Désormais ex-sociétaire de la Majorité présidentielle, le FSIR prend un nouvel élan pour vivre pleinement son idéologie. Libéré de toute contrainte et désormais membre d’aucune plate-forme politique, Chérubin Okende Senga estime qu’il se bat du côté de la population
S’il est communicateur de la MP qui est parvenu à créer l’unanimité autour de sa personne, il s’agit bel et bien du président du FSIR dont la pertinence des analyses, le discours républicain et les propos courtois ont souvent tranché avec les envolées incendiaires de ses collègues.
Et pourtant, la vague est venue de loin. En froid avec sa famille politique, la Majorité présidentielle -MP depuis la publication de son ouvrage «Leadership et jeux politique en RD-Congo: l’audace d’une révolution substantielle», qui remet en cause la gestion du président Joseph Kabila, Chérubin Okende Senga s’est donné le temps matériel nécessaire pour une profonde réflexion avant de prendre son indépendance.
Ouvrage dédié à l’autorité morale de la MP
L’intéressé a eu l’élégance de dédier son ouvrage à l’autorité morale de sa famille politique pour laquelle il s’est dépensé sans compter. Ses prestations publiques ont beaucoup plus contribué à la visibilité de la famille présidentielle au point d’occulter celle de son propre parti, le FSIR relégué presque dans les oubliettes. Ce qui n’a pas été du goût des congressistes de ce parti qui ont tenu à remettre les pendules à l’heure. Depuis le 27 août 2016, c’est officiel, le Front social des indépendants républicains -FSIR- s’est retiré de la MP.
Ainsi en a décidé le Congrès extraordinaire du FSIR tenu pendant deux jours dans la salle Anuarite de Caritas-Congo dans la commune de Barumbu. Souverains, les congressistes ont recommandé au président national, Cherubin Okende de démissionner de son poste de communicateur de la MP.
S’inclinant face à ces décisions, cet ancien administrateur du FPI et ADG a.i. de Lignes aériennes congolaises -LAC- a pris l’engagement solennel de mettre en œuvre toutes les recommandations et résolutions formulées à l’issue de ce Congrès. Le divorce est donc consommé.
Fin du partenariat politique avec la MP
Le recul de la démocratie, l’instrumentalisation de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, des manœuvres autour du Dialogue politique national allant dans le sens de ramener le pays vers le chaos des années 1996-2002 et autres ont incité le FSIR à prendre d’importantes décisions. Son Congrès, organe suprême du parti, a décidé de mettre fin à son partenariat politique avec la MP.
«Les avancées saluées par toute la nation s’évanouissent malheureusement en ce moment où l’on note un sérieux recul démocratique traduit par la réduction incessante de l’espace politique. Aux arrestations et détentions injustifiées des acteurs politiques et sociaux du fait de leurs opinions, se sont ajoutées l’intolérance politique et la persistance de l’insécurité dans la partie orientale du territoire national, qui ont pris une inquiétante forme des massacres ignobles des paisibles citoyens», ont tonné les congressistes.
A ce tableau peu reluisant, ils ont ajouté l’insécurité économique due à l’inflation et à la dépréciation de la monnaie locale, le Franc congolais, et la crise du secteur bancaire entrainant la détérioration des conditions de vie des populations qui manquent cruellement de satisfaire des besoins sociaux élémentaires dont l’accès à l’eau et à l’électricité.
http://www.africanewsrdc.com/politique/2016/08/27/fsir-parti-de-cherubin-okende-se-retire-de-majorite-presidentiell.html
Maintien du statu quo ante
Abordant les questions d’actualité, les congressistes ont, à en croire leurs propos, noté le désir inavoué des tenants du pouvoir de maintenir le statu quo en bloquant le processus électoral.
Raison pour laquelle, ils ont tout simplement désapprouvé ce qu’ils qualifient de manœuvres non sans interpeller et mettre en garde Edem Kodjo, le facilitateur désigné par l’Union africaine -UA- et approuvé par la communauté internationale contre «les agendas cachés qui ne serviraient nullement les intérêts de la population RD-Congolaise dont l’aspiration à la paix, à la stabilité, à la démocratie et à l’Etat de droit est légendaire». Sans détours, le FSIR a exhorté: «Que les délégués à ce dialogue oublient momentanément leur appartenance politique afin de faire prévaloir l’intérêt supérieur de la nation qui est celui de respecter notre pacte constitutionnel en oeuvrant résolument à son intégrité et à l’organisation paisible des élections dans les délais raisonnables».
Chargé, au nom du bureau politique du parti, à veiller rigoureusement à l’exécution de toutes les recommandations et résolutions prises à l’issue de ce Congrès extraordinaire de deux jours, Chérubin Okende Senga a indiqué que son parti vient de prendre un nouvel élan pour vivre pleinement son idéologie.
Conclusion des accords avec d’autres partis politiques
«Le congrès est l’organe suprême de notre parti; nous ne pouvons que nous incliner face à ses décisions. Maintenant soyons tous à l’action», a exhorté le désormais ex-sociétaire de la MP.
Pour l’instant, Cherubin Okende affirme n’appartenir à aucune plate-forme. Autant le FSIR est venu librement s’affilier à la MP, autant son parti se désengage librement tout en maintenant de bonnes relations avec tous les opérateurs politiques de tout bord. Le congrès lui a du reste donné le blanc seing pour prendre les contacts utiles avec d’autres formations politiques avec les quelles le FSIR aurait les mêmes atomes crochus. Il a estimé qu’il se bat tout simplement du côté de la population pour son intérêt suprême.
Barick BUEMA
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