
L’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite -IMEP- organise une collecte des fonds ce vendredi, après avoir sensibilisé la population la veille, pour financer les activités de vaccination des enfants et enrayer le poliovirus d’ici l’année prochaine
Le 24 octobre de chaque année marque la célébration de la Journée internationale de lutte contre la poliomyélite, qui est une «maladie hautement infectieuse, causée par un virus qui envahit le système nerveux et peut entrainer la paralysie irréversible voire la mort». En RD-Congo, la célébration de cette journée est marquée par une série d’activités qui va se clôturer ce vendredi 27 octobre 2023 avec une soirée de gala à Béatrice hôtel.
Au cours de cette soirée de gala, les différents partenaires engagés dans la lutte contre la polio, réunis au sein de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite -IMEP-, vont procéder à la levée des fonds de manière à pouvoir financer les différentes activités qui concourent à la réalisation de l’objectif de l’éradication complète de cette maladie d’ici 2024. La veille, une caravane motorisée a été organisée à travers les rues de Kinshasa pour sensibiliser et impliquer la population dans la lutte contre la poliomyélite qui est si proche d’appartenir définitivement au passé. Cette caravane est partie du Quartier 1 N’Djili, dans le district de la Tshangu, pour chuter à la Place des Évolués à Gombe.
Cette série d’activités a été inaugurée le mardi 24 octobre 2023 à Sultani hôtel avec une conférence de presse conjointement animée par les représentants de différentes organisations membres de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite. «Depuis la création de l’IMEP, le nombre de cas de polio a chuté de plus de 99% dans le monde», s’est félicité Fred Nie Tambu, directeur général de Rotary/ RD-Congo, membre de l’IMEP. Et de rappeler: «il y a encore 30 ans, 1.000 enfants étaient paralysés chaque jour par la polio. En 2015, tous les pays sauf deux avaient mis fin à la transmission de la poliomyélite et, en 2021, le poliovirus sauvage était géographiquement limité et n’avait provoqué que six cas de poliovirus sauvage sur l’ensemble de l’année».
En dépit de ces avancées, le monde court le risque de faire face à un regain de contamination à la poliomyélite. C’est ainsi que l’IMEP est déterminée à réaliser l’objectif de l’éradication complète de la polio d’ici 2024. «L’échec de l’éradication de la poliomyélite entrainera une résurgence mondiale de la maladie. D’ici 10 ans, 200.000 nouveaux cas pourraient se déclarer chaque année partout dans le monde. C’est pourquoi il est extrêmement urgent d’achever l’éradication de la poliomyélite une fois pour toute», a confié Elisabeth Mukamba du Comité d’urgence polio, avant de livrer quelques recettes pour parvenir à l’éradication de cette maladie infectieuse et paralysante.
Elle a notamment énuméré la mise en place des plans spéciaux pour atteindre les enfants des populations mobiles et migrantes dans les zones de conflit ou régions isolées, le renforcement de la vaccination de routine qui, de son avis, constitue la meilleure défense nationale contre la polio, l’amélioration de la surveillance dans les zones à haut risque.
A ces recommandations, elle a ajouté la volonté des gouvernements à offrir d’autres services publics aux personnes les plus pauvres ainsi que la mise en place des ressources financières nécessaires pour achever le travail. Par ailleurs, Elisabeth Mukamba a, dans son intervention, tenu à «saluer le travail des acteurs sur le terrain et de tous ceux qui, à travers la RD-Congo, dans les zones de santé, dans les aires de santé, sur le fleuve, dans les zones d’insécurité, sont en train d’aller de ménage en ménage pour que chaque enfant reçoive ses deux gouttes de vaccin et soit protégé».
Ce vaccin, a ajouté le représentant de GAVI, ne présente aucun inconvénient s’il est administré plus d’une au cours d’une année. «Le vaccin est conçu pour être administré plusieurs fois afin d’assurer une protection complète. Sous les tropiques, plusieurs doses de vaccin antipoliomyélitique sont nécessaires pour qu’un enfant soit totalement protégé -parfois plus de dix. Ce vaccin est sans danger pour tous les enfants. Chaque dose supplémentaire renforce le niveau d’immunité de l’enfant contre la polio», a-t-il expliqué, tout en soulignant que «le vaccin est la seule protection contre la polio», étant donné qu’il «n’existe pas de remède» contre cette maladie paralysante. D’où tout l’accent mis par l’IMEP sur la vaccination qui a permis de «réaliser d’énormes succès» et de «sauver au moins 18 millions d’enfants d’une paralysie permanente due à la polio» dont le virus causal touche principalement les enfants de moins de 5 ans.
Pour protéger les enfants, qui représentent l’avenir de toute société, l’IMEP a juré de combattre la poliomyélite jusqu’à la «reléguer dans les livres de l’histoire», car elle «fait partie de quelques maladies qui peuvent être complètement éradiquées comme ce fût le cas pour la variole». Ainsi, l’IMEP, pour mener à bien cette lutte, réunit les gouvernements nationaux et 5 partenaires: l’Organisation mondiale de la santé -OMS-, le Rotary international, les Centers for disease control and prevention -CDC- des USA, le Fonds des Nations unies pour l’enfance -UNICEF-, la Fondation Bill & Melinda Gates et GAVI.