Société

Les expulsés de Brazzaville vivent dans une misère totale

En début d’avril 2014, la Police brazzavilloise a décidé de traquer et de refouler tous les RD-Congolais en situation irrégulière. Durant cette opération dénommée «Mbata ya mukolo» -«la gifle de l’aîné», des milliers de RD-Congolais ont été refoulés dans des conditions inhumaines, indignes et barbares frisant le crime contre l’humanité. Arrivés sur la terre de leurs ancêtres, ceux qui n’ont pas de familles sur place à Kinshasa, ont été, sur ordre du gouvernement, installés dans le Centre d’instruction de Maluku, dans la périphérie Est de Kinshasa. Par contre, d’autres expulsés ont refusé d’y aller, ils ont préféré élire domicile devant le Stade Cardinal Malula -ex-24 novembre- juste en face de la maison communale de Kinshasa. Ces compatriotes chassés de Brazzaville et de Pointe-Noire, deux villes congolaises, ont formé depuis très longtemps leur quartier général dans cet endroit. Sur ce lieu, ils ont construit des tentes pour y habiter. Aujourd’hui, leur vie quotidienne ressemble à celle des esclaves.
Il se constate depuis quelques années en face de la maison communale de Kinshasa les personnes expulsées du Congo-Brazzaville, en début d’avril 2014, qui sont installés devant le stade 24 novembre. On se pose des différentes questions pour savoir pourquoi ces gens continuent à vivre sur ce lieu, comment ils font pour se nourrir, est-ce qu’ils se sentent à l’aise d’habiter dans tel endroit et quel message transmettent-ils aux autorités du pays, s’interroge-t-on. Selon le témoignage recueilli sur place par les reporters d’AfricaNews, certaines femmes expulsées du Congo-Brazzaville se prostituent et pratiquent la mendicité pour nourrir leurs foyers. «Les gens pensent mal de nous, on a des différentes activités que nous pratiquons pour se nourrir. Je fais de petit ménage dans des différents coins de la ville comme journalière et je n’ai pas de contrat ou un salaire fixe», a expliqué Jina Mujinga, l’une des expulsées.
Ces chassés de Brazzaville, installés à l’ex-stade du 24 novembre, ont catégoriquement refusé d’aller au Centre d’instruction de Maluku, situé à 80 Km, dans la périphérie Est de Kinshasa, l’endroit choisi par le gouvernement central pour les héberger. Ils ont plutôt préféré vivre dans la misère totale au centre-ville précisément en face de la maison communale de Kinshasa. «Le gouvernement nous a trop menti et on en a marre. Nous ne sommes pas heureux ici, nous entendons toujours que l’Etat puisse réaliser ses promesses. Seuls, nous ne saurons pas parce que nous ne gagnons absolument rien. Nous recevons de l’aide venant des différentes églises qui nous apportent leurs soutiens financiers», a reconnu Odette Oleko, une autre expulsée.
Bien que ces compatriotes vivent en face de la maison communale de Kinshasa, ils sont toujours exposés à l’insécurité. On constate que le danger provient des différentes catégories de gens habitant aux alentours du stade Cardinal Malula. Un autre constat: on rencontre dans cet endroit non seulement les expulsés de Brazzaville mais aussi des enfants de la rue qui y passent leur temps. «On perd nos biens privés presque chaque jour. Il y a des enfants de la rue qui passent leur temps jour et nuit à l’intérieur du stade. Et, pendant que nous dormons, eux cherchent des moyens pour voler nos biens. Donc, nous nous sentons dans l’insécurité totale. Que le gouvernement fasse quelque chose pour nous», a expliqué Yvette Masika, l’autre victime. Par rapport à cette situation, tout reste sur les épaules du gouvernement RD-congolais.
Chanel IMPWILI
Toussaint KAZADI

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