Le 25 décembre de chaque année, les chrétiens du monde entier célèbrent la fête de Noël, qui, selon eux, signifie la naissance de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Se confiant à «AfricaNews» à la veille de cette fête chrétienne pour l’année 2016, l’abbé Yves Mupier, prêtre du diocèse d’Idiofa, vicaire résident à la paroisse Saint Matthias Mulumba de Makala à Kinshasa, étudiant finaliste en Psychologie clinique à l’Université de Kinshasa -UNIKIN-, a indiqué que Noël permet au chrétien de raviver sa foi et de renouveler son expérience personnelle de la rencontre du Christ avec le monde et avec soi-même.
La Noël, cette fête que tous les chrétiens du monde entier célèbrent chaque fin du mois de décembre, est également considérée comme celle des enfants. Au-delà de la dimension matérielle où les enfants attendent des cadeaux du mythique père Noël, beaucoup de chrétiens estiment qu’il s’agit d’une opportunité offerte à tous les êtres humains de renaître comme de nouveaux nés qui viennent au monde sans péché ni tare pouvant contrarier la volonté de l’Eternel. Noël est une fête qui regorge en elle une valeur spirituelle très élevée. Pour l’abbé Yves Mupier, le sens de cette commémoration commence par le choix de sa date qui revêt aussi une signification particulière bien qu’aucune tradition n’assure l’exactitude scripturaire de cette date du 25 décembre.
L’exactitude de la date de Noël nullement assurée
«Aucune tradition scripturaire ne nous assure de l’exactitude historique de cette date. Noël se célèbre normalement à l’époque du solstice d’hiver. Déjà au IIIème siècle, le paganisme fêtait ce jour-là le soleil invaincu qui allait faire renaitre le monde à la vie. Pour nous, comme dit Saint Augustin, éminent docteur de l’Eglise, ce jour est sacré non à cause du soleil visible mais par la naissance de l’invisible créateur du soleil. En effet, le Christ annoncé par les prophètes est le véritable soleil qui se lève et avec le Christ, notre vie commence et s’achève. Il est la source de la lumière et de la vie. Sa naissance dans la nuit vient illuminer le monde», a expliqué le prêtre du diocèse d’Idiofa. Et d’ajouter: «Noël signifie la naissance du soleil, de son origine gauloise. Mais le die natalis que nous retenons renvoie à la célébration du jour de la naissance du Christ, lumière et sauveur de l’humanité». L’abbé Yves Mupier a en outre souligné que l’importance de cette solennité pour le chrétien trouve beaucoup plus sa place dans la dynamique de la foi chrétienne où une commémoration est sans doute nécessaire pour raviver sa foi et renouveler cette expérience personnelle de la rencontre du Christ avec le monde et avec soi-même. Selon ce vicaire, le Christ naît dans l’histoire des hommes qui doivent personnellement l’accueillir dans leurs cœurs pour une réelle conversion, mais aussi et surtout pour une transformation profonde de vie des fidèles, avec une transformation réelle des relations sociales que promeuvent les valeurs chrétiennes qu’apporte le Christ.
Préparation de la venue du Christ
Ce prêtre a apporté quelques précisions sur le temps qui précède la solennité de Noël dans l’Eglise catholique, la période appelée «temps de l’avent». «Le temps qui précède Noël, dit temps de l’avent, renvoie à la préparation de la venue du Christ, Roi de l’univers, annoncée tour à tour par les prophètes dont Isaïe et Jean-Baptiste particulièrement qui donnent les signes précurseurs, mettent en exergue les traits caractéristiques et annoncent la mission du Messie pour l’humanité; et finalement Marie qui a réalisé en elle, par son fiat et son adhésion au projet de Dieu pour l’humanité. Poursuivant sa pensée, l’abbé Yves Mupier a renchéri: «Ce temps de l’avent est caractérisé par la joie de cette venue. Il est dit aussi temps d’arrivée ou de l’entrée du roi dans l’histoire de l’homme. Il faut ainsi s’y préparer. En cela, le temps de l’avent constitue un appel à la conversion. C’est là sa dimension d’austérité. D’autre part, ce temps marque l’attente du 2ème avènement qui manifestera le pouvoir du Christ à la fin des temps ou de l’histoire des hommes. C’est la venue définitive ou eschatologique au dernier jour pour rassembler ceux qui auront marché, disposant leurs cœurs tout au long de l’histoire humaine à son enseignement. C’est donc le temps qui soutient l’espérance dans la fidélité et l’action pour ce grand retour». Le prêtre d’Idiofa a tenu à spécifier que les quatre semaines qui précèdent Noël ne sont pas programmées dans la logique de la durée d’une grossesse humaine, qui remonte déjà à la solennité de l’Annonciation de l’ange à Marie au 25 mars. Mais c’est plutôt la logique de la préparation immédiate à l’accueil de Jésus. Noël comme commémoration d’un événement fondamental de foi, a martelé ce prêtre, est et doit être célébré au cours d’une messe ou une célébration eucharistique, tant que celle-ci est le sommet de la prière chrétienne. L’eucharistie, grande prière d’action de grâce, est la célébration du mystère du salut qui commence déjà par la naissance ou la venue au monde du Messie qui offrira sa vie en sacrifice. «Mais Noël c’est un temps liturgique: ces quelques jours allant de la naissance de Jésus à son baptême par Jean Baptiste. On y célèbre les grandes phases de la manifestation de ce fils de Dieu au monde. On peut aussi, dans certaines circonstances exceptionnelles de manque ou d’absence réelle de prêtre, faire une célébration de la parole», a-t-il conclu.
Parousia MAKANZU
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