Politique

Voici l’Acte d’engagement de l’Opposition rejeté par la Majorité

L’opposition RD-congolaise a décidé, dans la capitale belge, de s’unir au sein d’une nouvelle plateforme dénommée “Rassemblement” et exige le départ en fin d’année 2016 du président Joseph Kabila, ce que la Majorité présidentielle qualifie de tentative de renversement des institutions élues
Trois recommandations essentielles ressortent des conclusions du conclave de l’opposition tenu du 8 au 9 juin à Bruxelles, notamment le respect de la constitution; l’organisation des élections dans le délai constitutionnel et la libération de tous les prisonniers politiques. Pour le pouvoir en place, ne pas tenir compte de l’enrôlement de nouveaux majeurs pour leur permettre de voter et chercher le départ de Joseph Kabila avant la fin 2016 sans pour autant prendre en compte les contraintes évoqués par la CENI constitue une tentative d’un coup d’Etat contre les institutions républicaines.
C’est le bras de fer entre l’Opposition RD-congolaise et la Majorité présidentielle -MP. Pomme de discorde : les résolutions du forum de l’opposition qui s’est tenu au Château Genval à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles du 8 au 9 juin 2016 à l’initiative d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social. Ce conclave a accouché d’un «Acte d’engagement» des opposants. Cet «Acte d’engagements» prévoit d’unir les forces de l’Opposition au sein du «Rassemblement» pour faire aboutir la lutte du peuple RD-congolais au service de l’alternance et de l’État de droit. A cette fin, un comité des sages, placé sous la direction d’Étienne Tshisekedi, est chargé, avec l’appui d’un organe technique, de coordonner l’action de l’Opposition, qui avait jusqu’ici échoué à former un front uni contre le président de la République Joseph Kabila aux élections de 2006 et 2011. Ces opposants estiment que le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays au-delà de son mandat actuel, donc au-delà de 2016, constituerait un coup d’État constitutionnel. Pour éviter au pays ce coup de forces, les signataires de cet acte exigent l’élection présidentielle soit organisée avant le 19 décembre 2016. Tout en rejetant a rejeté «le dialogue convoqué par l’ordonnance du président Kabila» depuis samedi 28 novembre 2015, les délégués au conclave de Bruxelles ont, par ailleurs, demandé «la mise en œuvre intégrale de la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU sous la modération du facilitateur international renforcée par un panel de représentants des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie ainsi que des Etats-Unis». Selon leur entendement, le dialogue doit être organisé selon cet esprit. Le conclave pose également une série de préalables, tels que la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques, l’arrêt et l’abandon des tracasseries fiscales, administratives, policières ainsi que de toute procédure judiciaire arbitraire contre les membres de l’opposition et de la société civile. A la clôture des travaux, Etienne Tshieskedi, initiateur a adressé un message d’espoir aux participants. «Quelles que soient les circonstances dans lesquelles le pays va vivre, nous sommes tout près de la victoire, a-t-il déclaré.
Réaction rapide de la MP
Au lendemain de fin des travaux de l’Opposition à Bruxelles, la Majorité présidentielle -MP- a qualifié les recommandations du conclave de château de Genval de tentative de Coup d’Etat. Aubin Minaku, a donné la position de son camp politique, vendredi 10 juin, lors d’une conférence de presse, à Kinshasa. Minaku a été tranchant: «Nous savons que la plupart d’opposants cherchent à ce qui il y ait un président de transition, une constitution de transition et une transition avec partage de pouvoir. Cela constitue une violation à l’esprit d’Etat des droits assis sur une constitution. Voilà pourquoi pour nous, tout celui qui cherche à contourner les élections est dans un schéma de coup d’Etat. Parce que la République est régie par une constitution». Il a par ailleurs réitéré l’engagement de la MP au respect de l’ordre constitutionnel installé de façon démocratique et fustige toute approche insurrectionnelle tendant au renversement des institutions démocratiquement élues. Pour lui, «la RD-Congo est régie par une constitution. La République est en train de s’organiser pour les prochaines élections. Tout le monde sait que la CENI est en pleine opération préparatoire de l’enrôlement. Et donc, tous, nous sommes inscrits dans un schéma électoral, un schéma démocratique». Concernant l’organisation de l’élection présidentielle, l’on se souviendra que plus de 200 députés de la MP avaient récemment saisi la Cour constitutionnelle en interprétation de l’article 70, alinéa 2 en rapport avec le sort du président de la République en fonction, la haute Cour s’était jointe aux dispositions constitutionnelles pour rappeler que le président de la République reste en fonction jusqu’à l’investiture effective du nouveau président élu.
Octave MUKENDI

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