Société

Une poubelle publique nait en plein rond-point Kintambo magasin

Réputé de carrefour propre, le rond-point Kintambo Magasin commence à prendre un autre visage vilain. Depuis près de trois semaines, on observe une décharge publique en plein cœur de cet endroit, provoquant ainsi des odeurs nauséabondes au grand dam de la population. Refusant de courber l’échine, la population riveraine n’est pas restée aphone. «Pourquoi attendre que tout dégénère pour qu’enfin qu’on soit à la recherche d’une solution à la vite fait? Nous demandons aux autorités urbaines de venir rapidement vider cette poubelle et interdire aux gens de déverser des déchets ménagers ici», s’est plaint un changeur de monnaies. Après la grande poubelle qui a fait la Une quelques mois avant, toujours dans la même commune, c’est une autre poubelle publique qui nait  aujourd’hui. La population accuse les autorités de la commune qui, selon elle, ne s’inquiètent pas de la santé de leurs administrés.
 
Nous sommes en pleine capitale de Kinshasa, précisément à Kintambo magasin, un coin très mouvementé et qui connait beaucoup d’afflux. Connue autre fois comme l’un des endroits les plus propres de la ville, le rond-point Kintambo magasin, récemment réhabilité et modernisé par le gouvernement central, ne fait plus peau neuve. Pour cause, une décharge publique a vu le jour il y a quelques semaines. Pas aisé d’y rester longtemps, faute des odeurs nauséabondes qui fusent des immondices. La population s’inquiète déjà et ne sait plus à quel saint se vouer. Car, pour elle, l’Etat est quasi démissionnaire. Par ailleurs, quelques passagers trouvés sur place n’ont pas hésité à réagir. Le cas d’un changeur de monnaie qui a manifesté son mécontentement. «C’est honteux de voir tous les coins de Kinshasa se détériorer. Kintambo, c’est un grand carrefour par lequel passent beaucoup de gens. Notamment ceux qui se rendent à l’UPN, à Mont-Ngafula, à Delvaux, à l’Ozone, à Pompage voire à Mbudi. C’est vraiment un passage obligé. Nous ne pouvons pas accepter de voir des poubelles ici au rond-point Kintambo. Il y a une très grande activité commerciale ici. Il faut que les autorités comprennent ça», a-t-il dit.
D’où vient cette poubelle?
C’est depuis plus de deux semaines qu’est née cette poubelle sans que personne ne se rende compte qu’elle grandit et pollue déjà tout cet environnement. C’est inhabituel à Kintambo. Mais la grande question reste à savoir comment est née cette poubelle publique? De l’avis des témoins, il s’agit des agents de l’ONG Miséricorde qui, depuis belle lurette, mettent de la propreté au rond-point Kintambo Magasin, et qui ont créé une décharge provisoire pour permettre aux motos à carrosserie affectées à ce service, de venir évacuer ces déchets. Malheureusement,  ces engins ne passent presque plus. Interrogé, un membre de cette ONG a évoqué la raison de panne de leurs engins. En même temps, ceux qui sont chargés de balayer et ramasser la saleté continuent d’y ajouter les déchets. «Nous ne devons pas arrêter de balayer jusqu’à ce que nos véhicules soient réparés. Cette situation ne va tarder», a rassuré un cadre de l’ONG Miséricorde. Mais, par expérience, les vendeurs du coin ne sont pas convaincus. Ils sont plutôt montés au créneau en donnant un ultimatum d’une semaine à cette ONG. «Si cette semaine la situation n’est pas décantée, nous allons faire nous- mêmes le travail, mais plus jamais ils déposeront leurs immondices ici, dans le cas contraire nous serons obligés de leur rouer des coups», ont-ils averti.
Le moyens de transport affectés à évacuer cette poubelle ne sont que des petits motos avec un espace réduit à l’arrière pour mettre la saleté, par conséquent il faudra faire beaucoup de tours jusqu’à en terminer; chose difficile à accomplir en une journée. D’autres riverains ont renseigné que certains déchets proviennent de boutiques, magasins et quelques déchets que les passants laissent derrière eux. Tous profitent de la situation et viennent déposer leurs poubelles domestiques le soir ou tard la nuit.
Au rond-point Kintambo Magasin, il se tient une grande activité commerciale avec des maisons d’habillements, des maisons de change de monnaies, des supers marchés et des restaurants. Il y a aussi des représentants des sociétés de téléphones mobiles, sans oublier les vendeurs ambulants, des femmes maraichères qui y trouvent leurs gains. On y voit aussi des produits alimentaires qui s’y vendent, à même le sol, sans être couverts. Kin la belle est devenu de plus en plus la poubelle. La capitale RD-congolaise pue.

Ricky DAKOTA

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