La Foire internationale de Kinshasa -FIKIN- a perdu de sa saveur. Des personnes trouvées sur place l’ont fait savoir lors d’une descente des reporters d’«AfricaNews» à la FIKIN. «C’est sous Mobutu que la foire était vraiment un lieu où les enfants se retrouvaient et même les grandes personnes. Depuis le pillage de 1991, plus personne n’a songé à sa réhabilitation», a dit un tenancier d’un stand, qui a également plaidé en faveur de la reconstitution de ce site de recréation pour les vacanciers.
Autrefois, pendant les grandes vacances, les parents envoyaient leurs enfants à la Foire internationale de Kinshasa -FIKIN- passer du bon temps. Si hier, la FIKIN était débordée des jeux intéressant pour les enfants, des stands et pavillons où différentes sociétés exposaient leurs produits, n’est aujourd’hui devenue qu’un lieu de kermesse, d’après certaines langues. Cette foire de la commune de Limete qui, dans le temps passé, accueillait aussi les enfants étrangers venus y passer leurs moments de détente, a perdu de l’ampleur. Sa renommée s’est écornée au fil du temps faute d’entretien et d’un espace ludique digne de sa trempe. Elle n’est que très peu fréquentée. «La foire a changé. Elle n’est plus celle de notre époque et tous les enfants ne se retrouvent pas par rapport aux jeux y installés», a lancé dans la foulée un parent rencontré à l’entrée de la FIKIN. Maman Bernadette, venue avec ses enfants après avoir été informée de l’ouverture de la FIKIN par voie des médias, a abondé dans le même sens. «La FIKIN a vraiment changé. Les pavillons ne sont presque plus occupés et les choses ne se déroulent plus comme auparavant. C’est sous Mobutu que la foire était vraiment un lieu où les enfants se retrouvaient et même les grandes personnes. Depuis le pillage de 1991, plus personne n’a songé à sa réhabilitation», a-t-elle déploré. Puis: «les autorités n’ont prévu aucun parc d’enfants. Tous les parcs qui s’y trouvent appartiennent à des privés». Face à cet état des choses, la dame a souhaité la réhabilitation de la FIKIN. Gérant et vendeur dans une buvette depuis l’ouverture, le 16 juillet, de la FIKIN, Omerbi a signifié que les bonnes affaires sont plus réalisées le week-end et est revenu sur des stratagèmes l’aidant à écouler ses marchandises. «La vente est timide depuis l’ouverture. Je suis, par conséquent, obligé d’aller à la recherche des clients soit à l’entrée soit à l’intérieur même de la foire et leur proposer nos services et avantages. Sans cela, il est impossible d’épuiser le stock du jour», a-t-il détaillé, reconnaissant tout de même qu’il réalise une marge de bénéfice qui le retient encore à la foire. Un jeune homme, vendeur des jouets, a laissé entendre que la vente est vraiment raréfiée à la FIKIN et la fréquence peu régulière des enfants le fait chaumer. A l’en croire, quelques fois quand il n’a pas pu épuiser son stock, il est obligé de passer nuit à la FIKIN pour ne pas payer le droit d’entrée, fixé à CDF 1.000, le lendemain. Il a chuté en fustigeant le service de sécurité de la foire qui n’est pas à la hauteur de sa tâche.
Anne-Marie BAHUFITE
Ruth BOMANGA
2 minutes de lecture