La tension n’est pas bonne entre le ministère des Sports et le Comité de normalisation de la FECOFA -CONOR. Tout est parti du simple fait que le CONOR de la FECOFA, dans sa posture d’organe technique et sa mission de régulateur du football congolais, mission lui conférée par la FIFA-, avait établi et maintenu un nouveau format du championnat d’élites de la RD-Congo, qui est la Ligue nationale de football -LINAFOOT- sans au préalable consulter le gouvernement par le biais du ministère des Sports et loisirs ni les dirigeants des clubs. C’est ce fait qui a créé des frustrations dans le chef des parties précitées dont les dirigeants des clubs.
Réunis au sein de l’ADFCO, certains dirigeants se sont désolidarisé de leurs collègues qui étaient pour le démarrage du championnat sous ce format du CONOR. Le ministre des Sports de son côté, étant le garant des sports sur le plan national, avait fait appel à la surséance de cette disposition pour créer une commission ad-hoc constituée des membres de son cabinet, du secrétariat général aux Sports et de différentes structures sportives du pays. Une réunion au cours de laquelle, aucun membre du CONOR n’avait répondu présent. Réagissant à ce bras de fer entre l’organe faitier du football RD-congolais et le ministère, le député Guy Mafuta, président du club AC Dibumba et membre de l’ADFCO, sort de son silence et estime que le vrai problème se trouve au niveau des personnes et de la gestion de l’équipe nationale.
«C’est un problème entre individus. Ayons un moment donné le courage de prendre le risque de le dire. Dans les mêmes contextes et avec les mêmes institutions, si on arrivait à placer d’autres animateurs, on n’aurait pas eu ce problème. Je peux même aller plus loin en disant que le problème n’est même pas ce que nous voyons. Le vrai problème se trouve au niveau de la gestion de l’équipe nationale. On ne le dit pas assez. Aussi longtemps que les gens n’auront pas de l’amour pour le football, rien ne va marcher», a-t-il laissé entendre.
Puis: «Saviez-vous que la FIFA envoie plus de 9000 ballons pour soutenir les clubs. Et on se pose de tas des questions sur où vont ces ballons? C’est distribué par qui? On apprend qu’il y a des mains noires qui s’en accaparent. Je pense que le jour où l’on placera quelqu’un qui sait dépenser pour le football, il saura faire ça. Nous nous dépensons beaucoup pour le football. Je ne parle pas seulement de moi, mais aussi de Max Mokey ou Moïse Katumbi et autres… ce sont des gens qui dépensent pour la jeunesse. Mais quand vous venez avec un esprit égoïste, à un moment donné, on doit délier les langues et dire la vérité».
Selon lui, ce bras de fer n’est pas favorable pour l’évolution du football RD-congolais compte tenu du risque que court la FECOFA auprès de la FIFA. Car, dans une correspondance, il y a quelques jours, la FIFA avait ordonné à l’instance faitière du football RD-congolais de rappeler aux autorités politiques du pays le rôle qui est le leur et que la FECOFA doit jouir d’une indépendance d’autonomie qui la préserve de toute ingérence indue de la part de tiers, qu’elle soit étatique ou autre. Par conséquent, les équipes nationales et les clubs de la RD-Congo risqueraient d’être disqualifiés des compétitions de la CAF.
«Il ne faut pas que ce qu’on a reproché à l’un hier, soit le cheval de bataille aujourd’hui. Moi, j’ai pris part aux ateliers pour la rédaction des statuts avec l’actuel ministre. On a passé des nuits à les rédiger. Il était parmi ceux-là qui cherchaient à tout prix qu’il y est un comité de normalisation. On a trop observé et ça devient très dangereux parce que nous risquons gros. Le CONOR est écouté par la FIFA. Et cette dernière n’écoute d’une seule oreille. On ne peut pas accepter d’être sanctionné gratuitement comme ça parce que c’est la jeunesse qui est sacrifiée», a-t-il souligné.
Et de conclure: «arrêtons avec l’ego. C’est ça qui tue. Il faut respecter ce que disent les textes. On est autorité politique, responsable du secteur, la FECOFA gère ce secteur par délégation. Quand on est délégué, on a un pouvoir de contrôle et de supervision. Mais on ne gère pas. Et on a réfléchi en ce sens pour qu’on rentre dans la norme. Aujourd’hui qu’est-ce qui s’est passé? Posons-nous cette question. Le problème n’est pas dans les textes et encore moins dans les structures CONOR-ministère. Le vrai problème se trouve dans les hommes».
Roddy Grâce BOSAKWA