
Incroyable mais vrai parce que c’est connu de toutes autorités. Fermé depuis 1998, le cimetière de Kintambo continue de recevoir des morts. Il suffit de faire un tour à l’entrée du Camp Luka pour voir comment les corbillards défilent pour conduire des morts dans leurs dernières demeures de Kintambo. Même le ministère provincial de l’Intérieur de la ville de Kinshasa censé mettre de l’ordre dans le secteur, continue de percevoir des taxes y afférentes. En témoignent ses services toujours présents et opérationnels.
«Nous nous débrouillons pour créer des places afin d’enterrer des morts. Il est vrai, c’est difficile. Mais nous nous en sortons quand même parce que nous avons la connaissance du site», a affirmé un agent préposé au cimetière de Kintambo.
Fort de cette affirmation, ce cimetière est-il réellement fermé surtout quand on voit les services de l’Hôtel de ville de Kinshasa bien en place pour percevoir des frais y relatifs? Voilà la question qui reste posée. En réalité, les tombes sont profanées pour servir les familles éplorées. Voilà qui fait qu’à chaque 1er août, jour dédié aux morts, certaines personnes n’arrivent pas à retrouver les tombeaux de leurs frères et sœurs enterrés il y a 10 ans par exemple.
Aux caprices des services de l’Etat, s’ajoute le comportement des enfants sans toit communément appelés «Shegués» qui ont transformé le cimetière en leur village. Sans respect dû aux morts comme le veut la tradition africaine, ils font tous leurs besoins sur les tombeaux. Il revient ainsi à l’Hôtel de ville de Kinshasa d’y mettre de l’ordre.
Anny MODI