Faisant de l’encadrement de l’enfance son cheval de bataille, l’ONG Save the children International se met en ordre de bataille en vue de l’intégration et de l’institutionnalisation des normes minimales INEE dans la politique éducative de la RD-Congo. Cette motivation l’a conduit à l’organisation, jeudi 8 juin 2017, d’un atelier de plaidoyer au salon Salonga du Pullman hôtel. Objectifs: mobiliser les membres de Cluster Education et les ministères ayant en charge l’éducation pour l’intégration et l’institutionnalisation des normes minimales de l’INEE dans la stratégie nationale de l’éducation en RD-Congo et définir les stratégies ainsi que le plan d’action quant à ce. «Cet atelier se propose d’être un espace pour mettre en commun les expertises et approches pratiques nationales existantes par des acteurs du cluster et des ministres en charge de l’éducation», a dévoilé, dans son discours inaugural, Nicole Iafolla, représentante de la directrice-pays de Save the children International.
Les guerres à répétition ont déchiré la RD-Congo et ont considérablement porté atteinte au système éducatif du pays. Les forces négatives ont occupé et détruit les écoles, enrôlant de force les innocents écoliers dans leurs rangs. Pire, les jeunes écolières ont été kidnappées et violées. La situation sécuritaire étant précaire, ces paisibles enfants n’avaient plus accès à l’éducation. Inadmissible en plein 21ème siècle, l’éducation étant un droit fondamental de l’enfant. L’ONG Save the children International s’est assignée la mission d’encadrer cette enfance abandonnée à son triste sort.
Grâce à un appui financier de NMFA/ECHO, l’ONG a, en collaboration avec le Cluster Education, organisé des ateliers de réflexion et de formation en vue de rendre pratique et applicable les normes minimales INEE dans la province du Nord-Kivu. «Les normes minimales en éducation pour le Nord-Kivu expriment un engagement pour que les enfants et les jeunes de la province puissent avoir accès à une éducation pertinente, sûre et de qualité», rapporte le document-rapport du projet «Education in emergency» dont l’objectif est de définir efficacement les meilleures pratiques éducatives en termes de qualité et d’inclusion dans cette province. A travers ce projet mis en œuvre au Nord-Kivu, l’ONG Save the Children International vise à disséminer les normes INEE dans toutes les 19 sous-divisions éducationnelles de la province ainsi que les intégrer au niveau national et à partager les leçons tirées de cette expérience pour un renforcement mutuel des efforts.
A la recherche de l’appui des autorités nationales du secteur de l’éducation RD-congolais pour l’application et l’intégration de ces normes, l’ONG a organisé, jeudi 8 juin 2017 au salon Salonga du Pullman hôtel, un atelier de plaidoyer pour l’institutionnalisation des normes minimales INEE dans la politique éducative nationale. Dans cette optique, cette ONG internationale faisant de l’encadrement de l’enfance son cheval de bataille a réuni des experts en vue d’échanger, de développer et de rassembler leurs efforts en vue de permettre à l’Etat et ses partenaires de répondre efficacement aux différentes crises pendant les situations d’urgence.
Dégager une feuille de route de plaidoyer
«Cet atelier se propose d’être un espace pour mettre en commun les expertises et approches pratiques nationales existantes par des acteurs du cluster et des ministres en charge de l’Education. Il pourra également servir à identifier les domaines qui pourraient être renforcés dans le cadre de cette contextualisation», a dévoilé Nicole Iafolla, représentante de la directrice-pays de Save the children International. Et d’espérer: «en nous inspirant du travail fait au Nord-Kivu, nous pensons que les efforts, les qualités et les expériences regroupés dans cette salle, donnent l’espoir et la ferme conviction qu’à la fin de cet atelier, nous aurons dégagé une feuille de route de plaidoyer pour que les normes minimales de l’INEE contextualisées au Nord-Kivu soient validées au niveau national et pour l’intégration de ces normes minimales dans la stratégie de l’éducation afin de répondre efficacement aux situations de crise».
Donner une réponse adaptée au contexte de crise
A son avis, en institutionnalisant ces normes, l’Etat accepte également de les intégrer dans sa stratégie éducative pour la protection de l’éducation dans la mesure du possible. «Ces normes formulent des orientations pratiques et réalistes que toutes les parties étatiques ou non-étatiques, en situation d’urgence, puissent incorporer dans toute intervention. Ces normes sont un outil qui nous permet d’analyser, de coordonner nos efforts et d’impliquer les communautés dans le processus afin de donner une réponse adaptée au contexte de crise», a-t-elle expliqué. Produit au terme de l’opération pilote conduite dans la province du Nord-Kivu, le manuel INEE, selon Iafolla, est un outil sur base de laquelle les Etats peuvent prendre un ensemble d’engagements concrets pour mieux protéger l’éducation en situation d’urgence et soutenir les programmes humanitaires qui favorisent la continuité de l’éducation en temps de crise.
Avoir un accès à l’éducation en situations d’urgence
Acronyme anglais du Réseau inter-agences pour l’éducation en situations d’urgence, l’INEE a développé les Normes minimales pour l’éducation, axées sur la préparation, les interventions et le relèvement. Ces normes ont trois principaux objectifs: améliorer la qualité de la préparation, de l’intervention et du relèvement en éducation; augmenter l’accès à des opportunités d’apprentissage pertinentes dans un environnement sûr pour tous les apprenants, indépendamment de leur âge, de leur sexe ou de leurs capacités; et garantir la redevabilité et une coordination solide pour une offre éducative appropriée dans les situations d’urgence et jusqu’au relèvement. «Les normes minimales de l’INEE formulent un engagement pour que tous les individus -enfants, jeunes et adultes- aient un accès à l’éducation en situations d’urgence et dans des contextes fragiles. Elles font écho aux convictions fondamentales du projet Sphère, visant la prise de toutes les mesures possibles pour atténuer les souffrances humaines causées par les désastres et les conflits et la garantie du droit de vivre dans la dignité de toutes les personnes touchées par une catastrophe», fait savoir ce document.
Laurent OMBA
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