Bakwanga.