Quelques semaines après avoir officiellement pris ses fonctions de Président du conseil d’administration de la Régie des voies aériennes -RVA-, Bienvenu Liyota Ndjoli, a effectué, mercredi 9 septembre 2020, son premier tour du propriétaire dans les installations aéroportuaires de Kinshasa. Il a, à cette occasion, promis d’œuvrer ensemble avec tout le Comité Bilenge pour relooker l’Aéroport international de N’Djili, principale porte d’entrée en RD-Congo.
En attendant tous les détails sur ce N’Djili new look, Liyota a entrepris de mener la guerre contre les spoliations dont sont l’objet les propriétés de la RVA dans la commune de la Nsele, à la base de l’envahissement de la piste de l’Aéroport international de N’Djili par les lotissements et les constructions anarchiques.
Cet envahissement empêche la navigation normale des avions au décollage et à l’atterrissage, en même temps qu’il expose les populations riveraines au danger. Liyota a mis en garde les occupants ainsi que toutes les personnes impliquées dans ces spoliations, notamment des chefs coutumiers et des galonnés de l’armée.
En même temps que l’Aéroport
international de N’Djili,
l’aérodrome de Ndolo est
également promis à une cure
de jouvence. Sa piste est
principalement concernée,
a indiqué Bienvenu Liyota.
Dans le cadre du programme
d’urgence de rénovation des
aéroports RD-congolais,
les membres du Conseil
d’administration et le
directeur général Abdallah
Bilenge faisaient tous partie
de cette délégation dont
l’objet visait l’état des lieux
des objectifs stratégiques
de la RVA. Cette visite a été
révélatrice des difficultés
énormes auxquelles les
aéroports de N’Djili et Ndolo
sont confrontés. Si N’Djili
souffre des lotissements et
constructions anarchiques,
Ndolo a des soucis liés à
la vétusté de sa piste et de
la reprise des activités du
marché situé au bout de celle-
ci. «Cette piste ne peut plus
rester dans cet état. Ndolo
doit aussi être opérationnel
comme l’Aéroport
international de N’Djili.
Aucune compagnie sérieuse
ne peut accepter d’atterrir
dans ces conditions ci. Nous
allons, après avoir réuni tous
les éléments du dossier, saisir
les autorités pour essayer
de mettre fin à cet état des
choses qui met en insécurité
tous les usagers de cet aéro»,
a promis le PCA. Sur place
à Ndolo, le PCA et sa suite
ont été briefés de la situation
générale par le DG Abdallah
Bilenge. Puis, ils ont accédé
à la salle technique, un local
où s’effectue la maintenance
des équipements de la
communication entre
les aéronefs et la Tour
de contrôle. Ils ont saisi
l’occasion pour visiter la piste
d’atterrissage. Mme Masi
Masi, le Commandant de cet
aéroport, a brossé à l’équipe
dirigeante la situation peu
reluisante de cette piste
dégradée, ayant déjà perdu 30
m de son exploitation à cause
des constructions anarchiques
et la présence du marché
pirate Type K. Cette situation
déplorable et inquiétante a
immédiatement bouleversé et
interpellé Bienvenu Liyota,
convaincu qu’une analyse
minutieuse et des mesures
urgentes s’imposent, pour
permettre à cet aéroport de
répondre à ses objectifs.
«Nous sommes venus faire un
état des lieux de l’aéroport
national de Ndolo. Cette
visite s’inscrit dans le cadre
du programme que nous
avons adopté au niveau du
Conseil d’administration et
surtout la rénovation de nos
différents aéroports», a fait
savoir Bienvenu Liyota. Puis:
«Ndolo fait partie de notre
dispositif stratégique dans la
ville de Kinshasa». Dans cette
stratégie, à l’en croire, tout
le Conseil d’administration
a fait le déplacement pour
palper du doigt la situation
qui lui avait été présentée.
«Maintenant que nous avons
vu après avoir effectué le tour,
nous allons nous retirer avec
le Directeur général pour
voir quelles mesures urgentes
prendre», a laissé entendre
Liyota, déplorant l’état de
délabrement avancé dans
lequel il a trouvé cet aéroport.
«Cette piste ne peut pas rester
dans cet état. Ndolo doit aussi
être opérationnel comme
l’Aéroport international de
N’Djili. Nous allons nous y
atteler le plus rapidement
possible», a-t-il annoncé.
Et d’ajouter: «on nous a
donnés quelques indications
sur ceux qui sont en train
d’envahir le terrain. Nous
allons, après avoir réuni tous
les éléments du dossier, saisir
les autorités pour mettre fin
à cet état qui insécurise tous
les usagers de cet aéroport,
car une compagnie sérieuse
ne peut pas accepter de venir
atterrir dans ces conditions».
Puis, parce qu’il s’agit de
la sécurité aérienne, Ndolo
mérite d’être sécurisé contre
ses envahisseurs, pratiques
devenues monnaie courante à
Kinshasa où les lieux publics
ainsi que les domaines de
l’État sont spoliés au bénéfice
des privés sans qu’ils soient
inquiétés.
Un aérodrome utilisé pour
des avions légers
L’aéroport de Ndolo,
répertorié FZAB -code AITA:
NLO • code OACI: FZAB-
est un aéroport national de la
ville de Kinshasa, capitale de
la RD-Congo. Cet aéroport
est situé dans la commune
de Barumbu en lisière de la
rivière Funa, voisine de la
commune de Kalamu. Il a été
construit à l’origine en dehors
de la ville à partir des années
1940, au sud des communes
de Kinshasa et Barumbu,
anciennes cités indigènes qui
sont rapidement développées
au début du 20ème siècle.
Aujourd’hui, l’aéroport de
Ndolo se trouve en plein
centre-ville à la suite du
développement des cités
indigènes plus récentes de
Limete et Kalamu. Selon
les experts en aéronautique
civile, cet aérodrome est
actuellement utilisé pour des
avions légers -15 000 kg-,
donc des petits porteurs.
C’est une situation due à
la catastrophe aérienne de
l’Antonov 32B d’Air Africa
qui s’est produite le 8 janvier
1996, causant la mort de
quelques 300 Kinois. Ce jour-
là, en pleine journée, ledit
avion surchargé s’était écrasé
quelques minutes seulement
après son décollage sur un
marché érigé dans l’axe de
la piste. Ce marché jadis
fermé renaît aujourd’hui de
ses cendres exposant ses
marchands et acheteurs même
drame.
Octave MUKENDI