Pierrette Mweze Kisonga, questeur de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- de la RD-Congo et chargée des suivis du cadre de concertation «Genre et élections» au sein du bureau de la Centrale électorale a pris part à la 60ème Session du Comité de la condition de la femme où elle a fait l’état des lieux du processus électoral en RD-Congo. La place de la femme dans la réussite de ce processus ne l’a pas échappé. Pierrette Mweze en a aussi évoqué. C’était devant les femmes leaders réunies à New-York.
C’est depuis le mois de décembre 2015 que le nouveau comité de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- ne cesse de s’adresser aux différents acteurs politiques afin de leur expliquer l’état du processus électoral. Car l’année 2016 est effectivement électorale. Devant la soif de la population qui s’interroge fréquemment sur la situation des prochaines échéances électorales, les membres de la plénière ont sillonné le territoire de la RD-Congo avec un message expliquant l’état du processus électoral. «C’est depuis le 20 novembre 2015 que le nouveau bureau de la CENI a commencé le travail, relatif à l’évaluation profonde et objective du processus électoral. Cela s’est fait avec l’aide du PNUD qui a mis à la disposition de la CENI des experts en renforcement des capacités», a souligné Pierrette Mweze. Elle a rajouté en disant que c’est un travail produit par les experts de la CENI et du Programme des Nations unies pour le développement -PNUD- qui a permis d’arriver à l’évaluation. Profitant de cette occasion, Mweze a aussi souhaité un excellent mois de la femme à toutes les femmes du monde et les a invitées à en profiter pleinement et à capitaliser tous leurs acquis. Au cours de cette 60ème session du Comité de la condition de la femme, le questeur de la Commission électorale nationale indépendante a essayé de répondre tant soit peu à certaines questions en rapport à la vie politique de la RD-Congo. Notamment, relatives au calendrier électoral, à la révision du fichier électoral… à l’élection des députés provinciaux. «Parlons du calendrier électoral tant attendu, j’aimerais vous rappeler que la CENI a déjà publié au moins trois calendriers qui ont été tous rejetés par les acteurs politiques de la RD-Congo. Le premier avait été publié en avril 2012 par le Pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Il a été jugé partiel et refusé par les acteurs politiques. Le pasteur ainsi que toute son équipe furent éjectés», a-t-elle rappelé. Et de poursuivre: «le deuxième calendrier a été publié en mai 2014 par l’Abbé Apollinaire Malumalu. La même classe politique a traité ce calendrier de global mais pas inclusif. En février 2015, Malumalu, alors très malade en Afrique du sud, fut obligé sous la pression politique de quitter son lit d’hôpital et de rentrer au pays. Il publiera le dernier calendrier qui a été qualifié de trop global, non consensuel et pas réaliste». Voilà l’une des raisons à laquelle le nouveau management de la CENI refuse d’aller vite en besogne en publiant un calendrier qui risque d’être rejeté comme les autres, a fait remarquer Pierrette Mweze, tout en soulignant que les efforts sont consentis pour produire un calendrier qui pourra, plus ou moins, rencontrer les soucis des uns et des autres. «C’est pour cela la CENI veut élaguer les problématiques majeures avant de s’attaquer à cette grande décision celle de la publication du calendrier électoral», a-t-elle renchéri.
Quant à la révision du fichier électorale, le questeur de la CENI a révélé que pour le moment son institution dispose du fichier électoral de 2011. Celui-ci a été décrié par tout le monde comme étant responsable des bavures de l’élection de 2011. Les uns ont qualifié ce fichier d’infecté tandis que d’autres l’ont traité de corrompu. Il a fallu recourir à l’expertise internationale, comme d’aucuns l’ont souhaité. L’Organisation internationale de la Francophonie -OIF- et l’Union européenne -UE- ont alors travaillé là-dessus. Les rapports rendus public arrivent plus ou moins aux mêmes recommandations qui convergent vers la révision totale du fichier électoral. «Nous énumérons quelques problèmes qui appellent à une révision totale du fichier à savoir le cas des nouveaux majeurs -plus ou moins 8 500 000-, la carte d’électeur qu’il faut changer vu qu’elle n’est plus d’actualité suite à la nouvelle configuration territoriale du pays. Nous sommes passés de 11 à 26 provinces, le vol des kits électoraux, les morts plus ou moins 1 600 000 à extirper du fichier, les doublons à enlever, les déplacés internes, les démobilisés, les mobilisés, les graciés et les condamnés», a relevé Pierrette Mweze. A en ses propos, pour passer à l’acte la CENI aura besoin des kits d’enrôlement, d’imprimer des nouvelles cartes d’électeur, etc.
Plan stratégique genre de la CENI
Pour sa part, un autre membre de l’Assemblée plénière de la CENI, prenant part aux travaux de la 60ème session du Comité de la condition de la femme, a présenté le plan stratégique genre de la CENI, qui est un document technique et programmatique rassemblant les orientations et engagements pris par la CENI et différents acteurs en faveur de la promotion de la participation des femmes dans le processus électoral. Une des opportunités pour la conquête de l’égalité de sexes et la promotion des droits de la femme. Conformément à sa nouvelle vision, la CENI a décidé de renforcer le leadership féminin dans le processus électoral. Elle s’est assignée comme objectif de mettre en place une stratégie commune visant la pleine implication des femmes dans le processus électoral en cours en tant que candidates, électrices ou agents électoraux, a conclu le membre de l’Assemblée plénière.
Audrey BOZENE
Parousia MAKANZU
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