
Réunie en plénière mardi 21 mars, l’Assemblée nationale a inscrit dans son calendrier de la session en cours la controversée proposition de loi Tshiani portée par le député national Nsingi Pululu. Cet alignement au calendrier de cette proposition de loi a suscité des vives réactions au sein de la classe politique. «Le Parlement a déjà voté la loi électorale, promulguée par le Président de la République, qui détermine les conditions pour être candidat Président. Elle ne mentionne pas d’avoir les deux parents RD-congolais», rappelle-on à l’attention du speaker de la Chambre basse du Parlement. Ce n’est tout. D’autres font remarquer que «la Loi électorale tient compte des dispositions constitutionnelles sur la nationalité RD-congolaise. Pour espérer changer ces choses, il faudrait réviser la Constitution. Voici qu’au regard de l’article 219, la Constitution ne saurait être révisée pendant que le pays est en état de siège».
Puis: «Chercher à procéder autrement et imposer une loi clivante alors que ça brûle déjà à l’Est et à l’Ouest, c’est jouer avec le feu, comme le fait Mboso, et s’exposer à un embrasement général», prévient un compatriote sur la toile, rappelant une démarche similaire en Côte d’Ivoire avec le concept «Ivoirité».
A considérer toutes ces réactions, il serait préférable de suspendre cette proposition de loi. Elle référence à la «Congolité»! Peut-on parler d’un malaise, d’une provocation, d’une exclusion ou d’une discrimination? C’est selon. En tout cas, la proposition de loi Noël Tshiani, ancien candidat malheureux à la présidentielle, portée par le député national Nsingi Pululu, est sérieusement critiquée sur la toile par ceux qui se sentiraient lésés par ce texte est jugé discriminatoire, taillé sur mesure pour écarter certains candidats à la prochaine présidentielle. C’est le vendredi dernier que Noël Tshiani s’est amené pour la seconde fois à l’Assemblée nationale remettre sa proposition dont le contenu vise à verrouiller certaines hautes fonctions publiques notamment le Président de la République, les présidents des deux Chambres du Parlement, le Premier ministre, les présidents de hautes juridictions civiles et militaires ainsi que des chefs des services de défense et sécurité, à savoir le Chef d’Etat-major général des FARDC, l’Inspecteur général de la Police, l’Administrateur général de l’ANR et le Directeur général de la Direction générale de migration.
Aux yeux de Noël Tshiani et dans son entendement, ces postes ne devraient être soumis à compétition que pour les candidats nés de père et de mère RD-congolais. Aucun candidat dont l’un des parents n’est RD-Congolais d’origine ne pourrait prétendre compétir aux hautes fonctions ci-haut énumérées en RD-Congo. Une proposition de loi qui fait surface au moment où le pays s’apprête à organiser son 4éme cycle électoral voulu par tous inclusif et transparent. Cette proposition vise, entre autres des gabarits politiques comme Moïse Katumbi Chapwe, candidat déclaré à la prochaine présidentielle. Peut-on parler de la démocratie avec de lois taillées sur mesure et discriminatoires! La question reste posée. Et on attend voir comment cette proposition de loi sera débattue au Parlement. Au demeurant le numéro de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, est accusé de «jouer avec le feu».