Le patriarche est allé longuement à la rencontre des habitants d’Inongo et leur a délivré un message d’unité, de rassemblement et de développement autour de la nouvelle province considérée comme un véritable bijou
Après plusieurs années d’absence, Barthelemy Botswali est retourné sur ses terres de Maï-Ndombe à la faveur d’une visite de 5 jours dans la cité d’Inongo. Les retrouvailles étaient chaleureuses.
Jamais un notable de ce coin n’avait reçu pareil accueil. A son arrivée à la piste d’atterrissage d’Inongo, samedi 12 septembre 2015, le président de la Convention pour la démocratie et la liberté -CODELI- a pris un chaleureux bain de foule. Il a été accueilli par des milliers de personnes en délire et dont l’impressionnant cortège a entouré sa marche vers le Rond-point Mama Yaka, où il a tenu un meeting. Là, Barthelemy Botswali a délivré un message d’unité et de rassemblement à la nombreuse foule venue l’écouter.
«J’ai choisi Inongo parce que c’est la ville qui va nous accueillir dans un avenir proche. Je suis venu prélever la température pour savoir comment la population a-t-elle accueilli l’avènement de cette nouvelle province. Il s’agit aussi pour moi de m’imprégner de différents problèmes que connait la population, sur base desquels nous allons orienter nos réflexions», a-t-il expliqué. Tout au long de son adresse, le président de la CODELI ne prônait que l’amour fraternel et le sens du travail. Ce, pour réussir le développement de la nouvelle province de Maï-Ndombe.
«Avant d’être une province, le Maï-Ndombe est d’abord une famille, une identité et une référence de fierté. C’est dans cette optique que les fils et filles de Maï-Ndombe entendent administrer leur province qui est un véritable bijou», a déclaré l’ancien ministre des Affaires sociales lors de sa visite de repérage à Inongo, où il est allé replonger dans l’un de ses exercices favoris, le contact avec les citoyens, et mesurer la température après le découpage territorial qui a érigé l’ancien district de Maï-Ndombe en province.
Dans sa cité de cœur, il a déclaré: «nous attendions impatiemment la naissance de la province de Maï-Ndombe; maintenant qu’elle est là, il faut se mettre au travail dans l’unité et la fraternité». Pour le président de la CODELI, l’avenir de cette nouvelle province dépendra des choix que ses fils et filles feront pour la diriger.
Au cours d’une conférence-débat, mardi 15 septembre dans la salle paroissiale Lingomba, Barthélemy Botswali est revenu sur les mobiles de son séjour dans la cité d’Inongo, avant de mettre ses frères et sœurs en garde contre certains fléaux qui freinent le développement de Maï-Ndombe, que lui-même appelle des virus ou poisons mortels. Il s’agit de la corruption, le vol des biens publics, le tribalisme, le clanisme, le népotisme ainsi que la division.
Dans le même sens, à l’ère de leur nouvelle province, le président de la CODELI a sensibilisé la population sur ce qu’il faut rechercher et ce qu’il faut rejeter pour assurer un avenir prometteur à la province. «Premièrement, il nous faut rechercher des valeurs comme l’ambition, l’engagement, l’amour mutuel, la solidarité, la loyauté et l’humilité», a-t-il fait savoir.
Il a démontré à ses interlocuteurs que seule l’ambition de réussir, quels que soient les obstacles, permettra de faire de Maï-Ndombe, une province de première force en RD-Congo. «A ce sujet, je veux qu’il y ait dans cette province des femmes et des hommes qui ont de grandes aspirations. Nous devons avoir constamment le courage d’affirmer notre grande ambition pour l’avenir. La peur du lendemain et de l’inconnu ne doit pas continuer d’habiter les filles et fils de Maï-Ndombe», a interpelé Barthelemy Botswali. Il a renchéri en expliquant que l’engagement est soutenu par la foi qui donne l’assurance et la certitude de la victoire à venir.
