Entre 2008 et 2017, l’Afrique centrale qui abrite le bassin du Congo, deuxième plus grande forêt du monde, a faiblement bénéficié des flux financiers internationaux destinés à la protection de la nature et à la gestion durable des forêts tropicales. Selon une étude de l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale -OFAC-, présentée le mardi 9 juillet dernier à la faveur de la 10ème session ordinaire du Conseil des ministres de la -COMIFAC-, le bassin du Congo n’a bénéficié que de 11,5% des financements internationaux, loin derrière l’Asie du Sud Est 34% et l’Amazonie 54,5%. «Notre équipe a analysé toutes les données disponibles sur les flux financiers internationaux pour le bassin du Congo. Cela nous a donnés un aperçu des principaux bailleurs, les domaines et pays ciblés. Nous avons trouvé que la région a une faible attractivité», a rapporté Richard Eba’a Atyi, directeur pour l’Afrique centrale du Centre de recherche forestière internationale -CIFOR- et auteur principal de l’étude. «Les bassins d’Amazonie et d’Asie du Sud Est sont plus attractifs parce que les pays ont une plus grande capacité d’endettement, des relations diplomatiques plus fortes, et une meilleure gouvernance», a expliqué Liboum Mbonayem, co-auteur de l’étude, tout en espérant que cette recherche puisse permettre d’ouvrir le débat dans les pays d’Afrique centrale pour proposer des solutions à ces obstacles.
Quatre recommandations formulées
En attendant ce débat, quatre recommandations ont été formulées dans le cadre de cette étude afin d’améliorer l’attractivité des financements dans le bassin du Congo. La première suggère d’intensifier l’activité diplomatique en direction des bailleurs de fonds les moins actifs en Afrique centrale alors que la deuxième plaide pour l’amélioration de la gouvernance dans la gestion de l’aide publique au développement. La troisième recommandation fait allusion au renforcement des capacités des acteurs du secteur forêt-environnement de la sous-région dans le domaine de l’élaboration des propositions de projets de haute qualité. La dernière recommandation appelle à proposer une coordination des efforts des bailleurs de fonds pour des financements ordonnés et plus efficaces. De cette étude, nous apprenons également qu’au cours de la même période, les partenaires financiers internationaux ont déboursé près d’USD 2 milliards pour appuyer la gestion durable des forêts en Afrique centrale. L’Allemagne et l’Union européenne -UE- sont en tête du peloton. Au rang des bénéficiaires de ces financements, la RD-Congo, le Tchad et le Cameroun forment le trio de tête, accrédités respectivement de 40%, 17% et 14% de fonds.Laurent OMBA