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Dieudonné Fikiri: ses questions au Premier ministre sur la gestion des effets économiques de la Covid-19 restent d’actualité

Le sénateur Dieudonné Fikiri Alimasi est préoccupé par l’inflation qui sévit actuellement en RD-Congo. Le président du Front des nationalistes pour la solidarité et le développement -FNSD- relie cette situation à l’inefficacité des mesures d’accompagnement portant facilitation douanière et administrative pour atténuer les effets néfastes de la Covid-19, en faveur des opérateurs économiques des secteurs alimentaires, pharmaceutiques et autres produits annexes au domaine de la santé. A l’en croire, le retard pris dans la mise en place et l’exécution de ces mesures est l’une des raisons de cette inflation. «Le gouvernement aurait dû, en amont, par le truchement du ministère de l’Economie nationale, convenir avec les opérateurs économiques de ces secteurs, des structures des prix élaguées des charges facilitées par le gouvernement et contrôler alors en aval au regard du prix de vente découlant de ces secteurs élagués. Quitte aux inspecteurs économiques de procéder enfin au contrôle au regard des structures sus-mentionnées», explique-t-il. Le sénateur Fikiri s’interroge sur l’impact de la mesure des facilitations douanières accordées aux opérateurs économiques sur le prix des produits exonérés ainsi que sur le pouvoir d’achat de la population. C’est dans ce sens qu’il a adressé une question écrite au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

La situation socio-économique du pays va de mal en pis, malgré les mesures prises par le gouvernement RD-congolais en vue d’atténuer les effets néfastes de la Covid-19. Un contraste qui a poussé le sénateur Dieudonné Fikiri a adressé une question écrite au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Le Chef de l’exécutif national a fait part à la Chambre des sages des mesures d’accompagnement portant facilitation douanière et administrative en faveur des opérateurs économiques des secteurs alimentaires, pharmaceutiques et autres produits annexes au domaine de la santé en cette période de la Covid-19.

«J’ai adressé la lettre au Premier ministre depuis le mois de mai alors que l’inflation tournait autour de 14%. Cela représentaient déjà le double de l’objectif poursuivi au courant de cette année par le gouvernement, 7% à la fin de l’année. En situation annualisée, cette inflation est à presque 18%», a-t-il noté. Et de poursuivre: «le Premier ministre a fait état de la crainte de la population. Celle-ci pensait que le niveau de stock ne pouvait pas garantir la disponibilité des produits, des biens et services sur le marché et qu’en réalité, il fallait anticiper. Ceci figure parmi les éléments pouvant justifier l’augmentation des prix».

Pour cet élu des élus, il revient clairement au gouvernement de rassurer la population. «La spéculation constatée peut enflammer les prix intérieurs. C’est au gouvernement de mettre en place des stratagèmes pour y remédier», a-t-il expliqué non sans rappeler les raisons avancées par le chef du gouvernement parmi lesquelles figurent la dépréciation du taux de change et la non-exécution du budget de l’Etat sur base caisse. A ce jour, le gouvernement a finalement décidé de revenir sur l’exécution du budget sur base caisse. En même temps, la Banque centrale a été instruite pour intervenir sur le marché des changes.

Outre ces points sus-évoqués, il est également impérieux de noter le contrôle économique initié par le ministère de l’Economie nationale, interrompu malheureusement. Cependant, la certification du niveau de stock des marchandises avant la prise des mesures portant facilitation douanière et fiscale, et même la suspension de la TVA a été effectuée.

Retard dans la mise en place d’une politique adéquate

Le sénateur Fikiri déplore le retard pris dans la mise en place d’une politique adéquate permettant d’anticiper sur l’inflation. «Si aujourd’hui nous continuons à subir les effets inflationnistes, c’est parce que ces différentes mesures n’ont pas été observées en amont. Aujourd’hui, nous sommes en train de courir derrière l’inflation. Réalité évitable. En dépit de toutes ces mesures, l’inflation est toujours croissante», regrette-t-il. Il trouve «étonnant» que la BCC soit instruite pour intervenir alors que son rôle est de soutenir la monnaie, son produit.

A l’en croire, on serait dans une situation où la banque était plongée dans un profond sommeil. Ce qui n’est pas sans rappeler le procès 100 jours où la politique monétaire a été jugée «subordonnée» à la politique financière du gouvernement. Il tient pour preuve le fait que le ministre des Finances ait instruit le gouverneur de la BCC à puiser dans la réserve nationale, matelas de la monnaie nationale, pour couvrir les importations du pays.

Aussi, poursuit-il, les opérateurs économiques sont dictés par l’objectif lucratif avec pour seul target: le gain. Cependant, non encadrés, ces derniers bénéficient d’une gratuité préjudiciable à l’Etat. Dans l’avenir, Dieudonné Fikiri préconise une révision de la Loi des finances publiques en vue de rendre le pays plus compétitif. «Nous devons retoucher la Loi des finances publiques au regard des effets de la Covid-19: redéfinir et savoir où nous sommes en train d’aller», suggère-t-il tout en précisant que ceci devrait tenir compte des capacités actuelles dans la mobilisation des recettes publiques, dans les possibilités susceptibles d’attirer les partenaires.

Optimiste, le sénateur Fikiri, estime, en cas de respect des attributions des uns et des autres, que ces mesures peuvent s’avérer fructueuses. «La Banque centrale, dépositaire des devises, sait pour quel objectif les utiliser. Le gouvernement, qui a déposé son budget au Parlement, doit veiller à son exécution équilibrée pour empêcher le recours aux réserves», conclut-il tout en reconnaissant l’effort déjà consenti, lequel est un «début de solution».

Brice NLANDU

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