Elle est comptée parmi les rares femmes qui ont jeté leur dévolu sur la presse écrite pendant que la majorité de leurs congénères ont opté pour l’audiovisuel. Dina Buhake Mbangu est licenciée en Relations publiques de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication -IFASIC. Elle travaille au quotidien «Forum des As». En ce mois de mars dédié à la femme, elle s’est confiée à «AfricaNews». Reconnaissant la noblesse du métier de journaliste, elle épingle les difficultés d’accès aux sources d’informations et surtout celles officielles. En dépit des écueils qui jonchent chaque secteur de la vie nationale, elle pense que son métier paie relativement bien sur plusieurs plans. Ce qui la motive davantage à y faire carrière.
Des femmes combattantes, engagées, responsables, solidaires et assidues, on en compte également dans la presse RD-congolaise. A cette époque où la RD-Congo a consacré la parité homme-femme dans sa Constitution, spécialement en son article 14, la journaliste Dina Buhake se réjouit de constater de la part de la femme RD-Congolaise une prise de conscience de son existence.
«Pas d’attentisme pour que le mari seul puisse pourvoir aux besoins de la famille. L’homme et la femme doivent, tous deux, contribuer à la vitalité du foyer», dit-elle, d’autant plus qu’aujourd’hui, «les ménages des RD-Congolais sont pris en charge à 60% par des femmes qui évoluent dans l’informel».
C’est pourquoi elle invite la femme à ne pas croiser les bras, mais à exercer une activité pour son auto-prise en charge. Dina Buhake ne cesse de faire la promotion de la femme dans les colonnes de «Forum des As».
Elle constitue, elle-même, un exemple de courage dans le travail. «J’évolue dans la presse depuis plusieurs années. Je constate qu’il n’y a pas de privilégié. Qui que vous soyez, homme ou femme, c’est le travail qui importe le plus», témoigne-t-elle.
Puis: «pour ne citer que mon cas personnel au ‘’Forum des As’’, j’ai commencé à prester jusqu’au bouclage du journal au marbre dès que j’ai mis le pied à l’étrier. Ceci m’a permis de maîtriser plusieurs cordes du métier. Certes avec l’âge, l’ardeur s’estompe. Il y a des fois où je rentre chez moi sans aller jusqu’au bouclage. J’invite cependant les femmes qui ont opté pour la presse écrite de pousser jusqu’au bout des formalités techniques de l’édition. Ne pas s’y plier les prive d’importantes informations sur la maitrise du processus de production du journal, mais aussi sur la manière de diriger une rédaction, voire d’assumer les fonctions d’éditrice d’un journal», conseille-t-elle.
Une ambiance de grande convivialité dans le strict respect mutuel
Dina Buhake salue l’ambiance qui règne dans le milieu journalistique et surtout au sein de la rédaction. «Forum des As est un journal exceptionnel. On travaille dans une ambiance bon enfant. On est stressé des fois. Mais cette pression est évacuée à travers des blagues quand on cause au bureau. Souvent, les visiteurs s’étonnent devant l’ambiance dans laquelle nous travaillons avec nos chefs, car ils entretiennent un esprit de coopération agissante avec les journalistes. Ces blagues se font évidemment dans le strict respect de la hiérarchie, car il ne faut pas oublier ses limites», raconte-t-elle.
Dans l’exercice de sa profession, Buhake se réjouit du fait qu’elle fait carrière dans la presse. L’exercice de cette profession lui a permis de sillonner presque le monde entier, jusqu’à nouer de solides relations avec plusieurs milieux socioculturels tout en côtoyant des sommités diverses. Membre de plusieurs associations des journalistes y compris l’Union internationale de la presse francophone -UPF/Section RD-Congo- au sein de laquelle elle occupe les fonctions de vice-présidente, Dina Buhake prend souvent parole à travers ces forums des médias pour défendre l’image de la RD-Congo.
Pour ses mérites et son ancienneté dans la presse, l’Association congolaise des femmes journalistes de la presse écrite lui a décerné le trophée dénommé «Prix de l’ancienneté».
Tout n’est pas rose dans ce métier
Il sied de noter que tout n’est pas rose dans le journalisme qui comporte aussi sa face B. «Si le journalisme est un métier noble facilitant au journaliste de se frotter aux icônes du monde à travers la réalisation des reportages, interviews et portraits, sachez aussi que le journaliste ne gère pas son temps en ce qu’il dépend des événements», dit-elle, soulignant qu’en RD-Congo, des moutons noirs ternissent l’image de la presse. Malgré cela, elle se félicite du travail abattu par les chevaliers de la plume dans le processus de démocratisation de la RD-Congo.
«J’en appelle à l’implication du Chef de l’Etat, comme il avait lui-même dit dans son discours d’investiture, d’apporter une aide à la presse afin qu’elle puisse jouer pleinement son rôle 4ème pouvoir», lance Dina Buhake, souhaitant bonne fête à toutes les femmes en ce mois de mars, en les invitant également à la responsabilité et la dignité.
Octave MUKENDI