Face à une population de nature difficile à persuader, l’autorité morale de la CODELI y est sortie la tête haute. Il était à tout moment applaudi. Soucieux de bâtir une province forte et prospère, l’ancien ministre des Affaires sociales a rappelé à ses interlocuteurs qu’il faut chasser la haine, l’égoïsme, l’hypocrisie, l’orgueil, l’ingratitude, le mensonge et la critique stérile.
«Nous devons être une province qui doit pratiquer les vertus de la démocratie, de la tolérance et au sein de laquelle la critique constructive doit avoir sa place», a-t-il indiqué. Botswali a également prêché le rejet de tout ce qui constitue un obstacle à l’action commune notamment la peur, le découragement, l’impatience, l’incrédulité et la paresse. Décourageant la paresse, il a indiqué que la province de Maï-Ndombe doit devenir entièrement un espace de travail, principalement du travail productif. L’ambition de diriger cette province de Maï-Ndombe, Barthelemy Botswali en a. Il promet, une fois désigné, de livrer un combat pour la promotion de l’égalité des chances entre les filles et les fils de Maï-Ndombe. L’objectif étant de donner un minimum de possibilités à chacun et à tous.
Certes, grâce à son sens de partage, de rassembleur et d’amour envers les autres, Botswali a été bousculé par les siens à prendre la direction de la nouvelle province de Maï-Ndombe. Et la population reste unanime à ce choix. «Nous sommes très heureux aujourd’hui de recevoir notre fils. Ça fait très longtemps que nous ne l’avons plus vu. C’est un homme bon, aimable, il sait rassembler les gens. Botswali nous a beaucoup manqués. C’est le seul qui ait pu faire des dons dans des écoles et hôpitaux de Maï-Ndombe pendant qu’il fût aux affaires», a témoigné une sexagénaire de la cité d’Inongo.
Pour la majorité de cette population, le meilleur choix pour diriger Maï-Ndombe, c’est la personne de Barthelemy Botswali. «Dès lors que nous avons appris le démembrement effectif de la province de Bandundu en trois, nous avons directement désigné Barthelemy Botswali pour prendre la direction de Maï-Ndombe. Par son réalisme et son attachement à nous, c’est vraiment l’homme qui convient pour une nouvelle province dépourvue presque de tout. En plus, il a beaucoup d’expériences dans l’administration publique», a expliqué un enseignant d’une école de la place.
Pendant son séjour à Inongo, le président de la CODELI a respectivement aussi échangé avec des notables de la cité notamment l’Evêque du diocèse d’Inongo, le chef de Division unique, l’Administrateur du territoire ainsi qu’avec le Général de la police provinciale. Répondant aux préoccupations de la presse locale au cours d’une interview, le président de la Convention pour la démocratie et la liberté a apporté des éclaircissements sur des questions de l’heure.
Il a ainsi indiqué que le dialogue voulu par le Chef de l’Etat est une très bonne chose dans la mesure où il permet de débattre des sujets qui divisent, d’autant plus que ce soit un exercice qui se fait au quotidien dans des familles, associations et partis politiques. A la question relative au troisième mandat, Barthelemy Botswali a fait savoir qu’il n’aime pas discuter sur les intentions des gens, car, jusqu’à ce jour, le Chef de l’Etat n’a jamais dit qu’il va briguer un troisième mandat.
La question d’enrôlement de nouveaux majeurs n’a pas été en reste. A ce sujet, Botswali a fait savoir que cette opération est souhaitée par tous, mais la peur est qu’elle risque de prendre assez de temps, retardant ainsi la tenue des élections. Le n°1 de la CODELI a bouclé son séjour par une visite d’un site touristique entretenu par les prêtres d’Inongo, avant de se faire escorter par les nombreux militants de son parti jusqu’à la piste où il a repris l’avion mercredi 16 septembre pour Kinshasa.
Olitho KAHUNGU LEWULA
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