Société

Accès aux soins de santé en RD-Congo: Le cri d’alarme de l’OMS et de la Banque mondiale

La Constitution de la République dispose que tout individu puisse vivre dans un environnement sain et propice.  La réalité alarmante vécue quotidiennement sur le terrain est aux antipodes de cette disposition constitutionnelle  Cette situation sanitaire est pour l’Organisation mondiale de la santé-OMS- et la Banque mondiale-BM-, très préoccupante. Ces deux organisations se plaignent  avec preuves à l’appui. Dans leur document rendu public mercredi 03 janvier 2018, elles affirment que la moitié de la population RD-congolaise n’a pas accès aux services de santé.
La moitié de la population congolaise sevrée des soins de santé
«La moitié de la population congolaise n’a pas accès aux services de santé», renseigne le document. Publié par Tedros, directeur général de l’OMS à l’occasion de la célébration de journée mondiale des droits de l’Homme, ce document contient des informations sur la santé de la population RD-congolaise. Tedros y indique que chaque année, des familles sont plongées dans la pauvreté en raison des dépenses de santé. Il souligne par ailleurs l’importance de la couverture sanitaire universelle réelle dans le pays. «La couverture sanitaire universelle  devrait permettre à chacun d’avoir accès aux services de santé. Je veux un monde où chacun peut mener une vie saine et productive, quelle que soit son identité ou son lieu de vie», insiste-t-il tout en  reconnaissant que la santé est un droit humain fondamental.
«Nous rassurons  que le droit à la santé est au cœur de l’identité et du mandat de l’OMS depuis sa création ainsi que des priorités d’aujourd’hui avec la couverture sanitaire universelle. Dans une nouvelle étude, l’OMS cherche à savoir pourquoi les fabricants et d’autres acteurs de la filière alimentaire emploient du sucre dans les aliments et pourquoi ils l’emploient en si grandes quantités. Cette étude révèle qu’actuellement, il existe bien plus de facteurs d’incitation pour les producteurs et les détaillants d’aliments à forte teneur en sucre à continuer d’employer du sucre plutôt qu’à en limiter l’utilisation ou à le remplacer complètement car le sucre est l’un des éléments capables de nuire à la santé», martèle-t-il.
Il sied de relever qu’en plus de toute l’insalubrité dans laquelle baigne la RD-Congo, l’accès aux soins de santé constitue un casse-tête pour les dirigeants en charge de ce secteur vital. Selon un observateur ayant préféré l’anonymat, la santé de la population RD-congolaise n’est pas entièrement prise en charge par le gouvernement. Pourtant, l’accès aux soins de santé constitue l’un des droits fondamentaux dont doit bénéficier un peuple. L’article 47 de la Constitution RD-congolaise souligne que : «le droit à la santé et à la sécurité alimentaire est garanti. La loi fixe les principes fondamentaux et les règles d’organisation de la santé publique et de la sécurité alimentaire».  En RD-Congo, ce droit est bafoué.
Des foyers potentiels de distribution des maladies pourtant évitables
Sur le terrain, l’on constate que plusieurs activités importantes liées à la santé de la population échappent au contrôle de l’Etat. Les aliments, éléments constructifs essentiels de la santé humaine, ne bénéficient pas d’une attention soutenue comme c’est le cas sous d’autres cieux pour préserver la population de diverses maladies pourtant évitables. Dans les marchés surtout de la ville de Kinshasa où les vivres frais sont étalés à même le sol sans protection aucune, les notions d’hygiène constituent le dernier des soucis tant des commerçants, des acheteurs que des autorités sanitaires.
Le danger est permanent au point que tous ces lieux de négoce sont devenus de foyers potentiels de distribution de maladies liées à l’insalubrité par faute d’observance des normes d’hygiène élémentaires. Dans chaque commune, sur les grandes artères, même au centre-ville, les spectacles désolants des dépotoirs et des poubelles dont la puanteur empeste les lieux à des centaines de mètres à la ronde, sont monnaie courante, Malgré les dénégations de certaines autorités du pays, le choléra frappe déjà dans certains communes de la capitale. Avec les pluies diluviennes qui s’abattent ces derniers temps, il y a lieu de craindre le pire d’autant plus que le décor de l’insalubrité est bien planté.

Parousia MAKANZU

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