Société

Kinshasa: le marché Mariano privé d’eau et de latrines

Situé sur la route Elengesa, dans la commune de Kalamu, le marché Mariano est célèbre pour la vente des chèvres et autres biens de mariage coutumier. La rédaction d’«AfricaNews» est descendue sur place pour constater comment le commerce se fait.

Il est 9 heures, notre équipe débarque au marché Mariano. A première vue, les vins de qualité, notamment Dame Jeanne, les poissons salés, les couvertures et le pétrole jonchent les différentes allées du marché. Ces produits font la particularité dudit marché. Le parking du marché sont pris déjà pris d’assaut par des camions en provenance d’Angola, via le Kongo-central, avec à leurs bords des marchandises de diverses espèces.

A quelques mètres, se dresse le bureau administratif du marché. Sébastien Konde Nzita, administrateur gestionnaire du marché est déjà à son poste de travail. Abordé, il retrace la genèse dudit marché: «il tient son nom du commerçant portugais Emmanuel Mariano, spécialisé à la vente des fûts des pétroles. Au fil du temps, des commerçants en provenance du Kongo Central ont commencé à venir vendre des marchandises. C’est ainsi que ce marché a connu un engouement jusqu’à ce jour». Il déplore cependant les conditions hygiéniques précaire du coin. «Le marché n’a pas de toilettes publiques et n’est pas alimenté en eau potable pour répondre aux besoins naturels des vendeurs et acheteurs», s’indigne-t-il.

Ainsi, il en appelle aux autorités compétentes pour que des solutions soient trouvées. «Il en va de la santé des acheteurs et vendeurs et ainsi éviter les maladies des mains sales», ajoute-t-il. Une situation très délicate en cette période où le pays est frappée de plein fouet par la 3ème vague de Covid-19.

Le marché Mariano compte quelques 350 étalages. En tant qu’entité génératrice des recettes, il mérite une attention particulière des autorités urbaines et communales afin d’être placé dans les conditions adéquates.

Du côté des vendeurs, l’on se plaint plutôt du comportement des agents publics. «Il y a trop de tracasseries des agents qui récoltent des taxes et impôts dans ce marché. De fois, ils ravissent nos marchandises», regrette l’un d’eux qui a fait une révélation troublante dans la foulée: «les autorités du marché nous exige une somme de FC 10.000 -USD 5, ndlr- comme contribution pour la rénovation des étalages». Pour les vendeurs, ce montant est exorbitant.

Un autre vendeur approché a étalé les difficultés conjoncturelles qui ne permettent pas de réaliser des bénéfices. «Nous ne vendons pas bien à cause de la situation économique du pays mais le seul avantage pour nous est de ramener de quoi à nourrir nos familles, vente ou pas», dit-il. A quelques encablures, maman Clémentine Mambu, une autre vendeuse, abonde dans le même sens: «l’argent circule difficilement. Nos marchandises traînent. Nous ne vendons pas bien».

Aristide MAKANZU

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