Parmi les conclusions prises à l’Assemblée plénière extraordinaire des évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, tenue à Kinshasa du 20 au 25 février dernier, planchant sur la situation sociopolitique et sécuritaire du pays, figurait la célébration de la Sainte eucharistie le 26 mars prochain. Cette date coïncide avec le 4ème dimanche de carême. Elle constitue une opportunité pour les évêques et les fidèles catholiques d’adresser leurs prières à Dieu en faveur de la RD-Congo. Les prélats catholiques sont convaincus que rien n’est impossible à Dieu -Luc 1:37.
«En communions avec le Pape François qui ne cesse de prier pour notre pays, nous convions tous les fidèles chrétiens ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté à la prière confiante pour la paix et à poser, en faveur des nécessiteux, des gestes de miséricorde pendant cette période préélectorale», avaient-ils appelé au terme de leur message issu de l’assemblée plénière extraordinaire. Les évêques catholiques sont formels et disent «non au blocage de l’application intégrale et rapide de l’Accord du 31 décembre 2016». Ledit accord maintient Joseph Kabila au pouvoir jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle à laquelle il ne sera pas candidat, car ayant accompli ses deux mandats constitutionnels et stipule aussi que le Premier ministre sera proposé par l’Opposition/Rassemblement et nommé par le Président de la République.
Au vu des manœuvres et tergiversations entretenues par les acteurs politiques, la situation sociopolitique et sécuritaire de la RD-Congo devient de plus en plus explosive. La désintégration du fonctionnement de l’appareil de l’Etat ainsi que l’implosion sociale sont à craindre. Les évêques catholiques, tirant la sonnette d’alarme, en appellent à une grande mobilisation dans la prière pour sauver la patrie en danger. Là où les hommes échouent, le bon Dieu réussit. Ces évêques sont confiants. «Rien n’est impossible à Dieu -Luc 1:37», exhortent-ils. Puis: «En communions avec le Pape François qui ne cesse de prier pour notre pays, nous convions tous les fidèles chrétiens ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté à la prière confiante pour la paix et à poser, en faveur des nécessiteux, des gestes de miséricorde pendant cette période préélectorale», recommandent-ils. Et de poursuivre: «A cet effet, le 26 mars 2017, au 4ème dimanche de carême, nous célébrerons la Sainte eucharistie dans nos diocèses respectifs. Par l’intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, Notre-Dame d’Espérance, que le Seigneur jette un regard de paix et de miséricorde sur la RD-Congo et sur son peuple».
Message fort à la classe politique
Le dossier RD-Congo nécessitent de prières intenses. Et les chrétiens promettent que les résultats seront palpables car Dieu s’occupera de peuple RD-congolais. C’est un message fort à la classe politique. Un regard sur le diagnostic de la situation sociopolitique et sécuritaire de la RD-Congo posé par les évêques est sombre. La CENCO, à l’issue de son assemblée plénière extraordinaire, n’a cessé de répéter que la situation est préoccupante et prend de plus en plus une allure très inquiétante au risque de plonger la RD-Congo dans un désordre incontrôlable. C’est pourquoi ils appellent le peuple RD-congolais à un sursaut patriotique et l’exhortent à ne pas perdre courage. Sur le plan politique, la CENCO note qu’elle a observé avec beaucoup de préoccupation les divergences au sein de la classe politique ainsi que la recrudescence des tensions dans le pays qui pourraient, si l’on n’y prenait garde, conduire la nation à l’implosion et au chaos.
Selon la CENCO, cette crise est née de l’impasse du processus électoral dont la régularité et la continuité ont été interrompues. Sans aller par le dos de la cuillère, la CENCO reconnait que dans la tentative de trouver de solutions à cette crise, l’Accord du 18 octobre signé à la Cité de l’Union africaine a souffert d’un manque d’inclusivité. «Encouragée par le Chef de l’Etat, la CENCO a mené la mission de bons offices auprès des signataires et des non-signataires dudit accord en vue d’un large consensus pour l’organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées», notent les évêques.
Unique feuille de route réaliste
Pour la CENCO, «l’Accord politique global et inclusif du Centre interdiocésain, signé le 31 décembre 2016, salué avec un grand enthousiasme tant par toute la population RD-congolaise que par la Communauté internationale, est un compromis politique consensuel et inclusif et s’avère l’unique feuille de route réaliste devant permettre à notre pays de sortir de la crise sociopolitique». Aujourd’hui, la CENCO accuse les acteurs politiques de bloquer l’application dudit accord pour des raisons inavouées. «La CENCO ne jouant que le rôle de médiation, on ne peut lui attribuer la responsabilité du blocage. Toutefois, fidèle à sa mission prophétique, la CENCO est décidée à accompagner le peuple RD-congolais dans la mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre», tranchent les prélats catholiques. C’est dans cette logique que les évêques vont célébrer la Sainte eucharistie dans les 32 diocèses que compte la RD-Congo pour dédier le pays au créateur. Comme quoi, la classe politique est mise face à ses responsabilités devant Dieu.
Octave MUKENDI
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