Dans le cadre de l’exercice de redevabilité instauré par le gouvernement de la République en vue de rendre compte au peuple RD-congolais de la marche de ses affaires, le ministre en charge du Commerce extérieur, Jean-Lucien Busa, a été l’invité principal du briefing du lundi 18 juin. Question d’éclairer la lanterne des RD-Congolais sur le bien-fondé de la suppression de 14 taxes et le rabattement de 20 autres par le gouvernement des Warriors.
Dans son introduction, le ministre en charge de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, a situé la rencontre du jour dans le cadre d’une plongée faite dans l’économie du pays, à la suite du dernier Conseil des ministres au cours duquel un certain nombre de mesures ont été prises dans le but d’assainir le climat des affaires, de rendre du coup la fiscalité attractive et compétitive. Selon le patron du Commerce extérieur, la douane ne coûte pas cher contrairement à ce que l’on croit, mais le système douanier, par contre, obéit aux normes internationales fixées par l’Organisation mondiale du commerce.
Mais d’où vient la cherté? Peut-on ainsi se demander. Elle vient des tracasseries policières et administratives à outrance occasionnées par la multiplicité des services au niveau des frontières -DGM, RVA, ANR, OCC, DGI, LMC, DGRAD, DGDA, etc. Il était temps, a-t-il indiqué, que des mesures soient prises pour assainir notre espace économique, à l’instar de la suppression de ces 14 taxes, ce qui motive les investisseurs à investir davantage, dans un environnement où le coût de la production a baissé. «Nous devons devenir compétitifs», a-t-il souligné en substance, rassurant également que les taxes ainsi supprimées sont ex nihilo, sans aucun impact sur le Budget de l’Etat.
Au sujet des retombées de ces mesures sur le plan économique, il faut également noter que les produits intérieurs vont connaître des réajustements significatifs, a indiqué, en outre, ce membre du gouvernement. Comme l’a souligné Jean Lucien Busa, c’est la première fois que le gouvernement prend une telle décision de supprimer du coup 14 taxes pour élargir «l’espace économique». Et de poursuivre: «c’est une évolution substantielle même s’il y a encore des défis à relever. Une autre gangrène dans la machine économique de la RD-Congo, c’est par rapport à son caractère paradoxal, c’est-à-dire un pays au sol et au sous-sol extrêmement riches, mais dont les produits, spécialement les minerais comme le coltan, l’or, le cobalt sont frauduleusement exportés vers les pays voisins et qui permettent à ces derniers d’être mondialement classés comme producteurs de ces matières premières. Ce, au grand dam de leurs bénéficiaires, à savoir: les RD-Congolais».
Au sujet du profit que tire la RD-Congo par rapport à son appartenance à certaines organisations sous-régionales, dont la SADC, le ministre du Commerce extérieur, complété chaque fois par son collègue de la Communication et Médias, a rassuré qu’il fallait avant tout rendre l’économie RD-congolaise compétitive, mais aussi créer l’attractivité du secteur des investissements avant de pouvoir tirer un quelconque profit. Ce qui est aujourd’hui chose faite.
Lors du jeu des questions et réponses qui s’en sont suivies, le ministre Patrick Muyaya a apaisé les commerçants de l’Est du pays, notamment ceux de Beni, dont les véhicules remplis de marchandises sont chaque fois brûlés par les groupes rebelles. Pour lui, la situation est prise en compte par le gouvernement et des mesures vont être prises, en concertation avec la FEC, pour sécuriser leurs activités commerciales.
JeJe MBUYAMBA
